Des équipes du département de rhumatologie de l’hôpital Bicêtre AP-HP, de l’Université Paris-Saclay et de l’Inserm, coordonnées par le Dr Yann Nguyen et les Prs Xavier Mariette et Raphaèle Seror, ont cherché à identifier différents phénotypes de la maladie de Sjögren. Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication parue le 1er mars 2024 dans la revue Lancet Rheumatology, accompagnée d’un éditorial. La maladie de Sjögren est une maladie auto-immune hétérogène avec divers symptômes subjectifs tels que la sécheresse (notamment oculaire et buccale), la fatigue et la douleur, ainsi que des manifestations systémiques très variées et un risque accru de lymphome. L’objectif de cette étude est d’identifier des sous-groupes de patients d’expression clinique différente et de savoir si le pronostic est différent pour chacun des sous-groupes étudiés, à travers une analyse en clusters basée à la fois sur les symptômes subjectifs des patients, les manifestations cliniques et les paramètres biologiques. Pour cela, deux cohortes françaises de patients ont été étudiées : la cohorte du service de rhumatologie de l’Université Paris-Saclay et la cohorte nationale prospective ASSESS. L’étude a inclus plus de 900 patients et a permis d’identifier en trois sous-groupes distincts :
Ces clusters ont d’abord été identifiés dans la cohorte de l’Université Paris-Saclay à l'aide d'une analyse de correspondance multiple non supervisée, puis validée avec la cohorte ASSESS. L’évolution des symptômes, des signes systémiques et de l'incidence de lymphome a été comparée entre les clusters. Au cours du suivi, l'activité de la maladie et l'état symptomatique se sont aggravés pour les patients du premier groupe. Des lymphomes sont survenus chez certains patients des groupes 1 et 2 mais aucun du groupe 3. Tous les patients ayant un antécédent de lymphome se trouvaient dans les deux premiers groupes. Cette étude identifie trois sous-groupes distincts de patients atteints de la maladie de Sjögren avec des pronostics très différents, suggérant des mécanismes pathophysiologiques hétérogènes. Ces résultats pourraient servir pour la stratification des patients dans les futurs essais thérapeutiques.
Références : Yann Nguyen, Gaëtane Nocturne, Julien Henry, Wan-Fai Ng, Rakiba Belkhir, Frédéric Desmoulins, Elisabeth Bergé, Jacques Morel, Aleth Perdriger, Emmanuelle Dernis, Valérie Devauchelle-Pensec, Damien Sène, Philippe Dieudé, Marion Couderc, Anne-Laure Fauchais, Claire Larroche, Olivier Vittecoq, Carine Salliot, Eric Hachulla, Véronique Le Guern, Jacques-Eric Gottenberg, Xavier Mariette, Raphaèle Seror – Lancet Rheumatology À propos de l’AP-HP : Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 38 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre - Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord - Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris-Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri-Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Étroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte huit instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE, FOReSIGHT, PROMETHEUS, InovAND, reConnect, THEMA) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 810 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année plus de 11 000 publications scientifiques et près de 4 400 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a obtenu en 2020 le label Institut Carnot, qui récompense la qualité de la recherche partenariale : le Carnot@AP-HP propose aux acteurs industriels des solutions en recherche appliquée et clinique dans le domaine de la santé. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les soignants afin de soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein de l’AP–HP. http://www.aphp.fr
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