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Echec d’un premier traitement antidépresseur : toutes les stratégies de seconde ligne ne se valent pas

Publié le Communiqués de presse

L’équipe du service de Psychiatrie de l’adulte de l’hôpital Hôtel-Dieu AP-HP, de l’Inserm et d’Université Paris Cité, coordonnée par le Pr Cédric Lemogne au sein du DMU Psychiatrie et Addictologie (AP-HP Centre-Université Paris Cité), a utilisé une méthode innovante pour comparer l’efficience de différentes options thérapeutiques, après l’échec d’un premier traitement antidépresseur.

Ces travaux ont été menés à partir de données du système national des données de santé (SNDS) en collaboration avec la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam).

Les résultats de cette étude ont été publiés le 17 octobre 2022 dans le Journal of Clinical Psychiatry.

La dépression est une maladie psychique fréquente qui perturbe fortement la vie quotidienne. De nombreux facteurs psychologiques, biologiques et environnementaux sont en cause dans sa survenue. En France, 10% des adultes ont souffert d’un épisode dépressif caractérisé au cours des douze derniers mois.

En cas d’épisode dépressif d’intensité modérée à sévère, ainsi que pour de nombreux troubles anxieux, comme le trouble panique ou l’anxiété généralisée, les antidépresseurs constituent le traitement médicamenteux de première ligne. Mais seul un patient sur deux bénéficie du premier traitement antidépresseur prescrit. Plusieurs stratégies médicamenteuses sont utilisées en cas d’échec de ce premier traitement, la plus fréquente étant de prescrire un autre antidépresseur à la place, ou en plus du premier.

L’objectif de cette étude était de comparer les différentes stratégies thérapeutiques de seconde ligne, après l’échec d’un premier traitement antidépresseur, alors que la littérature scientifique basée sur les essais randomisés ne permet toujours pas de guider ce choix.

L’équipe de recherche a utilisé le système national des données de santé (SNDS) en suivant ce procédé : après toute prescription d’un antidépresseur, chaque prescription suivante reflète une appréciation de l’efficacité et de la tolérance de la précédente. Si le même médicament est reconduit, il est plus probable qu’il ait été efficace et bien toléré que si un autre médicament a été prescrit. Ainsi, chaque jour, des centaines de médecins évaluent l’efficacité et la tolérance du traitement antidépresseur précédemment prescrit à un patient et laissent une trace de cette évaluation dans le SNDS.

A partir de données couvrant plus de 80% de la population française, les chercheurs ont identifié1,2 million de personnes ayant reçu un antidépresseur pour la première fois en 2011, dont plus de 60 000 ayant ensuite reçu un second médicament.  Le critère de jugement était la probabilité de continuation de l’antidépresseur prescrit en seconde ligne.

Les résultats obtenus montrent qu’après un inhibiteur sélectif de recapture de la sérotonine (ISRS) en première ligne, prescrire un autre ISRS était l’option la plus efficiente en seconde ligne. Après la prescription d’un alpha-2 bloqueur ou d'un antidépresseur tricyclique, prescrire une bithérapie était l’option la plus efficiente en seconde ligne. Enfin, après la prescription d'un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA), il n’y avait pas de différence entre ces deux stratégies.

De plus, l’option la plus efficiente en deuxième ligne était quasiment toujours l’escitalopram, alors que la venlafaxine était l’option la plus efficace en deuxième ligne après un traitement par escitalopram, suivie par sertraline et fluoxétine.

Par ailleurs, certains traitements de seconde ligne se sont avérés nettement moins efficients que l’option de référence. Par exemple, après un traitement en première ligne par venlafaxine, un traitement en seconde ligne par tianeptine ou miansérine, bien qu’autant prescrits que la sertraline, était deux fois moins efficient.

Cette étude suggère que tous les traitements antidépresseurs de seconde ligne ne se valent pas et qu'ils devraient être choisis en fonction du premier antidépresseur prescrit.

Aussi, cette étude ouvre la voie à l’utilisation des bases de données médico-administratives telles que le SDNS dans l’évaluation, non seulement de l’efficience des traitements antidépresseurs, mais également d’autres médicaments, aussi bien dans leur indication première que comme candidats à un repositionnement.

Référence : Charles Ouazana-Vedrines, Thomas Lesuffleur, Pierre Denis, Nicolas Hoertel, Romain Olekhnovitch, Mark Olfson, Carlos Blanco, Frédéric Limosin, Antoine Rachas, Philippe Tuppin, et Cédric Lemogne. Journal of Clinical Psychiatry

DOI : 10.4088/JCP.21m14248

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