La Commission du Vieux Paris avait déjà émis des avis, le 31 mai 2018 et le 20 décembre 2018, et dans ce dernier avis, elle avait noté avec satisfaction que le projet avait tenu compte de ses précédentes observations.
L’avis rendu le 21 novembre 2019 est quant à lui négatif sur les choix majeurs qui orientent le projet d’ensemble de l’Hôtel-Dieu.
Il convient tout d’abord de noter que dans le choix des projets architecturaux, il a systématiquement été tenu compte des positions de l’architecte des bâtiments de France, qui a une responsabilité majeure pour un bâtiment de cette nature.
Qu’il s’agisse de la partie hospitalière, qui concerne deux tiers de la surface du projet, ou de la partie « parvis », la Ville de Paris a participé aux jurys qui ont sélectionné les projets. Ils se sont chaque fois prononcés à l’unanimité.
Sur le fond, l’avis de la Commission du Vieux Paris met en cause la construction de deux bâtiments dans deux cours côté rue d’Arcole. Ces bâtiments se substituent à des extensions ne présentant aucun intérêt architectural, accolées successivement au bâtiment historique au cours du XX siècle. Les deux nouveaux bâtiments prévus vont permettre d’abriter des activités médicales, notamment les urgences, les soins non programmés et l’imagerie, qui ne peuvent matériellement pas être installées dans les « peignes » historiques de l’Hôtel-Dieu selon les standards actuels de prise en charge médicale. C’est d’ailleurs pour cela que ces activités avaient déjà été déployées dans des cours et non dans les peignes historiques.
Renoncer à la construction de ces deux nouveaux bâtiments compromettrait le maintien de ces activités médicales et le rôle de proximité de l’hôpital vis-à-vis des patients.
Par ailleurs, il est important de noter qu’actuellement six cours abritent des extensions. Le nouvel Hôtel-Dieu permet d’en libérer quatre, dont deux qui seront couvertes.
Enfin, la Commission du Vieux Paris sous-entend que l’occupation de ces deux cours a été rendue nécessaire pour garder la plus grande surface possible au projet Parvis. Ce n’est pas le cas. Outre les nécessités fonctionnelles liées aux urgences et à la radiologie, il est important de souligner qu’à l’origine l’AP-HP avait prévu de ne consacrer que la moitié des surfaces au projet hospitalier, pour finalement lui permettre de se déployer sur deux tiers des surfaces, une fois déterminé et approuvé le projet médical.
L’avis rendu par la Commission du Vieux Paris sur le projet de permis de construire sous-entend qu’il n’y aurait pas de cohérence d’ensemble sur l’Hôtel-Dieu. Ce n’est pas le cas : Une fois le projet hospitalier arrêté, il a été demandé aux candidats, pour l’espace « parvis », de s’articuler avec le projet hospitalier et de proposer les meilleures synergies fonctionnelles et architecturales. Ceci a été un critère important de choix. En effet, le projet retenu consacre plus de la moitié de ses surfaces à des activités centrées sur l’innovation en santé. Il convient de rappeler que les activités de commerce et de restauration ne représenteront que 10% du total des surfaces de l’Hôtel-Dieu.
La procédure d’élaboration des avis par la Commission du Vieux Paris ne prévoyant pas d’audition, il n’a pas été possible pour l’AP-HP d’échanger avec elle avant l’émission d’avis. L’AP-HP se tient à disposition de la Commission du Vieux Paris pour apporter les éclairages sur la logique du projet et les garanties sur la préoccupation patrimoniale qui a guidé ses choix. Ils permettront à une activité hospitalière de se maintenir au cœur de l’Île de la Cité, dans des conditions apportant toutes les sécurités aux patients, alors que l’Hôtel-Dieu est depuis plusieurs années sous arrêté préfectoral au regard du risque incendie.