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Les cancers digestifs en détail

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Incidence et dépistage

Cancer colorectal

Chaque année, le cancer colorectal touche 47 000 personnes en France, il est le 4e cancer le plus fréquent. Pourtant, détecté suffisamment tôt, il peut être guéri dans 9 cas sur 10, et provient dans plus de 80% des cas d'une tumeur bénigne.
En 2022, près de 5 000 personnes dont 2 800 nouveaux patients étaient suivis pour un cancer digestif (colon ou rectum) à l’AP-HP.
Une personne sur 25 développe un cancer colorectal au cours de sa vie. Ce cancer se développe à partir d'une cellule pré-cancéreuse qu'on appelle le polype adénomateux. Le polype adénomateux est une prolifération de cellules qui va progressivement grossir au fil des ans, généralement dix ans, pour devenir éventuellement un cancer. Le mode de vie, l’alimentation riche en viande, en graisse, la faible activité physique, la sédentarité ainsi que la consommation d’alcool et de tabac sont des facteurs favorisant l’apparition du cancer colorectal.
La majorité des nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués chez des personnes de plus de 50 ans, et le plus souvent à un stade avancé. L’existence de cancers colorectaux dans la famille, l’obésité et l’inactivité physique augmentent le risque de cancer colorectal. On estime que 60 à 80 % de ces cancers se développent à partir d’une lésion bénigne (le polype adénomateux), qui peut être retiré au cours d’une coloscopie. Cela permet de prévenir le risque de transformation du polype en cancer.

Depuis 2009, le cancer colorectal fait l’objet d’un programme de dépistage organisé proposé par les pouvoirs publics. Toute personne, homme ou femme, âgée de 50 à 74 ans, sans symptômes ni facteur de risque doit faire le test de dépistage, qui est proposé par le médecin traitant. Ce test de dépistage est à répéter tous les deux ans s’il est normal. L’objectif est d’identifier les personnes atteintes de polypes ou d’un CCR à un stade de développement qui permet une guérison.

Pour dépister du sang dans les selles, il faut réaliser un test immunologique : adressez-vous à votre médecin traitant. Pour en savoir plus sur les tests de dépistage

En revanche, chez les individus qui présentent des signes d’alerte (cf. ci-dessous) ou à risque élevé ou très élevé (histoire personnelle ou familiale d’adénome ou de cancer colorectal, maladie de l’intestin, cancer d’origine génétique, la probabilité de trouver une lésion est plus importante et l’examen à réaliser est d’emblée la coloscopie.

Cancer colorectal : facteurs de risque, prévention et dépistage

Cancer colorectal : les traitements médicaux

Cancer colorectal : la prise en charge chirurgicale

Cancer colorectal : les soins de support

Cancer du pancréas

Le cancer du pancréas est un des trois cancers digestifs les plus fréquents, avec environ 14 000 cas diagnostiqués par an en France.

La survenue d’un cancer du pancréas est favorisée par plusieurs facteurs de risque qui peuvent être intriqués: le tabagisme, l’obésité, le diabète, certains facteurs héréditaires de prédisposition ou encore certaines situations d’inflammation chronique (pancréatites chroniques).

L’hôpital Beaujon, AP-HP, très spécialisé dans les maladies de l’appareil digestif, dispose du seul service français dédié aux maladies du pancréas, qu’elles soient tumorales (cancer du pancréas, tumeurs kystiques, tumeurs rares) ou inflammatoires (pancréatite aiguë ou chronique de cause commune ou rare). Le service de Gastroentérologie/Pancréatologie du Pr V Rebours s’appuie et collabore étroitement avec le service d’endoscopie digestive, le service de Chirurgie hépato-biliaire et pancréatique et le service de Radiologie diagnostique et interventionnelle. Le service de Gastroentérologie/Pancréatologie du Pr V Rebours organise la prise en charge rapide en consultation spécialisée en fonction du diagnostic suspecté.

En savoir : Centre HOPE, centre de diagnostic rapide des tumeurs du foie et du pancréas

Cancer de l'estomac

L’incidence du cancer de l’estomac a en revanche été divisée par deux en 30 ans. Des progrès importants ont en effet été réalisés dans l’hygiène alimentaire, ainsi que dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique. Les facteurs de risque bien identifiés sont principalement l’infection par la bactérie Helicobacter pylori, la consommation d’alcool et/ou de tabac, certains facteurs héréditaires de prédisposition, ainsi que certains antécédents de chirurgie de l’estomac (cas de la gastrectomie partielle) ancienne (c'est-à-dire plus de 10 ans). Il est recommandé de faire la recherche de l'infection à Helicobacter pylori et de la traiter si nécessaire chez les enfants, frères et sœurs de personnes ayant eu un cancer de l'estomac.

Cancer du foie

Le cancer du foie est un des trois cancers digestifs les plus fréquents, avec environ 11 000 nouveaux cas diagnostiqués par an en France. Le cancer primitif du foie se développe le plus souvent au cours de l’évolution d’une maladie chronique du foie (généralement une cirrhose) causée principalement par l’alcool, l’hépatite B ou C, ou la stéatopathie métabolique (associée au syndrome métabolique). Par ailleurs, les tumeurs bénignes du foie sont très fréquentes. Il importe à la fois de faire rapidement le diagnostic du cancer pour faciliter sa prise en charge mais aussi de rassurer les patients avec une tumeur bénigne.

