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1ère mondiale : induction de puberté chez une jeune patiente drépanocytaire après autogreffe de cortex ovarien

Publié le Page vue 42 fois. Communiqués de presse

Des cliniciens de l’AP-HP, de l’UPMC, du Centre hospitalier intercommunal de Créteil et du CHU de Limoges ont réalisé une autogreffe de cortex ovarien (tissu périphérique de l'ovaire) chez une jeune patiente de 13 ans traitée pour drépanocytose sévère par allogreffe de moelle osseuse. Le conditionnement nécessaire pour cette greffe est toxique pour les ovaires. La cryopréservation du cortex ovarien prélevé avant le conditionnement et l’autogreffe ultérieure de cortex ovarien ont permis d’induire sans traitement une puberté chez cette jeune fille. Ce premier cas décrit au monde est publié dans Lancet (11 février 2012).

Depuis une quinzaine d’années, il est proposé aux patientes devant subir des traitements très toxiques pour leurs ovaires de préserver leur fertilité en conservant par congélation leur cortex ovarien (périphérie de l'ovaire). Les patientes pubères et pré-pubères, devant subir de tels traitements, sont atteintes de nombreuses pathologies, en général cancéreuses mais aussi de pathologies non cancéreuses comme, par exemple, la drépanocytose. L’autogreffe de cortex ovarien après congélation et décongélation a actuellement permis la naissance d’une vingtaine d’enfants au monde ainsi que le rétablissement de la fonction endocrine de l’ovaire.

La drépanocytose est une maladie qui, quand les patientes sont homozygotes, entraîne des problèmes vasculaires importants pouvant mettre en jeu le pronostic vital.

Dans ce cas, une greffe de cellules souches hématopoïétiques (cellules à l’origine des cellules du sang, globules blancs, globules rouges et plaquettes) est indiquée, nécessitant au préalable un traitement détruisant les cellules souches hématopoïétiques de la patiente mais qui est aussi très toxique pour les ovaires. Il a pour conséquence une insuffisance ovarienne définitive ou du moins très prolongée ne permettant pas dans la plupart des cas la puberté spontanée et responsable  d’infertilité à l’âge adulte.

Ces allogreffes géno-identiques permettant l’obtention d’une guérison dans 95% des cas de drépanocytose, il était fondamental de chercher à préserver la fonction ovarienne.  

Le Pr Catherine Poirot et le Dr Marie Prades de l’unité de Biologie de la Reproduction du Groupe Hospitalier Universitaire La Pitié Salpêtrière - Charles Foix (AP-HP), qui est le plus important centre français de préservation de la fertilité féminine, en lien avec les Drs Françoise Bernaudin et Fadi Abirached du Centre hospitalier intercommunal de Créteil et du Dr Pascal Piver du CHU de Limoges, ont proposé à une patiente de 13 ans une autogreffe de cortex ovarien chez une patiente drépanocytaire qui avait bénéficié d’une cryoconservation d’ovaire avant traitement stérilisant.

L’intervention chirurgicale réalisée par le Dr Piver et le Dr Abirached au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil a consisté à placer sous la peau de petits fragments de cortex ovarien avec une anesthésie locale par un patch d’anesthésiant local. Cette autogreffe qui a permis d’éviter la prise d’un traitement hormonal substitutif avec les contraintes que cela implique pour une adolescente, a induit une puberté chez cette jeune patiente.   Pour le Pr Poirot, « ce résultat est très intéressant à plusieurs titres : tout d’abord, bien sûr, l’induction spontanée de la puberté a été obtenue mais avec seulement 3 petits fragments d’ovaire ce qui prouve que peu de tissu ovarien greffé suffit à rétablir une fonction ovarienne endocrine. De nombreux autres fragments sont conservés congelés pour l’aider plus tard à avoir des enfants. De plus, tout a été organisé pour faire courir un risque minimal à la patiente (autogreffe en sous cutané, anesthésie par patch d’anesthésiant). Cette technique apporte, donc, un bénéfice important avec des risques extrêmement faibles ce qui permet de penser que cette technique pourrait être envisagée pour un certain nombre de patientes en insuffisance ovarienne définitive après des traitements gonadotoxiques et ayant bénéficié d’une cryoconservation de fragments ovariens. Ce cas apporte aussi la preuve qu’un tissu ovarien prélevé avant la puberté, alors qu’il est immature, est  fonctionnel après autogreffe. En conséquence, nous avons toutes les raisons de penser que les prélèvements d’ovaire effectués pour les petites filles avant traitement gonadotoxique pourront leur restaurer, à l’âge adulte, une fertilité ».

 >> Voir aussi :  Communiqué de presse

Source : Case report : Induction of puberty by autograft of cryopreserved ovarian tissue, Lancet 2012; Vol. 379 No. 9815 p 588 Unit of Reproductive Biology (Prof C Poirot MD, M Prades PharmD) and Medical Biochemistry Department (C Coussieu PharmD), Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France; Gynaecology-Obstetric Department (F Abirached MD) and Reference Centre for Sickle Cell Disease, Department of Pediatrics (F Bernaudin MD), Intercommunal Créteil Hospital, Créteil, France; Gynaecology-Obstetric Department, Limoges University Hospital, Limoges, France (P Piver MD); and Université Pierre et Marie Curie, Paris, France (Prof C Poirot).

 

 

 

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