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Les patients adressés en centre de traumatologie après accident de trottinette électrique sont aussi graves que les patients victimes d’accident de vélo ou de moto

Publié le Communiqués de presse

Les services d’anesthésie-réanimation composant le groupe de recherche Traumabase, coordonnés par le Dr Arthur James et le Pr Mathieu Raux, de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, de Sorbonne Université et de l’Inserm, ont étudié la gravité des blessures à la suite des accidents de la route avec des Engins de Déplacement Personnel Motorisé (EDPM). Les résultats de cette analyse ont été publiés le 30 juin 2023 dans la revue JAMA Network Open.

Un rapport de l’académie nationale de médecine sur l’accidentologie liée à l’usage des Engins de Déplacement Personnel Motorisé (EDPM : trottinettes électriques, gyropodes, monoroues ou hoverboards) soulignait en novembre 2022 que l’expansion de l’offre de location des trottinettes électriques a eu des conséquences sur l’accidentologie. Pourtant, il n’existait pas de données sur la traumatologie sévère survenue au décours d'un accident impliquant un usager d'EDPM.

L’équipe de recherche s’est appuyée sur les données de l'observatoire français des traumatismes majeurs (TraumaBase1) pour déterminer si les accidents d’EDPM étaient aussi graves que les autres accidents survenant à deux roues sur la voie publique.

Pour ce faire, tous les patients admis dans un des 26 centres de traumatologie participant à l’étude à la suite d'un accident de la route impliquant un EDPM, un vélo ou une moto entre le 1er janvier 2019 et le 20 décembre 2022 ont été inclus. Ceci représentait 5 233 patients d’un âge médian de 33 ans.

Le critère de jugement principal était la gravité du traumatisme tel que défini par l'ISS2. Les critères de jugement secondaires étaient le nombre de patients par an, certains facteurs épidémiologiques tels que le moment de survenue de l'accident, le port d'un casque ou le taux d'alcoolémie, la gravité clinique, la présence d'un traumatisme crânien évalué par l'échelle de coma de Glasgow3, les ressources nécessaires à la prise en charge ou encore le devenir intrahospitalier dont la mortalité.

L’étude démontre que le nombre de patients admis dans les suites d’un accident de la voie publique impliquant l’usage d’un EDPM a été multiplié par 2,8 en 4 ans, soit 229 patients gravement blessés sur cette période.

Dans cette étude, les conducteurs d’EDPM présentaient un ISS supérieur à 16 (soit un traumatisme sévère) dans 45,5% des cas. Ceci constituait des blessures aussi sévères que celles des conducteurs de moto, en dépit d’une vitesse a priori moindre.

Les usagers d’EDPM étaient deux fois plus à risque de présenter des traumatismes crâniens, lesquels étaient plus graves que ceux des motocyclistes, possiblement en lien avec le fait que moins de 25% des usagers d’EDPM portaient un casque au moment de l’accident.

Les accident graves impliquant des EDPM survenaient plus souvent le soir et week-end. De plus ils survenaient dans un contexte d’alcoolisation supérieur au seuil légal (>0.5g/L) dans un tier des cas.

Les patients usagers d’EDPM admis en centres de traumatologie nécessitaient une intervention chirurgicale au cours des 24 premières heures suivant l’accident dans les deux tiers des cas. Ces interventions comprenaient principalement de la chirurgie réparatrice de fractures des membres mais également de la neurochirurgie. Les trois quarts de ces patients étaient hospitalisés en réanimation. L’hospitalisation était souvent longue (15 jours en moyenne) et 9% des usagers d'EDTM gravement accidentés sont décédés, majoritairement du fait de traumatismes crâniens graves.

Ainsi, les EDPM sont des moyens de transports qui peuvent être associés à des traumatismes particulièrement sévères, au même titre que les motos ou que les vélos.

Concernant la prise en charge médicale, cette étude monde que les usagers d’EDPM doivent être considérés, dès leur évaluation initiale, comme de potentiels traumatisés sévères et ce en dépit du fait que les EDPM ne sont pas toujours classés comme capables d’engendrer une cinétique élevée.

La première cause de mortalité étant le traumatisme crânien et la plupart des accidents intervenant dans un contexte d’alcoolémie élevée, cette étude pourrait être utile aux politiques publiques et sanitaires.

[1] TraumaBase rassemble 26 centres experts en traumatologie répartis sur le territoire national et a réuni les données de près de 50 000 patients depuis sa création en 2012.

[2] Le score de gravité des blessures (ISS pour Injury Severity Score) est un score médical établi pour évaluer la gravité des traumatismes. Il est corrélé avec la mortalité, la morbidité et le temps d'hospitalisation après un traumatisme.

Un traumatisme majeur (ou polytraumatisme) est défini par un score de gravité des blessures supérieur à 15

[3] Classification pronostique des comas traumatiques la plus utilisée dans le monde. Elle consiste à tester trois paramètres : l’ouverture des yeux (E), la réponse verbale (V) et la réponse motrice (M). 

Référence : Arthur James, Anatole Harrois, Paer-Selim Abback, Jean Denis Moyer, Caroline Jeantrelle, Jean-Luc Hanouz, Mathieu Boutonnet, Thomas Geeraerts, Anne Godier, Julien Pottecher, Delphine Garrigue-Huet, Jean Cotte, Jean Pasqueron, Arnaud Foucrier, Tobias Gauss, Mathieu Raux, for the French Observatory for Major Trauma (TraumaBase). Jama Network Open.

 

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