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Une immunothérapie associant nivolumab et ipilimumab en traitement de première intention chez les patients atteints de cancer colorectal métastatique avec une instabilité des microsatellites élevée

Publié le Communiqués de presse

L’étude CheckMate 8HW porte sur l’association de deux immunothérapies pour les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique1. Le Pr Thierry André, chef du département d’oncologie médicale de l’hôpital Saint-Antoine AP-HP, a présenté les résultats de cette étude lors du congrès de l’ASCO GI (American Society of Clinical Oncology - Gastrointestinal Cancers Symposium), le 20 janvier à San Francisco, en Californie.

Le déficit de réparation des mésappariements de l'ADN (dMMR) présent chez 4 % à 7 % des patients pris en charge pour un cancer colorectal métastatique, affecte la capacité des cellules à réparer les dommages causés à leur ADN. En raison de cette instabilité, les tumeurs MSI-H/dMMR développent souvent de nombreuses mutations. Celles-ci créent des protéines inhabituelles sur les cellules tumorales (néo-antigènes) qui permettent aux cellules immunitaires d'identifier et d'éliminer la tumeur. Ce statut de la tumeur MSI-H/dMMR est l’un des facteurs prédictifs les plus importants pour prédire l’efficacité d’un traitement par immunothérapie. Une simple immunothérapie par pembrolizumab1 a obtenu son AMM dans l’indication du cancer colorectal métastatique MSI/dMMR. Cette étude CheckMate 8HW évalue dans la même indication une double immunothérapie par nivolumab et ipilimumab.

L’étude a inclus des patients âgés de 18 ans ou plus, atteints d'un cancer colorectal récurrent ou métastatique présentant un taux élevé de microsatellites instables (MSI-H) ou un déficit de réparation des mésappariements de l'ADN (dMMR). 839 patients atteints d'un cancer colorectal métastatique MSI-H/dMMR ont été randomisés pour recevoir l'un des schémas thérapeutiques suivants :

  • nivolumab + ipilimumab ;
  • nivolumab seul ;
  • chimiothérapie ± bevacicumab ou cetuximab.

Les deux principaux critères d'évaluation (sur population avec statut MSI/dMMR confirmé en centralisé) sont la survie sans progression avec 2 comparaisons différentes. Le premier objectif principal, présenté ici concerne les patients randomisés entre le nivolumab et l'ipilimumab versus la chimiothérapie avec ou sans thérapies ciblées (n = 303) Le deuxième objectif principal (nombre d’évènement n’a pas encore été atteint pour permettre l’analyse) évaluera la comparaison entre nivolumab + ipilimumab versus nivolumab seul sur l’ensemble des patients inclus, quelle que soit la ligne de traitement (n=839).

Les traitements ont été poursuivis dans tous les groupes jusqu'à ce que la maladie progresse ou que la toxicité devienne inacceptable, ou pour une durée maximale de deux ans dans les groupes nivolumab ± ipilimumab.

Parmi les patients randomisés en première intention, 171 d’entre eux dans le groupe nivolumab et ipilimumab, et 84 dans le groupe de la chimiothérapie avaient des cancers colorectaux MSI-H/dMMR confirmés de manière centralisée.

Après 24,3 mois de suivi médian, 72 % des patients traités par nivolumab + ipilimumab et 14 % des patients traités par chimiothérapie étaient en vie, sans progression de la maladie deux ans après le début du traitement (HR 0.21 [95 % CI 0.14–0.32] ; P < 0.0001).

Chez les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique MSI-H/dMMR, l'association nivolumab-ipilimumab a réduit de 79 % le risque de progression de la maladie ou de décès par rapport à la chimiothérapie ± bevacizumab ou cetuximab.

Une différence durable de survie sans progression a été observée entre les groupes à partir de trois mois environ.

Le profil de sécurité de l'association nivolumab-ipilimumab était différent de celui de la chimiothérapie, avec moins d'effets secondaires de grade 3/4 liés au traitement pour le bras immunothérapie (23 % vs 48 %).

« Les résultats impressionnants de cette combinaison thérapeutique dans l'étude CheckMate 8HW devraient changer la pratique pour les patients atteints de cancers colorectal métastatique MSI-H/dMMR en première de ligne du traitement. Le nivolumab associé à l'ipilimumab doit représenter une option de soins standard dans ce contexte. Il reste crucial d'identifier les facteurs prédictifs qui pourront aider à la prise de décision clinique lors du choix entre une monothérapie ou une combinaison d'inhibiteurs de points de contrôle immunitaires et ainsi aider les oncologues à déterminer les meilleures options de traitements pour leurs patients. » Pr Thierry André

L'étude CheckMate 8HW se poursuit pour l’évaluation du deuxième objectif principal : l’évaluation de la survie sans progression chez les patients recevant nivolumab + ipilimumab versus nivolumab seul, quelle que soit la ligne de traitement, ainsi que les critères secondaires, dont la survie globale.

Références :

  1. Andre T, Elez E, Van Cutsem E, et al.cNivolumab (NIVO) plus ipilimumab (IPI) vs chemotherapy (chemo) as first-line (1L) treatment for microsatellite instability-high/mismatch repair-deficient (MSI-H/dMMR) metastatic colorectal cancer (mCRC): first results of the CheckMate 8HW study. ASCO GI 2024, LBA7
  2. André T, Shiu KK, Kim TW et al. Pembrolizumab in microsatellite-instability-high advanced colorectal cancer. N. Engl. J. Med. 383(23), 2207-2218 (2020).
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