Un an après la révélation de l'affaire Dépakine, la direction de l'AP-HP a voulu s'assurer que ses médecins respectent les nouvelles recommandations.
Il y a un an éclatait le scandale de la Dépakine. Des milliers de femmes exposées à un antiépileptique efficace mais tératogène, et des centaines d’enfants victimes de malformations congénitales. L’été dernier, l’Etat a reconnu que plus de 14 000 grossesses ont été exposés au valproate de sodium. Dans 30 à 40 % des cas, les enfants présenteraient des troubles neurodéveloppementaux.
Les conséquences sont telles que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a émis en mai 2015 des nouvelles conditions de prescriptions. « Le valproate ne doit plus être prescrit aux filles, aux adolescentes, aux femmes en âge de procréer et aux femmes enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses », indiquait l’autorité sanitaire.
Chez celles pour qui ces spécialités sont indispensables, la prescription initiale est réservée aux neurologues, psychiatres ou pédiatres. Les médecins sont également tenus de recueillir un accord de soins de la patiente après l’avoir informé des risques liés à ces médicaments.
A l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, directeur général de l’institution parisienne, a voulu savoir si ses médecins respectent ces nouvelles règles de prescription. Un audit a alors été réalisé auprès des 10 100 médecins correspondant à l’ensemble des praticiens de l’AP-HP. L’évaluation, à laquelle ont participé plus de 3 500 professionnels, concernait tous les médecins quelle que soit leur spécialité et qu’ils prescrivent ou non les spécialités à base de valproate.