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ASCO 2017- Caractérisation du profil moléculaire des cancers colorectaux pour préciser leur profil d’évolution et favoriser une approche personnalisée [Présentation orale]

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Par le Pr Pierre Laurent-Puig, du département de génétique de l’hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP qui a coordonné cette étude sur le plan biologique. Le service d’hépato-gastro-entérologie et d’oncologie digestive de l’hôpital européen Georges Pompidou AP-HP (Pr Julien Taieb) a été impliqué sur le plan clinique.

Sous embargo jusque Mardi 06 juin 18h15 heure française

L’étude dont les résultats viennent d’être présentés au Congrès Américain de Cancérologie a été initiée à partir des données de précédentes publications. 

Contrairement à d’autres cancers, comme par exemple les cancers du poumon, les cancers colorectaux sont des tumeurs qui se ressemblent beaucoup, très homogènes sur le plan histologique, alors qu’elles évoluent de façon très différente. Les récents progrès en biologie moléculaire avec notamment l’analyse de l’ADN (ou génome), ont montré que ces tumeurs présentent des caractéristiques génétiques différentes. 

Une première étude soutenue par la Ligue Nationale de Lutte Contre le Cancer, association de patients, réalisée dans le cadre du programme de recherche « Carte d’Identité des Tumeurs », avait permis en 2013, en examinant l’ensemble des gènes de 750 cancers colorectaux, d’identifier différentes anomalies de l’ADN et de classer les tumeurs colorectales en six groupes différents. 

En parallèle, cinq autres études sur le même sujet menées dans d’autres centres avaient retrouvé des conclusions assez proches. L’ensemble des équipes de recherche ayant réalisé ces études ont décidé de s’associer pour compiler l’ensemble de leurs résultats et tenter de proposer une signature moléculaire consensuelle : ce travail réalisé sur 4250 tumeurs colorectales, a abouti en 2015 à une publication qui décrivait quatre types moléculaires différents : 

- Le groupe de tumeurs CMS1 associé une instabilité génétique, avec un défaut de réparation de l’ADN, tumeurs dites « MSI » positives (10-15% des cas) ; 

- Le groupe CMS2 qui représente plus de la majorité des tumeurs, dit le groupe « canonique » ; 

- Le groupe CMS3 (10-15% des cas) dans lequel les cellules tumorales présentent des mutations de KRAS et un profil métabolique particulier ; 

- Et le groupe CMS4 (15-20% des cas), particulièrement agressif et de mauvais pronostic, pour lequel les cellules tumorales sont proches des cellules souches cancéreuses. 

Bien que cette classification moléculaire représente déjà une très belle avancée, cette étude présentait un certain nombre de limites : il s’agissait notamment de séries rétrospectives ayant inclus des patients porteurs d’un cancer colorectal, diagnostiqués et suivis sur une longue période de plus de 20 ans. 

L’objectif de l’étude dont les résultats ont été présentés cette année au Congrès Américain de Cancérologie, était de tester et de valider cette classification moléculaire décrite en 2015 dans une cohorte prospective de patients homogènes inclus dans un essai thérapeutique de phase III (PETACC-8) : au total, 2259 patients porteurs d’un cancer colorectal de stade III, c’est-à-dire avec une atteinte ganglionnaire (présence de cellules tumorales dans les ganglions), ont été opérés puis traités par une chimiothérapie adjuvante (post opératoire) associée ou non à une thérapie ciblée. 

Pour les patients ayant donné leur consentement éclairé (accord des patients après information), une analyse de l’ADN et de l’ARN a été réalisée à l’aide d’une technologie utilisable en routine clinique. L’analyse moléculaire de 1820 tumeurs colorectales a permis, à l’aide d’une signature contenant un nombre limité de gènes, de retrouver et de valider les quatre groupes précédemment identifiés, de confirmer leurs caractéristiques anatomo-cliniques et de suggérer déjà certains choix de traitement pour certains groupes. 

Il s’agit de résultats importants qui ont permis d’une part, de valider une signature moléculaire pour les tumeurs colorectales et l’existence de quatre groupes moléculaires différents à l’aide d’un outil utilisable en recherche et/ou pratique clinique et d’autre part, de définir au sein de cette vaste population, des groupes homogènes spécifiques chez lesquels la recherche de cibles thérapeutiques (différentes selon les groupes) pourrait orienter la recherche et permettre d’évaluer les effets de différents traitements avec une approche personnalisée.

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