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Vers une meilleure évaluation du pronostic des patients atteints d’un cancer du côlon et traités en situation adjuvante

Publié le Communiqués de presse

IDEA est une vaste étude internationale coordonnée en France par les Prs Thierry André et Julien Taïeb des services d’oncologie digestive de l’hôpital Saint-Antoine et de l’hôpital européen Georges Pompidou AP-HP, avec une importante participation française. 12 834 patients atteints d’un cancer du côlon et ayant bénéficié d’un traitement adjuvant destiné à prévenir les risques de rechute, ont été inclus dans douze pays.

Après des premiers résultats présentés en 2017, les données françaises de cette étude (cohorte PRODIGE-GERCOR) ont fait l’objet d’analyses complémentaires afin de rechercher de nouveaux indices pronostiques dans cette population.

Deux communications ont été présentées au congrès de l’ASCO sous forme de « poster discussions » lundi 03 juin 2019 sur

> L’intérêt pronostique de l’Immunoscore®, outil développé par une équipe française en collaboration avec une société francaise, Halliodx ;

> La mise en évidence de l’impact pronostique des dépôts tumoraux situés à distance de la tumeur primitive et observés à l’examen anatomopathologique.

Ces résultats constituent une avancée significative pour apprécier le pronostic de la maladie et proposer ainsi une stratégie thérapeutique adaptée.

>> Présentation de ces travaux par le Pr Thierry André, du service d’oncologie digestive de l’hôpital Saint-Antoine AP-HP

IDEA, une étude prospective internationale  

IDEA est une étude prospective, internationale, de « non infériorité » dont l’objectif ambitieux était de démontrer qu’une durée de trois mois de chimiothérapie adjuvante n’était pas inférieure à six mois en termes d’efficacité antitumorale. Au total, 12 834 patients atteints d’un cancer du côlon de stade III ont été inclus dans cet essai.

Les résultats de l’analyse poolée des données n’ont pas permis de conclure que les durées de chimiothérapie de trois et six mois étaient strictement équivalentes.

Ils suggèrent d’envisager une approche au cas par cas qui prenne en compte le schéma de chimiothérapie (FOLFOX6m ou CAPOX) et la classification internationale TNM (pour « Tumeurs », « Node » ou ganglion en français et « Métastase »). Cette dernière permet de déterminer le stade de la maladie par la taille de la tumeur (de T0 à T4) et le nombre de ganglions envahis (de N0 à N3) pour décider de la durée de la chimiothérapie. 

Plusieurs analyses translationnelles ont été réalisées au sein de la cohorte française IDEA qui a inclus 2020 patients, parmi lesquelles l’évaluation de l’intérêt pronostique de l’Immunoscore® et des dépôts tumoraux identifiés à l’examen anatomopathologique.

> L’immunoscore®, un facteur pronostique validé

L’immunoscore® (IS) est un outil qui permet de quantifier les densités en lymphocytes T CD3+ et CD8+ au sein du microenvironnement tumoral et de réaliser une classification pronostique de la tumeur. L’objectif de cette analyse était d’étudier dans la population de la cohorte IDEA France, pour les patients chez qui du tissu tumoral était disponible, l’intérêt pronostique de ce score vis-à-vis de la survie sans maladie. 

Les résultats obtenus chez 1 062 patients montrent qu’un IS faible permet d’identifier des patients à risque élevé de rechute ou de décès (HR=1,54 ; p=0,0001). Le taux de patients sans  rechute de la maladie ou décès à trois ans sont de 66,80 % pour les IS faibles et de 77,14 % pour les IS intermédiaires ou élevés. L’IS est un critère indépendant associé à la survie sans maladie, et son association au stade TN permet d’améliorer l’évaluation du pronostic de la maladie. Une analyse tenant compte de la durée du traitement a montré que le bénéfice d’un traitement de six mois en termes de survie sans rechute n’était observé que chez les patients avec un IS intermédiaire ou élevé.

