Des chercheurs de l’hôpital Européen Georges Pompidou AP-HP, de l’Inserm et d’Université de Paris ont mené, en collaboration avec la Société Française de Cardiologie, des travaux dans le but d’étudier les effets de l’anticoagulation chez des patients hospitalisés dans un service de médecine pour une infection par la COVID-19. Ces travaux qui ont fait l’objet d’une publication dans la revue Journal of the American Heart Association (JAHA) le 8 février 2021 montrent que l’anticoagulation curative chez des patients traités avant l’hospitalisation pour une indication validée est associée à de moindres risques de mortalité ou d’aggravation de la COVID-19, contrairement à l’anticoagulation introduite durant l’hospitalisation.
Cette étude, une cohorte multicentrique, a inclus 2848 patients admis dans 24 hôpitaux français du 26 février au 20 avril 2020 pour une hospitalisation suite à une infection par la COVID-19. Plusieurs critères ont été analysés :
- Le régime d’anticoagulation ;
- Le décès ;
- Le passage en réanimation.
382 patients sur les 2848 recevaient un traitement anticoagulant avant l'hospitalisation.
Le traitement avec anticoagulant avant l'hospitalisation a été associé à un meilleur pronostic comparé aux patients ne bénéficiant pas d’anticoagulation avant leur hospitalisation avec un Hazard Ratio ajusté(aHR) de 0.70 (IC à 95% 0,55-0,88).
Ces résultats suggèrent un effet bénéfique des anticoagulants dans une indication validée avant l’infection par la COVID-19 alors qu’aucun effet sur la mortalité et/ou l’aggravation n’est observé pour les anticoagulants introduits en cours d’hospitalisation.
Ils sont également en faveur d’un effet bénéfique de l’anticoagulation dès les stades précoces de la maladie certainement afin d’éviter le déclenchement de l’activation de la coagulation et la maladie vasculaire associée à la COVID-19.