L’hôpital Beaujon, AP-HP est très spécialisé dans les maladies hépatiques et les différents services : hépatologie,  chirurgie hépato-biliaire et le service de Radiologie diagnostique et interventionnelle collaborent étroitement. Le Centre de diagnostic en 1 jour des tumeurs bénignes et du cancer du foie (HOPE) de l’hôpital Beaujon est le fruit de cette collaboration.  Il s’adresse à toute personne présentant une tumeur de diagnostic complexe qui vient d’être détec­tée lors d’une consultation chez son médecin ou à la suite d’un examen d’imagerie.

Le centre permet de réaliser en une seule journée et en un seul lieu, l’hôpital Beaujon, tous les examens nécessaires (bilan sanguin, scanner, IRM) au diagnos­tic d’une tumeur bénigne ou cancéreuse du foie.

Le parcours de soins est organisé entre tous les spécialistes : radiologue digestif, médecins et chirurgiens du foie, médecins et chirurgiens des cancers digestifs, biologiste, anatomo-pathologiste.

Dès la fin de cette journée, un diagnostic précis est posé. Il permet d’envisager très rapidement une biopsie si elle est indiquée, et en cas de diagnostic de cancer, de mettre immédiatement en place un programme de traitement adapté.

En savoir : Centre HOPE, centre de diagnostic rapide des tumeurs du foie et du pancréas

Cancer de l'oesophage

Dans 3 cas sur 4, le cancer de l’œsophage survient des hommes, le plus souvent âgés de plus de 50 ans. Il en existe deux types ; l’un est associé à la consommation chronique de tabac et d’alcool (cas du carcinome épidermoïde), l’autre est favorisé par l’obésité et la présence d’un reflux gastro-œsophagien (cas de l’adénocarcinome).

Cancer du canal anal

Le cancer du canal anal est provoqué dans 80 à 85 % des cas par le papillomavirus humain (HPV). Les deux-tiers des sujets atteints ont plus de 65 ans, avec une nette prédominance féminine. Ajoutons que le virus de l’immunodéficience humaine acquise (VIH) augmente le risque de cancer de l’anus, justifiant une surveillance particulière chez les patients séropositifs pour le VIH.

Comment savoir si j’ai un cancer digestif ?

La plupart des cancers digestifs évoluent dans un premier temps sans signes révélateurs ; ils sont alors souvent diagnostiqués à un stade tardif. C’est là que réside tout l’intérêt des programmes de dépistage appliqués à des populations à risque, afin de diagnostiquer les lésions à un stade précancéreux ou de cancer localisé pouvant le plus souvent être guéri. L’intérêt du diagnostic précoce est bien établi, car il est démontré que le pronostic de ces tumeurs est lié à leur stade de développement au moment du diagnostic.

Les signes d’alerte à prendre en compte sont un amaigrissement involontaire, une fatigue inhabituelle, une modification de la consistance et/ou de la fréquence des selles (diarrhée ou constipation) d’apparition récente, la présence de sang dans les selles (coloration rouge ou noire, correspondant à la présence de sang frais ou digéré), des douleurs abdominales inhabituelles ou encore, un ictère (l’apparition d’un coloration jaune de la peau et des muqueuses, par exemple des yeux).

Lorsque l’un de ces signes est présent, il faut consulter son médecin traitant qui orientera vers des examens permettant le diagnostic : radiologie (scanner, IRM), endoscopie (par voie haute ou basse). Une biopsie (prélèvement lors de la fibroscopie) de la ou des lésion(s) suspecte(s) est indispensable pour affirmer le diagnostic.

Les traitements actuels des cancers digestifs

Les traitements des cancers digestifs dépendent de la localisation de la tumeur, de son extension locale et à distance (les métastases éventuelles) et du patient (son état général, la présence de maladies associées).

Les grands principes des stratégies thérapeutiques mises en œuvres sont les suivants :

  • les lésions localisées sont enlevées sous endoscopie ou le plus souvent par un geste chirurgical,
  • les cancers qui touchent les organes de voisinage sont traités par chimiothérapie, éventuellement associée à de la radiothérapie,
  • les cancers étendus à d’autre organes (métastases) sont traitées par de la chimiothérapie.

La grande majorité des chimiothérapies des cancers digestifs sont réalisées en hôpital de jour dans des services spécialisés, ce qui permet aux patients de ne pas rester dormir à l’hôpital pendant leur traitement.

L’accompagnement

Les soins associés aux traitements du cancer, également appelés « soins de support », occupent une place très importante dans la prise en charge des cancers digestifs. Ils s’adressent au patient et à son entourage. Il s’agit de la prise en charge de la douleur, de l’anxiété, des addictions (alcool, tabac), de l’état nutritionnel (dénutrition et obésité), et de la promotion de la pratique d’activité physique.

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