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Cancer de la prostate : résultats de l’étude internationale FIRSTANA

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par le Pr. Stéphane Oudard, du service d’oncologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou, AP-HP Sous embargo jusqu’au lundi 6 juin 2016 17h30 heure française

Etude FIRSTANA : une étude de phase 3 ayant comparé l’efficacité de deux chimiothérapies, le docétaxel et le cabazitaxel, en traitement de 1ère ligne métastatique chez des patients présentant un cancer de la prostate

Une étude initiée après les résultats de l’étude TROPIC

Alors que plusieurs études précliniques et cliniques avaient suggéré des effets antitumoraux du cabazitaxel supérieurs à ceux du docétaxel (2 molécules de chimiothérapie), l’étude de phase 3 TROPIC, dont les résultats avaient été publiés en 2010 dans la prestigieuse revue du Lancet, avait démontré que le cabazitaxel permettait de réduire de 30% le risque de décès chez des patients métastatiques atteints d’un cancer de la prostate résistant à la castration (CPRC) pré-traité par docétaxel ; ces données ont permis l’agrément européen du cabazitaxel dans le CPRC et sa mise sur le marché en France.

C’est dans ce contexte et à demande de la FDA (Food and Drug Administration) qu’a été initié l’essai FIRSTANA dont l’objectif était de comparer les effets du cabazitaxel avec deux schémas de dose à ceux du docétaxel, chez des patients atteints d’un CPRC métastatique n’ayant jamais reçu auparavant de chimiothérapie. 

FIRSTANA : une étude de phase 3 internationale menée chez plus de 1100 patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique chimionaïf

Les patients inclus dans l’essai FIRSTANA répartis dans trois groupes, étaient traités :

- Soit par cabazitaxel à la posologie de 20 mg/m2 toutes les 3 semaines en association à de la prednisone,

- Soit par cabazitaxel à la posologie de 25 mg/m2 toutes les 3 semaines en association à de la prednisone

- Soit par docétaxel à la posologie de 75 mg/m2 toutes les 3 semaines en association à de la prednisone.

Deux posologies différentes de cabazitaxel ont été étudiées afin d’évaluer l’efficacité et la tolérance de chacune d’entre elles, notamment le risque de neutropénie.

Le critère principal de cet essai était la survie globale.

Des résultats présentés pour la 1ère fois au congrès américain de cancérologie

Au total, 160 centres ont participé à cette étude et 1168 patients atteints d’un CPRC n’ayant jamais reçu de chimiothérapie, ont été inclus dans cette étude.

- Les patients ont reçu en moyenne 9 à 10 cycles de chimiothérapie, par docétaxel ou par cabazitaxel, avec une dose intensité satisfaisante. 

- Les résultats sur le critère principal, la survie globale, indiquent un effet comparable des deux molécules de chimiothérapie, le cabazitaxel aux deux posologies étudiées et le docétaxel, avec des médianes comprises entre 24,3 mois et 25,2 mois selon les groupes de traitement.

- Les médianes de survie sans progression étaient également similaires dans les 3 bras de traitement, avec cependant, une réduction significative du risque d’augmentation des douleurs sous cabazitaxel 25 mg/m2 . 

- Le taux de réponse objective qui se situait entre 30,9% et 32,4% dans les groupes docétaxel et cabazitaxel 20 mg/m2, était plus élevé dans le bras cabazitaxel 25 mg/m2, de 41,6% (p=0,03).

 

En termes de tolérance, le traitement a été interrompu en raison d’évènements indésirables chez 33,9% 25,2% et 31,7% des patients traités respectivement par docétaxel, cabazitaxel 20 et 25 mg/m2.

- Les évènements indésirables les plus fréquemment rapportés fréquents étaient des diarrhées rapportées chez 32,5 à 49,9% des patients (plus fréquentes sous cabazitaxel 25 mg/m2).

- L’incidence de neutropénies et de neutropénies fébriles, était respectivement de 89% et 8,3% sous docétaxel, 65,2% et 2,4% sous cabazitaxel 20 mg/m2 et 85,7% et 12% sous cabazitaxel 25 mg/m2.  

 

Dans cette étude, le profil de tolérance global semblait plus favorable sous cabazitaxel 20 et 25 mg/m2 que sous docétaxel avec une incidence moins élevée de certains effets secondaires comme les alopécies (8,9% et 13% versus 39%), les neuropathies périphériques (11,7% et 12,3% versus 25,1%), les oedèmes des membres inférieurs (9,8% et 7,7% versus 20,4%) et les stomatites (4,9% et 6,6% versus 13,7%).En revanche, des hématuries (3,6% sous docétaxel versus 20,3% et 25,1% sous cabazitaxel 20 et 25 mg/m2) et des infections urinaires (2,3% sous docétaxel versus 10,8% et 9,5% sous cabazitaxel 20 et 25 mg/m2) sont survenues plus souvent sous cabazitaxel que sous docétaxel, avec un mécanisme d’action encore inexpliqué.

 

Bien que le profil de tolérance semble plus satisfaisant sous cabazitaxel que sous docétaxel, les résultats de cette étude FIRSTANA n’ont pas montré d’avantage significatif en faveur du cabazitaxel sur la survie globale, critère principal de l’étude. Les prochaines analyses devront rechercher en particulier à identifier les profils des patients répondeurs au cabazitaxel.

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