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Un simple test sanguin permet désormais de diagnostiquer la maladie de De Vivo

Publié le Communiqués de presse

Grâce à la collaboration entre des équipes de l’AP-HP, la medtech METAFORA biosystems, l’Institut de génétique moléculaire de Montpellier (IGMM, CNRS/Université de Montpellier), Cerba Healthcare et plus de 30 centres investigateurs coordonnés par le Pr Fanny Mochel (AP-HP, Sorbonne Université) à l’Institut du cerveau (Inserm/CNRS/Sorbonne Université), un test sanguin fiable et rapide, METAglut1, permet de diagnostiquer précocement le syndrome de déficit en Glut1, ou maladie De Vivo, une affection neurométabolique rare et pourtant traitable. Ses performances ont été validées par une étude clinique multicentrique, dont les résultats viennent de paraître dans la revue Neurology. Au regard du bénéfice attendu pour les patients, la Haute autorité de santé recommande désormais son remboursement par les caisses d’assurance maladie.

Le syndrome de déficit en Glut1 est une maladie neurologique rare et handicapante, encore relativement peu connue du corps médical. On observe chez les patients atteints une mutation du gène SLC2A1, à l’origine du dysfonctionnement du transporteur du glucose GLUT1 qui permet l’entrée du glucose dans les cellules gliales. Le cerveau est alors privé d’une partie de la quantité de sucre dont il a besoin pour fonctionner correctement, ce qui provoque des crises d’épilepsie, des accès de mouvements anormaux et des retards de développement.

Ces symptômes peuvent pourtant être améliorés par une prise en charge du trouble métabolique à l’origine de la maladie via un régime alimentaire riche en lipides, appelé régime cétogène. Par ailleurs, de nouvelles molécules thérapeutiques prometteuses, destinées à compenser le mauvais approvisionnement des cellules cérébrales en glucose, sont en cours d’évaluation. « Actuellement, les patients qui ne sont pas diagnostiqués subissent une perte de chance regrettable alors qu’ils pourraient être traités, indique le Pr Fanny Mochel, investigateur principal de l’étude. Il est urgent de mieux les repérer, car beaucoup manquent à l’appel ou sont diagnostiqués trop tard. »

L’incidence du syndrome de déficit en Glut1 est estimée à 1 pour 24 000 dans la population générale. Ce chiffre est probablement sous-estimé, car il prend uniquement en compte les patients épileptiques, et non ceux qui possèdent des symptômes isolés peu spécifiques comme des troubles des apprentissages ou des mouvements anormaux. Or, le diagnostic est d’autant plus difficile à poser qu’il reposait jusqu’ici sur une ponction lombaire complétée par des tests génétiques. « Cette procédure invasive, souvent longue et coûteuse limite considérablement l’accès aux soins, ajoute la chercheuse. D’où l’intérêt de chercher un biomarqueur sanguin afin de permettre un diagnostic rapide du syndrome de déficit en Glut1. »

Des globules rouges tapissés d’indices

En effet, le transporteur GLUT1 n’est pas seulement abondant dans les cellules endothéliales et gliales du cerveau : il se lie également à la surface des érythrocytes, les globules rouges. Or, le test diagnostique conçu par la medtech parisienne METAFORA biosystems permet de quantifier GLUT1 à leur surface par cytométrie en flux, une technique utilisée en routine dans les laboratoires d’analyse. Pour le réaliser, un simple échantillon de sang est nécessaire, sans besoin de prélever le patient à jeun. Le résultat est disponible en 48 à 72h.

Afin de valider METAglut1, des équipes de l’AP-HP et de 33 centres d’investigation clinique français, sous la direction du Pr Fanny Mochel, ont recruté 549 patients dans une cohorte prospective – c’est-à-dire de personnes chez qui la maladie était suspectée – et 87 patients d’une cohorte rétrospective, déjà diagnostiqués. Le but ? Comparer l’efficacité et la précision de METAglut1 avec le test diagnostique de référence, qui nécessite de prélever le liquide céphalo-rachidien et de réaliser des analyses génétiques.

Les résultats des chercheurs indiquent que METAglut1 possède une sensibilité d’environ 80 %, une spécificité de plus de 99 % et une haute valeur prédictive, soit une performance comparable au test de référence. « Ces données nous permettent de valider formellement le bénéfice du test, se réjouit le professeur Fanny Mochel. Il permettra de chercher le syndrome de déficit en Glut1 chez un grand nombre de patients, de manière simple et rapide. En cas de résultat positif le traitement pourra être commencé immédiatement, améliorant considérablement le pronostic, notamment chez les enfants en plein développement cérébral. »

Les auteurs de l’étude recommandent donc de réaliser le test chez tous les enfants à partir de 3 mois et adultes, qui présentent une déficience intellectuelle, des troubles neurodéveloppementaux, des mouvements anormaux, ou une épilepsie – surtout si celle-ci est résistante aux médicaments et si les crises sont atténuées par un régime cétogène. En effet, s'il est réalisé à un stade symptomatique précoce, METAglut1 permet d'identifier immédiatement 80 % des patients atteints par le syndrome de déficit en Glut1. Pour cette raison, la HAS recommande son remboursement – une décision qui ouvre la voie à son adoption en Europe et aux Etats-Unis.

Référence : Fanny Mochel; Domitille Gras; Marie-Pierre Luton; Manon Nizou; Donatella Giovannini; Caroline Delattre; Mélodie Aubart; Magalie Barth; Anne De Saint-Martin; Diane Doummar; Nouha Essid Alexa Garros; Caroline Hachon-Le Camus; Célia Hoebeke; Sylvie Nguyen The Tich; Maximilien Périvier; Serge Rivera; Anne Rolland; Agathe Roubertie; Catherine Sarret; Caroline Sevin; Dorothée Ville; Marc Sitbon; Jean-Marc Costa; Roser Pons; Angeles Garcia-Cazorla; Sandrine Vuillaumier-Barrot; Vincent Petit; Odile Boespflug-Tanguy and Darryl C De Vivo for the MetaGlut1 Study Group ; Neurology.

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