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ASCO 2017 - Association de deux traitements d’immunothérapie (nivolumab et ipilimumab) : un grand espoir dans le traitement des cancers colorectaux Microsatellite Instable (MSI) [Poster]

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Par le Pr Thierry André, chef du service d’oncologie médicale de l’hôpital Saint-Antoine AP-HP

sous embargo jusque Samedi 03 juin 18h30 heure française

Les cancers colorectaux Micro Satellite Instable (MSI) c’est à dire avec un déficit de la réparation des mésappariements de l’ADN (dMMR) sont rares, et représentent environ 4% des cancers colorectaux avec métastases. Cette forme particulière de cancer colorectal, survient soit dans un contexte héréditaire de syndrome de Lynch (syndrome de prédisposition familiale dit HNPCC), soit spontanément sans environnement particulier avec une incidence qui augmente avec l’âge. Cette forme particulière caractérisée par des anomalies de la réparation de l’ADN favorise la formation et le développement des cellules cancéreuses, avec une intense réaction du système immunitaire qui n’arrive pas à maitriser la maladie métastatique.

Depuis plusieurs années, des molécules d’immunothérapie (Anti-PD1 ou anti-PDL1) ont été développées dans le traitement de nombreux cancers avancés et des résultats très prometteurs ont été obtenus avec le pembrolizumab (anticorps anti-PD1, MSD) ou le nivolumab (anticorps anti-PD1, Bristol Myers Squibb), en particulier chez des patients porteurs d’un cancer colorectal métastatique MSI/dMMR échappant aux traitements standard. Le but de ce traitement est de restaurer l’efficacité du système immunitaire.

Ces données ont conduit l’équipe de l’hôpital de Saint-Antoine AP-HP, sous la direction du Pr Thierry André, à être le seul centre français à participer à cette étude internationale de phase II, sponsorisée par Bristol Myers Squibb dans cette population très sélectionnée et destinée à évaluer l’intérêt d’associer deux molécules d’immunothérapie (le nivolumab anticorps anti-PD1 avec l’ipilimumab, anticorps anti-CTL4) avec des mécanismes d’action différents pour renforcer l’efficacité du traitement.

Des résultats jamais observés jusque-là

Au total, 84 patients qui présentaient un cancer colorectal métastatique MSI/dMMR, ont été inclus dans cette étude. En progression après au moins deux lignes de chimiothérapie dans la majorité des cas, ces patients ont reçu un traitement qui associait les deux molécules d’immunothérapie (nivolumab+ipilimumab).

Les résultats sont exceptionnels avec une réponse objective (diminution de la taille des métastases ≥ 30%) dans 54,8% des cas et un contrôle de la maladie obtenu à 12 semaines chez 79% des patients.

Bien que le suivi ne soit pas encore très long, la maladie était toujours contrôlée par le traitement après 6 mois de traitement dans 77,4% des cas. La toxicité de ce traitement n’est cependant pas négligeable avec 28,6% des patients qui ont présenté une toxicité de grade 3-4. Pour illustrer l’efficacité de ce protocole de traitement, près de la moitié des patients traités dans cette étude vont bien et certains ont pu reprendre une activité professionnelle.

Ces données mettent en évidence que l’immunothérapie, et plus particulièrement l’association de deux molécules d’immunothérapie anti-PD1 et anti-CTL4 ayant des mécanismes d’action différents, représente une véritable révolution thérapeutique et un grand espoir pour cette population très spécifique des patients porteurs d’un cancer colorectal métastatique MSI/dMMR en échappement thérapeutique. Il s’agit donc d’une population rare mais qui peut être sélectionnée par la biologie moléculaire, et chez laquelle, la probabilité d’efficacité des traitements est très importante.

Les equipes de l'ap-hP a l'asco 2017

Cette année encore, les équipes de cancérologie de l'AP-HP participent au congrès américain de cancérologie (ASCO), qui se tient à Chicago du 2 au 6 juin 2017. En savoir plus sur les travaux présentés.

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