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ComPaRe Covid long : la vaccination contre la Covid-19 améliore les symptômes du Covid long chez les patients ayant déjà un Covid long

Publié le Communiqués de presse

Le Dr Viet-Thi Tran, épidémiologiste et co-investigateur de ComPaRe (Université Paris Cité / AP-HP) a étudié les effets de la vaccination contre la Covid-19 sur les patients ayant un Covid long, grâce à ComPaRe, la Communauté de Patients pour la Recherche de l’AP-HP.

Cet essai émulé a montré que le vaccin contre la Covid-19 peut atténuer la gravité et la durée du Covid long chez les personnes affectées et réduire l'impact de cette condition sur leur vie sociale, professionnelle et familiale.

Cette étude fait l’objet d’une publication scientifique dans la revue BMJ Medicine ce 1er mars 2023.

Le Covid long désigne l’ensemble de symptômes au long cours survenant après une infection par le SARS-CoV2. Ces symptômes peuvent être une fatigue persistante, un "brouillard mental" ou un essoufflement. Il toucherait 1 personne sur 10 infectées.

90% des personnes atteintes de Covid long rapportent encore des symptômes un an après leur infection initiale.

Des recherches préliminaires1 suggèrent que la vaccination contre la Covid-19 des personnes ayant déjà un Covid long pourrait réduire la sévérité de leurs symptômes.

Pour étayer ces résultats, les chercheurs se sont appuyés sur les données de la cohorte ComPaRe Covid long pour réaliser une étude visant à émuler2 un essai clinique évaluant l'effet de la vaccination contre la Covid-19 sur les symptômes et l'impact du Covid long.

Les chercheurs ont utilisé les données de 455 paires de personnes (vaccinées et non vaccinées) appariées sur plusieurs variables telles que l'âge, le sexe, le niveau d'éducation, les comorbidités, l'hospitalisation pendant la phase aiguë de la Covid-19 et la gravité de leur Covid long. Les chercheurs ont comparé les patients vaccinés pour la première fois avec l'un des vaccins AstraZeneca, Pfizer-BioNTech, Johnson & Johnson ou Moderna à ceux qui sont restés non vaccinés.

L'âge moyen des participants était de 47 ans et la plupart (733 ; 80,5 %) étaient des femmes. 545 (60 %) avaient une infection Covid-19 confirmée en laboratoire (test RT-PCR ou sérologie) et 81 (9 %) avaient été admis à l'hôpital pendant la phase aiguë de leur infection.

Les participants évaluaient la gravité de leurs symptômes et l'impact du Covid long sur leur qualité de vie tous les 60 jours à l'aide d’échelles validées.

La vaccination était associée à une légère réduction du nombre moyen de symptômes à 120 jours : 13 symptômes différents de Covid long chez les personnes vaccinées et 14,8 chez celles qui ne l'étaient pas. Deux fois plus de patients vaccinés ont signalé la rémission de tous leurs symptômes de Covid long : 57 (près de 17 %) contre 27 (7,5 %) des non vaccinés.

En ce qui concerne l'impact du Covid long sur la vie sociale, professionnelle et familiale des participants, les chercheurs ont utilisé une évaluation rapportée par le patient allant de 0 (aucun impact) à 60 (impact maximal). La note moyenne, à 120 jours, chez les vaccinés était de 24,3 contre 27,6 chez les non vaccinés.

Certains des patients vaccinés (26 sur 455, soit près de 6 %) ont signalé des effets secondaires, dont 4 ont été considérés comme graves, dont 2 ont nécessité une hospitalisation ; chez 13 autres, les symptômes se sont aggravés.

Les chercheurs reconnaissent plusieurs limites à leur étude, notamment le fait que tous les participants avaient été infectés avant que les variants Delta ou Omicron ne circulent. Le profil d'âge et de genre des participants pourrait également limiter l’extrapolation de leurs résultats.

Même s’il est difficile d’expliquer comment la vaccination pourrait réduire la gravité et la durée des symptômes du Covid long, étant donné les millions de patients présentant des symptômes persistants après une infection par le virus SARS-CoV-2 (et ceux à venir), cette étude est importante car elle décrit la première intervention potentielle pour réduire le fardeau du Covid long pour les patients et le système de soins. D’autres traitements pourraient être inspirés par ces recherches.

Une revue systématique3 de 16 études observationnelles provenant de 5 pays, également publiée dans la revue, confirme les résultats. Les auteurs de la revue systématique concluent que les vaccins COVID-19 pourraient à la fois protéger contre et aider à traiter les symptômes du Covid long, à condition qu'il y ait plus de preuves de bonne qualité.

