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Un test pour mieux prédire le risque de rechute chez les patients atteints d’un lupus systémique

Publié le Communiqués de presse

©Quanterix

Une équipe du centre de référence maladies rares « Lupus, syndrome des anticorps antiphospholipides et autres maladies auto-immunes » de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP / Sorbonne Université, coordonnée par le Dr Alexis Mathian et le Pr Zahir Amoura, a testé, en collaboration avec une équipe de l'unité mixte Inserm UMR 1135/Sorbonne Université "Centre d'immunologie et des maladies infectieuses" (CIMI) à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP dirigée par le Pr Guy Gorochov et le Dr Karim Dorgham, une technologie de détection hautement sensible de l’interféron-alpha, une cytokine qui joue un rôle central dans le développement d’un lupus systémique. Cette maladie auto-immune chronique, caractérisée par des manifestations cliniques variables, évolue par poussées qui mettent parfois en jeu le pronostic vital des malades.

Ces travaux, publiés le 30 septembre 2019 dans la revue Annals of the rheumatic diseases, montrent que ce simple test biologique, réalisé à partir de quelques microlitres de sérum, permet de prédire la survenue de ces poussées de la maladie dans l’année suivante. Il contribue ainsi à améliorer la prise en charge et le suivi des patients atteints d’un lupus systémique.

Le lupus systémique (LS) est une affection auto-immune chronique souvent grave et qui touche en France environ 30 000 personnes. Cette maladie à forte prédominance féminine est caractérisée par une atteinte multi-viscérale et la présence d’anticorps dirigés contre des auto-antigènes nucléaires, notamment anti-ADN bicaténaires. Elle se caractérise par des symptômes extrêmement variés : éruptions cutanées, fièvre, pleurésie, péricardite… Cette pathologie peut aussi toucher les organes vitaux, comme les reins ou le système nerveux central. Ces complications peuvent être redoutables. Il n’existe pas de traitement spécifique pour cette maladie qui se caractérise par une alternance de poussées et de périodes de rémission. Une surveillance médicale régulière et prolongée est préconisée, notamment en période de rémission clinique, pour dépister et traiter précocement les poussées de la maladie.

Le maintien de ces périodes de rémission est central dans la prise en charge d’un lupus systémique. La réapparition d’anomalies biologiques peut laisser présager une poussée après une période d’accalmie. L’interféron-a joue un rôle central dans la défense contre les virus. Cette cytokine étant aussi au centre de la physiopathologie du lupus, elle est devenue la principale nouvelle cible des biothérapies. La recherche dans le domaine a en effet révélé une « signature interféron » typiquement associée à la maladie. Cette signature interféron est d’autant plus marquée que la pathologie est sévère ou en poussée. Malheureusement, la caractérisation de l’interféron-a repose sur une analyse transcriptomique complexe.

D’autre part, les dosages directs de la cytokine n’étaient jusqu’à maintenant pas assez sensibles. Pour ces différentes raisons, l’expression de l’interféron-a dans les périodes de rémission n’avait encore été que peu étudiée.

Les auteurs ont utilisé une nouvelle technologie digitale dénommée « SiMoA » pour « Single Molecule Arrays » qui permet le dosage de protéines à des concentrations très basses (femtogramme par ml). Ce nouveau test s’appuie sur une technologie de détection immunologique à l’échelon unimoléculaire de l’interféron-a. La même équipe avait déjà montré que ce dosage, praticable en quelques heures était plus performant que les tests habituellement utilisés pour évaluer l’activité du lupus*.

Dans cette nouvelle étude, 254 patients avec un  lupus en rémission ont été inclus. Les concentrations de l’interféron-a dans le sérum ont été mesurées au début de l’étude et les patients ont été suivis en consultation par le centre de référence pendant un an. Un quart des patients en rémission clinique présentaient des taux anormalement élevés d’interféron-a dans le sérum. Cette anomalie biologique est associée avec un risque de rechute augmenté.

Ces travaux ont montré que la technologie SiMoA, très sensible, est particulièrement adaptée au dosage de l’interféron a dans le sérum. Un taux sérique élevé d’interféron-a  démasque une situation à risque, alors même que la rechute clinique ou les complications ne sont pas encore survenues. Cette technologie permet de distinguer

> les patients en rémission apparente qui présentent un haut risque de rechute justifiant une surveillance rapprochée,

> des patients qui ne présentent qu’un risque très faible de rechute et qui peuvent ainsi bénéficier d’un allègement de la surveillance et des traitements.

* Monitoring Disease Activity in Systemic Lupus Erythematosus With Single-Molecule Array Digital Enzyme-Linked Immunosorbent Assay Quantification of Serum Interferon-α.

Mathian A1, Mouries-Martin S2, Dorgham K3, Devilliers H4, Barnabei L5, Ben Salah E3, Cohen-Aubart F1, Garrido Castillo L3, Haroche J1, Hie M6, Pineton de Chambrun M6, Miyara M3, Sterlin D3, Pha M6, Lê Thi Huong D6, Rieux-Laucat F5, Rozenberg F7, Gorochov G3, Amoura Z1.

Arthritis Rheumatol. 2019 May;71(5):756-765. doi: 10.1002/art.40792.

Sources :

Ultrasensitive serum interferon-α quantification during SLE remission identifies patients at risk for relapse

doi:10.1136/annrheumdis-2019-215571

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