Ces résultats confirment la place de l’IS dans l’évaluation en pratique de la survie sans maladie à trois ans chez des patients traités en adjuvant pour un cancer du côlon de stade III. L’IS pourrait, si ces résultats sont confirmés dans une autre cohorte de l’étude internationale IDEA, être un outil pour aider à définir la durée optimale du traitement.

Source :

Validation of the Immunoscore® Prognostic Value in Stage III Colon Cancer Patients treated with Oxaliplatin in the prospective IDEA France cohort study (PRODIGE-GERCOR)

Franck Pagès Thierry André, Julien Taieb, Dewi Vernerey, Julie Henriques, Christophe Borg, Florence Marliot, Rim Ben Jannet, Christophe Louvet, Laurent Mineur, Jaafar Benouna, Jérôme Desrame, Roger Faroux, Alex Duval, Pierre Laurent-Puig, Magali Svrcek, Fabienne Hermitte, Aurélie Catteau, Jérôme Galon, Jean-François Emile. Validation of the Immunoscore® Prognostic Value in Stage III Colon Cancer Patients treated with Oxaliplatin in the prospective IDEA France cohort study (PRODIGE-GERCOR)

Abstract 3513 : http://abstracts.asco.org/239/AbstView_239_258839.html

Cancer du côlon de stade III : prendre en compte les dépôts tumoraux et les assimiler à une atteinte ganglionnaire

Les dépôts tumoraux (Tumor Deposits) sont des foyers tumoraux isolés situés dans la graisse péri-colique dont la structure ne permet pas de définir qu’il s’agit d’un ganglion. Jusqu’à présent, les dépôts tumoraux n’étaient pris en considération qu’en cas de tumeur N0 (définissant le stade N1C), et n’étaient pas pris en compte dans la classification TNM des patients avec tumeurs N1 (atteinte de un à trois ganglions lymphatiques régionaux) ou N2 (atteinte de quatre ganglions ou plus).

L’objectif de cette étude menée à partir des données de la cohorte IDEA France était d'évaluer la valeur pronostique de l’existence de dépôts tumoraux sur la survie sans maladie des patients inclus dans cette étude.

Tous les comptes rendus anatomopathologiques des patients inclus dans IDEA France ont donc été revus et analysés rétrospectivement. Au total, 1942 patients ont été inclus dans cette analyse et des dépôts tumoraux ont été identifiés chez 184 patients (soit 9,47% des cas). Parmi ces derniers, 74 présentaient un statut N1a/b.

Les caractéristiques des patients avec ou sans dépôts tumoraux étaient comparables mais les tumeurs T4 (tumeurs envahissant d’autres organes ou d’autres structures que le côlon et/ou perforant le péritoine viscéral) et/ou N2 étaient plus fréquentes en cas de dépôts tumoraux. Le risque de rechute ou de décès apparaît significativement plus élevé en cas de dépôts tumoraux (RR = 1,36 ; p = 0,0201) et en cas de maladie T4 et/ou N2 (RR = 2,21 ; p < 0,001). Quand le paramètre « dépôt tumoral » a été ajouté au nombre de ganglions métastatiques, 35 patients (2,4% des cas) initialement considérés comme des N1a/b/c ont été reclassés en N2.

Ce travail montre que les dépôts tumoraux représentent un facteur pronostique indépendant qui, pris en compte au moment du diagnostic chez les patients atteints d’un cancer du côlon, peut influer le choix et surtout la durée du traitement adjuvant. En effet en cas de tumeur N2, la durée recommandée de la chimiothérapie est de six mois.

Source :

Prognostic value of tumor deposits for disease free survival in patients with stage III colon cancer: A post hoc analysis of IDEA France phase III trial (PRODIGE-GERCOR).

Jean Francois Delattre, Romain Cohen, Julie Henriques, Antoine Falcoz, Jean-François Emile, Serge Fratte, Benoist Chibaudel, Jérôme Dauba, Olivier Jean Marie Dupuis, Yves Bécouarn, Frédéric Bibeau, Julien Taieb, Thierry Andre, Dewi Vernerey, Magali Svrcek

Abstract 3519 : http://abstracts.asco.org/239/AbstView_239_261311.html

 

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