Dans un éditorial lié, les docteurs Frances Edwards et Fergus Hamilton, respectivement du North Bristol NHS Trust et de l'Université de Bristol, s’accordent pour dire que : « La vaccination COVID-19 est susceptible d'avoir un effet bénéfique sur le Covid long en réduisant la gravité des cas ainsi que l'incidence. » Ils mettent cependant en garde : « Estimer la taille de l'effet (et l'effet de doses de vaccin supplémentaires) reste un défi dans les données d'observation. Les preuves de bénéfice après l'infection sont beaucoup plus floues et plus difficiles à interpréter compte tenu du taux actuel de séropositivité et de vaccination dans de nombreux pays. »

Ces deux auteurs notent que « Bien que ces études soient encourageantes, des essais comparant la vaccination avec un placebo chez les patients atteints de Covid long (telle que définie par les critères de l'OMS) sont nécessaires pour recommander définitivement pour ou contre la vaccination pour améliorer les symptômes du Covid long. » par le virus SARS-CoV-2.

À l’occasion de cette publication, ComPaRe remercie tous les participants ayant contribué à ces résultats et relance son appel à la participation. En s’inscrivant sur ComPaRe (https://compare.aphp.fr/covid-long/), les patients contribueront à faire avancer la recherche médicale publique sur leur maladie.

Créée en 2017 par l’AP-HP, ComPaRe, la Communauté de Patients pour la Recherche rassemble aujourd’hui plus de 50 000 patients volontaires partout en France. Ils contribuent à faire avancer la recherche sur leur(s) maladie(s) chronique(s) en répondant régulièrement aux questionnaires en ligne des chercheurs, sur la plateforme sécurisée https://compare.aphp.fr.

Les patients participent à la cohorte générale et/ou à l’une des quatorze cohortes dédiées au diabète, à la maladie de Verneuil, au vitiligo, à la lombalgie chronique, aux maladies rénales, aux vascularites, à l’hypertension artérielle, à l’endométriose, aux neurofibromatoses ou au syndrome de Marfan.

[1] LongCovidSOS. The impact of COVID vaccination on symptoms of Long Covid. An international survey of 900 people with lived experience 2021

Arnold D, Milne A, Samms E, et al. Are vaccines safe in patients with Long COVID? A prospective observational study. medRxiv 2021

Kuodi. P, Gorelik, Y., Zayyad H, et al. Association between vaccination status and reported incidence of post-acute COVID-19 symptoms in Israel: a cross-sectional study of patients tested between March 2020 and November 2021. medRxiv 2022 doi: https://doi.org/10.1101/2022.01.05.22268800

Ayoubkhani D, Bermingham C, Pouwels K, et al. Changes in the trajectory of Long Covid symptoms following COVID-19 vaccination: community-based cohort study. medRxiv 2022 doi: 10.1101/2021.12.09.21267516v1

[2] l’essai émulé est un cadre méthodologique et d’analyse de données visant à reproduire au plus proche la conduite d’un essai contrôlé randomisé en utilisant des données observationnelles.

[3] Systematic Review: Effect of covid-19 vaccination on long covid: systematic review doi 10.1136/bmjmed-2022-000385

Editorial: Impact of covid-19 vaccination on long covid doi 10.1136/bmjmed-2022-000470

A propos de Université Paris Cité : En 2019, les universités Paris Diderot, Paris Descartes et l’institut de physique du globe de Paris fusionnent pour former Université de Paris. Cette nouvelle université couvre l’ensemble des champs disciplinaires. Son offre de formation est une des plus complètes et des plus ambitieuses proposées en France et à l’international. Université de « recherche intensive », ses objectifs la place au niveau des établissements français et internationaux les plus prestigieux : recherche au meilleur niveau dans le respect des règles éthiques et déontologiques, formation supérieure d’excellence, dynamisme de la vie étudiante, soutien à l’innovation et au transfert, construction de l’espace européen de la recherche et de la formation. Université de Paris compte 61 000 étudiants, 4 500 enseignants-chercheurs, 22 écoles doctorales et 142 laboratoires de recherche. Visiter u-paris.fr.
À propos de l’AP-HP : Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 38 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre - Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord - Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Etroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte quatre instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE, FOReSIGHT) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 650 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année plus de10000 publications scientifiques et plus de 4000 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a obtenu en 2020 le label Institut Carnot, qui récompense la qualité de la recherche partenariale : le Carnot@AP-HP propose aux acteurs industriels des solutions en recherche appliquée et clinique dans le domaine de la santé. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les soignants afin de soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein de l’AP–HP. http://www.aphp.fr

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