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Douleurs chroniques persistantes : premières poses de neurostimulation médullaire au centre d’évaluation et de traitement de la douleur de l’hôpital Raymond-Poincaré AP-HP

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l’équipe du CETD de l'hôpital Raymond-Poincaré AP-HP
L’équipe du CETD de l'hôpital Raymond-Poincaré AP-HP -
AP-HP

La neurostimulation médullaire est pratiquée depuis quelques semaines au sein du centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) de l’hôpital Raymond-Poincaré AP-HP. Elle représente une avancée majeure dans l’arsenal thérapeutique pour de nombreux patients confrontés à des douleurs chroniques persistantes et réfractaires aux traitements conventionnels.

Sa mise en place est l’aboutissement d’un travail conduit par toute l’équipe du CETD dirigé par le Pr Valéria Martinez, également présidente de la Société française d’étude et de traitement de la douleur.

Une prise en charge personnalisée dans un parcours de soins coordonné

La neurostimulation médullaire n'est pas une intervention isolée, elle fait partie d'un parcours de soins coordonné. Avant, pendant et après la pose de la neurostimulation, les patients bénéficient d'une évaluation complète et d’un suivi régulier au sein du CETD où ils sont pris en charge par une équipe pluri-professionnelle. Une psychologue spécialisée évalue les éventuelles contre-indications d'ordre psychologique, ainsi que l'impact du dispositif implanté sur les patients. « J’ai été agréablement surprise de l’absence de technophobie dans le discours des patients. Pour eux, il s’agit d’une opportunité et ils la saisissent », indique Mme Dhaussy, psychologue. 

Une éducation thérapeutique est également assurée par une infirmière spécialisée dans la gestion de la douleur. Celle-ci présente le matériel et explique les précautions à prendre. Le patient dispose ainsi du temps nécessaire pour le manipuler et mûrir son projet avant de donner son consentement à l’implantation du dispositif. 

Enfin, la décision de poser une neurostimulation se prend de manière collégiale au sein d’une réunion de concertation pluridisciplinaire.

Toutes ces étapes sont essentielles pour choisir la bonne indication et le bon moment, garantissant ainsi une prise en charge personnalisée et bien comprise par le patient.

En pratique, la pose se fait par un anesthésiste spécialisé en douleur. Elle consiste à implanter une électrode au contact de la moelle épinière du patient. Le dispositif envoie des signaux électriques spécifiques à la moelle épinière, ce qui aide à bloquer ou à moduler les signaux de douleur envoyés au cerveau. Le geste est semblable à la réalisation d’une péridurale qui permet de positionner l’électrode de stimulation au niveau médullaire ; une période de test de sept jours est obligatoire avant l’implantation d’un stimulateur sous la peau.

Quels patients peuvent bénéficier de cette technique et dans quelles indications ?

Le traitement par neurostimulation médullaire s'adresse principalement aux patients souffrant de douleurs neuropathiques périphériques réfractaires qui n'ont pas trouvé de soulagement adéquat avec les traitements conventionnels. Il est particulièrement indiqué pour les patients présentant une résistance ou des effets secondaires aux médicaments. Les indications de cette technique sont essentiellement, les radiculalgies persistantes en post-chirurgie du rachis et le syndrome douloureux régional complexe.

Une patiente témoigne : « Cela fait plus de 10 ans que je ne peux tenir plus de 30 minutes assise. Cette technique m’a permis du jour au lendemain de rester à table avec ma famille. » « En effet, cette intervention ne se limite pas à la réduction de la douleur », précise le Pr Martinez. « Elle vise également à améliorer la qualité de vie et à permettre aux patients de retrouver une certaine normalité dans leurs activités quotidiennes. C’est la seule technique à ce jour où j’ai pu observer un avant et un après dans la gestion de la douleur chronique. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’un traitement miracle mais une grande amélioration de la qualité de vie est attendue chez ces patients souffrant de douleurs réfractaires. »

Mme Gaude, infirmière spécialisée dans la gestion de la douleur souligne : « La pose de neurostimulation n’est qu’une étape. C’est le début du reconditionnement et de l’accompagnement à la reprise des activités quotidiennes. »

Tous les patients ne sont cependant pas éligibles. La neurostimulation n'est pas adaptée à tous les types de douleurs et son indication doit être posée avec une évaluation approfondie par une équipe médicale spécialisée.

Assistance publique Hôpitaux de Paris