L'hôpital Bichat est un établissement de santé de référence (ESR) pour les risques infectieux émergents. Il fait partie des 9 établissements de santé de référence que compte la métropole pour la prise en charge des Risques épidémiologiques et biologiques (REB).
L'unité REB est présente au sein du service des maladies infectieuses et tropicales. Doté de 7 lits à pression négative, elle est en mesure d'accueillir les patients suspects de fièvres hémorragiques virales parmi laquelle la Maladie à virus Ebola (MVE). Les autres sujets d'attention ou d'alerte admis dans cette unité concernent des infections tels que le MERS-Coronavirus ou les tuberculoses multi-résistantes qui font l’objet d’une attention particulière.
Le SMIT, les services des urgences, de Réanimation médicale, d'Hygiène et le Pôle de Biologie assurent au sein de l'Hôpital la prise en charge de ces patients à haut risque infectieux avec un personnel expérimenté et impliqué. Toutes les équipes de 1ere ligne (médical et non médical) sont formées régulièrement à cette prise en charge ce qui exige une organisation lourde sur le plan financier, des personnels et des soins. La réactivité de la cellule REB constitue un des points forts de l’hôpital Bichat : elle appelle des moyens spécifiques pour pérenniser la formation des soignants de manière optimale et ne pas déséquilibrer l’organisation des soins courants dans les services.
Avec une file active de 4500 patients, des consultations pour les patients atteints d’infections chroniques et un CEGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) depuis 2016, le SMIT reste également en pointe dans lutte contre le SIDA. En lien avec la médecine de ville, l’hôpital assure des missions de prévention, dépistage, information, et traitement auprès des populations à risque d’exposition. Une consultation de PreP a ainsi été mise en place depuis avril 2016.
Au cours des échanges avec le SMIT, Bernard Jomier a partagé avec les équipes du MIT les conclusions du rapport « Vers un Paris sans Sida » qui notamment définit la nécessité d’un discours et d’une offre préventive renouvelés avec une approche positive de la prévention tant pour les populations les plus exposées que pour les personnes séropositives. La communication préventive devra mettre l’accent sur les points forts de la prévention combinée : le dépistage répété, la PrEP et l’effet préventif du traitement. Dans l’immédiat, il a appelé à une mobilisation de la Ville et de l’APHP pour une montée en charge rapide de la PrEP à Paris, ainsi que des programmes (…).
Sur le plan des risques infectieux émergents, les efforts substantiels de la communauté hospitalière pour faire face au défi des REB et leur impact sur l’hôpital public ont été relevés. Les scenarii en cas d’épidémie de longue durée et/ou de la survenance de plusieurs cas simultanés posent clairement la question de budgets spécifiques de la part des tutelles. Le risque considéré comme le plus important par les équipes médicales reste à ce jour la grippe.
