Une patiente atteinte d’un cancer de l’endomètre a été opérée il y a une dizaine de jours, en ambulatoire, d’une hystérectomie (retrait chirurgical de l’utérus), avec procédure du ganglion sentinelle* par voie robot-assistée. Cette prise en charge innovante, une première à l’AP-HP et l’une des premières en France, a été réalisée par l’équipe du Pr Catherine Uzan, chef du service de chirurgie et de cancérologie gynécologique et mammaire à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, AP-HP.
Pour le Pr Catherine Uzan, « Le développement de la chirurgie ambulatoire est essentiel avant tout pour le confort des patientes. En plus de diminuer les risques thromboemboliques (phlébites, embolie pulmonaire), cela favorise une récupération plus précoce et une reprise de l’activité plus rapide. En cancérologie notamment, la prise en charge en ambulatoire évite à la patiente de se couper de son quotidien ».
L’objectif serait, par la suite, de faire bénéficier à un maximum de patientes ce type de prise en charge en ambulatoire en améliorant leur information ainsi que la communication avec les médecins de ville.
L’équipe du Pr Uzan a par ailleurs récemment reçu un financement de l’Institut national du cancer (INCa) afin de mener une évaluation médico-économique de la prise en charge en ambulatoire de la chirurgie des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre**.
Les interventions en chirurgie ambulatoire imposent une sélection des patients (patients sans pathologies majeures associées, présence d’un accompagnant au domicile, lieu d’habitation relativement proche de l’hôpital), ainsi qu’une information et une éducation thérapeutique préopératoire adaptée. Un réseau ville hôpital, mis en place en amont, est également nécessaire afin de garantir la sécurité du patient à son domicile.
La chirurgie ambulatoire est une chirurgie avec une durée d’hospitalisation inférieure à 12h. Parce qu’elle est bénéfique pour la santé des patients et moins coûteuse pour la société, son développement est devenu une priorité nationale. Il doit s'agir de techniques chirurgicales parfaitement standardisées, réglées avec des risques limités et parfaitement identifiés. L’AP-HP encourage son développement, quand cela est possible, et s’est fixé un objectif ambitieux en la matière : réaliser 45% de ses interventions chirurgicales en ambulatoire d’ici fin 2019.
* Procédure consistant à ne retirer que les ganglions premiers relais lymphatiques de la tumeur. Si ces ganglions ne sont pas atteints par le cancer, on évite ainsi de retirer les autres inutilement. Cette technique permet de diminuer les risques de complications post-opératoires.
** Evaluation menée dans le cadre d’un Programme de recherche médico-économique (PRME), pilotée par les Dr Geoffroy Canlorbe et Pr Catherine Uzan, avec la collaboration notamment de l’équipe de la chaire en économie de la santé Hospinnomics, AP-HP/PSE, supervisée par Lise Rochaix.