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ASCO 2017 - Détection et analyse de l’ADN tumoral par une simple prise de sang ? [Poster]

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Par le Pr Pierre Laurent-Puig, du département de génétique de l’hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP qui a coordonné cette étude française.  

Sous embargo jusque Dimanche 04 juin 01h heure française

L’ADN circulant tumoral détecté par une simple prise de sang : bientôt une alternative aux biopsies :

L’ADN tumoral est contenu dans les cellules cancéreuses. Cependant, il en existe également de faibles quantités dans la circulation sanguine (ADN tumoral circulant), comme c’est le cas aussi de l’ADN provenant des cellules non tumorales ; mais jusqu’à présent, les techniques habituellement utilisées pour détecter l’ADN circulant ne permettaient pas de distinguer l’ADN provenant de cellules tumorales de l’ADN provenant des cellules normales.

Les progrès récents réalisés sur les techniques d’analyse de l’ADN, ont amélioré leur sensibilité et de ce fait, rendent maintenant possible la détection de l’ADN tumoral circulant, une nouvelle approche qui présente un certain nombre d’avantages par rapport aux biopsies :

  • Cet examen qui nécessite un simple prélèvement sanguin constitue un atout majeur pour les patients, permettant d’éviter et/ou de remplacer la réalisation de biopsies de la tumeur, geste agressif, qui n’est pas toujours réalisable en pratique.
  • Alors que les biopsies proviennent d’un seul site tumoral, qu’il s’agisse de la tumeur primitive ou d’une métastase, l’ADN tumoral circulant est le reflet de l’ensemble des sites tumoraux. Les ADN proviennent des cellules tumorales quelle que soit leur origine (tumeur primitive, différentes métastases) ; ceci présente deux avantages :
  • L’examen de l’ADN tumoral circulant permet d’identifier l’ensemble des altérations génétiques des cellules cancéreuses et d’avoir pour un même patient, un panel des anomalies de l’ADN liées à son cancer.
  • Les résultats de l’analyse de l’ADN tumoral circulant apportent aussi, pour chaque anomalie moléculaire, une notion quantitative ; ils renseignent sur leur fréquence au sein de l’ADN tumoral circulant analysé.
  • Par ailleurs, cet examen ne nécessitant pas les étapes intermédiaires nécessaires de traitement et de conservation du tissu tumoral, le délai d’obtention des résultats de l’analyse de l’ADN tumoral circulant peut-être plus court.
  • Et enfin, le fait de pouvoir quantifier l’ADN tumoral circulant pourrait aussi permettre de suivre son évolution sous traitement.

 

Une étude ayant comparé les résultats de l’analyse de l’ADN tumoral : ADN tumoral circulant versus ADN tumoral tissulaire

Les résultats de cette étude française, multicentrique, ont été présentés sous la forme d’un poster au dernier Congrès Américain de Cancérologie. L’objectif de cette étude était de comparer les résultats de l’analyse de l’ADN tumoral, entre biopsie liquide (ADN tumoral circulant) et biopsie tissulaire à partir d’un fragment de tumeur.

Les patients porteurs d’un cancer du côlon peuvent dans certains cas bénéficier d’un traitement ciblé (appelé inhibiteur de l’EGFR), pour cela il faut pouvoir démontrer l’absence de mutations sur les gènes RAS (KRAS, NRAS) au niveau de l’ADN tumoral.

Cette étude prospective a inclus 423 patients porteurs d’un cancer colorectal avec des métastases. La recherche de ces mutations particulières RAS a été effectuée sur l’ADN provenant de cellules tumorales et sur l’ADN tumoral circulant, et les résultats ont été comparés.

Chez 20% des patients, il n’a pas été retrouvé d’ADN tumoral circulant et la comparaison n’a pas pu être effectuée. En revanche, chez les patients chez lesquels de l’ADN circulant tumoral a été détecté, c’est à dire dans 80% des cas, une mutation de RAS a été identifiée sur l’ADN circulant tumoral et sur l’ADN tumoral provenant de biopsies, avec un taux de concordance général de 93% et de 92 à 96% chez les patients porteurs de métastases hépatiques.

Ces données très prometteuses suggèrent la possibilité d’utiliser les biopsies liquides pour analyser l’ADN circulant tumoral et rechercher une mutation des gènes RAS chez les patients porteurs d’un cancer colorectal avec des métastases, notamment des métastases hépatiques.

 

Les equipes de l'ap-hP a l'asco 2017

Cette année encore, les équipes de cancérologie de l'AP-HP participent au congrès américain de cancérologie (ASCO), qui se tient à Chicago du 2 au 6 juin 2017. En savoir plus sur les travaux présentés.

 

 

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