Une équipe de radiologie interventionnelle oncologique de l’hôpital Tenon AP-HP – Sorbonne Université, dirigée par le Pr François Cornelis, a réalisé pour la première fois en France en octobre 2018 une électrochimiothérapie hépatique (ECT) sur un patient traité pour un cancer du rein avec métastases hépatiques. Ce dernier ne pouvait bénéficier d’aucune autre option thérapeutique.
L’intervention, réalisée en dernier recours, a permis une nécrose totale de la tumeur du foie. Elle fait partie du panel des techniques d’oncologie interventionnelle développées à l’hôpital Tenon AP-HP, qui offrent des alternatives de traitements (curatifs ou palliatifs) aux patients en impasse thérapeutique. Son caractère mini invasif permet également de réduire considérablement la durée de leur séjour hospitalier, la grande majorité de ces interventions pouvant se faire en ambulatoire.
Une équipe du service de Radiologie Interventionnelle de l’hôpital Tenon AP-HP – Sorbonne Université, spécialisée en oncologie interventionnelle et dirigée par le Pr François Cornelis, a réalisé pour la première fois en France une électrochimiothérapie hépatique (ECT) percutanée, sous guidage radiologique chez un patient traité pour un cancer du rein et des métastases hépatiques évolutives.
L’absence d’alternatives thérapeutiques (non réponse à l’immunothérapie) et la localisation de la tumeur ont conduit à réaliser cette intervention mini-invasive en dernier recours. Sept aiguilles ont été introduites dans le foie afin d’ouvrir des brèches dans les membranes des cellules tumorales au moyen d’un champ électrique appliqué localement entre ces aiguilles. Ceci a permis d’administrer directement à la tumeur une forte dose de chimiothérapie. Les examens post-opératoires montrent, à deux mois de l’intervention, une nécrose totale de la tumeur du foie chez ce patient en excellent état général et qui poursuit son traitement dans le cadre du contrôle de sa maladie.
Ce cas montre que l'électrochimiothérapie percutanée peut être exécutée en toute sécurité sous guidage radiologique même lorsque l’accès est difficile. Bien que prometteur, ce traitement guidé par l’image est relativement complexe à mettre en œuvre en raison de la complexité des moyens de guidage utilisés. Il pourrait toutefois se révéler d’un grand intérêt pour les patients sans autre alternative thérapeutique et, dans ce cadre, une évaluation de la technique à plus grande échelle doit désormais être menée. Elle permettra de déterminer une attitude thérapeutique à laquelle pourront se référer les médecins amenés à prendre en charge des patients souffrant de tumeurs hépatiques et pour lesquels la réponse aux autres traitements, dont l’immunothérapie, n’est pas satisfaisante.
> Une première qui s’inscrit dans le cadre du déploiement de l’oncologie interventionnelle par les équipes de l’hôpital Tenon AP-HP et de Sorbonne Université.
Cette discipline émergente regroupe un ensemble de techniques mini invasives (passage par les voies naturelles ou à l’aide d’incisions minimes) guidées par l’imagerie (scanner, imagerie par résonance magnétique, échographes de pointe…) permettant d’administrer une large variété de traitements, comme la destruction de cellules cancéreuses par le chaud, le froid ou des impulsions électriques. Elle s’est développée durant la dernière décennie par la mise au point combinée de technologies d’imagerie précises, améliorant le guidage des procédures et de dispositifs innovants. Ces derniers permettent d’aller traiter efficacement in situ une tumeur de manière mini-invasive en épargnant les tissus sains environnants lors de courtes hospitalisations. L’acquisition prochaine d’un scanner ultra-performant dédié à l’oncologie interventionnelle à l’hôpital Tenon AP-HP permettra de réaliser des procédures avec un degré de précision encore plus important.