La présence de certaines bactéries dans les intestins de patients atteints d’un mélanome augure du succès de la thérapie.
Pour la première fois chez l’homme, une étude montre que le microbiote intestinal - ces 100.000 milliards de bactéries qui tapissent l’intérieur de nos viscères - influence fortement la réponse de l’organisme à un traitement (appelé ipilimumab) contre le cancer de la peau. Cette molécule fait partie de la famille des immunothérapies, qui s’attaquent aux tumeurs en activant la réponse du système immunitaire du patient. Une approche très efficace, même contre des cancers que l’on pensait jusqu’à récemment incurables.
Des cancérologues, gastro-entérologues et chercheurs de l’AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris), l’Inra (Institut de recherche agronomique), de l’Institut Gustave Roussy et de l’Inserm ont analysé le microbiote intestinal de 26 patients atteints de mélanome à partir d’échantillons de fèces offrant un bon aperçu de la vie qui grouille dans nos entrailles.
«Ces patients étaient atteints de mélanome à un stade avancé, avec des métastases. Ils n’ont pas répondu au traitement habituel, donc ils ont reçu de l’ipilimumab», explique le Pr Franck Carbonnel, chef du service de gastro-entérologie à l’hôpital Bicêtre (AP-HP) et coauteur de l’étude.