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[ESMO 2019] L’efficacité des inhibiteurs de PD-1 confirmée dans le traitement des tumeurs « MSI »

Publié le Communiqués de presse

L’analyse poolée de deux études KEYNOTE-164 et KEYNOTE-168, à laquelle le Pr Thierry André, chef du service d’oncologie digestive de l’hôpital Saint-Antoine AP-HP a participé, confirme l’efficacité exceptionnelle du pembrolizumab (anticorps anti-PD1) dans le traitement des cancers micro satellite instables (MSI), des cancers colorectaux rares qui surviennent soit dans un contexte héréditaire de syndrome de Lynch, soit spontanément sans environnement particulier avec une incidence qui augmente avec l’âge. Cette forme particulière, caractérisée par des anomalies de la réparation de l’ADN, favorise la formation et le développement des cellules cancéreuses. A ce jour, le statut « MSI » représente le meilleur facteur prédictif de réponse aux inhibiteurs de PD-1. Ces données font l’objet d’une communication orale au congrès de l’ESMO le lundi 30 septembre 2019. 

Les cancers micro satellite instable (MSI), peu fréquents, sporadiques ou rentrant dans le cadre du syndrome de Lynch, sont caractérisés par des anomalies de la réparation de l’ADN qui favorisent la formation et le développement des cellules cancéreuses, avec une intense réaction du système immunitaire qui n’arrive pas à maîtriser la maladie métastatique.

Depuis plusieurs années, différentes molécules d’immunothérapie ont été développées dans le traitement de nombreux cancers avancés et des résultats prometteurs ont été obtenus avec des inhibiteurs de PD-1 (pembrolizumab, nivolumab) dans le traitement de ces formes particulières de cancers micro satellite instables (MSI).

Une analyse poolée des études KEYNOTE-158 et KEYNOTE-164 a été réalisée. L’étude KEYNOTE-158 constitue à ce jour la plus grande cohorte de patients atteints de différents types de cancers, traités par inhibiteur de PD-1 pour un cancer avancé « MSI » (sauf cancer du colorectal) et l’étude KEYNOTE 164 avait inclus uniquement des patients atteints d’un cancer colorectal métastatique « MSI ». Dans ces deux études, les patients ont reçu le traitement d’immunothérapie par pembrolizumab alors qu’ils étaient en progression après au moins deux lignes de traitement.

Parmi les 357 patients atteints d’un cancer avancé qui ont été inclus dans cette analyse, 35% présentaient un cancer colorectal, 14% un cancer de l’endomètre, 7% un cancer de l’estomac, 6% un cholangiocarcinome, 6% un cancer du pancréas, 5% une tumeur du grêle.

Au sein de cette population, 34% des patients ont présenté une réponse objective dont 8% une réponse complète et 59% un contrôle de la maladie (réponse objective ou stabilité). Plus de la moitié des patients (54%) ont eu un suivi de plus de 18 mois avec des résultats à long terme qui montrent :

> Pour les patients qui avaient une réponse objective au traitement, une médiane de réponse non encore atteinte au moment de l’analyse des données (2,9+ - 31,3+ mois) ;

> Un taux de survie sans progression à 12 et 24 mois de 35 et 31%, chiffres qui témoignent du contrôle de la maladie chez les patients en réponse à 12 mois ;

> Plus de la moitié (52%) étaient en vie après 24 mois de suivi.

Les meilleurs taux de réponse objective ont été obtenus chez les patients qui présentaient un cancer de l’endomètre (54,1%), un cancer de l’estomac (45,8%), un cholangiocarcinome (40,9%), un cancer du côlon (33%) et un cancer du pancréas (18,2%).

Ces données confirment l’efficacité antitumorale exceptionnelle et durable des anticorps anti-PD1, et en particulier du pembrolizumab, chez les patients porteurs d’un cancer avancé « MSI » en échappement thérapeutique, avec un profil de tolérance acceptable. Il s’agit d’une population rare qui peut être sélectionnée par la biologie moléculaire, et chez laquelle, la probabilité d’efficacité des traitements est très importante. Cette molécule n’ayant toujours pas reçu d’autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne, les patients doivent être aujourd’hui inclus dans des essais cliniques pour pouvoir bénéficier de cette nouvelle approche thérapeutique. Plusieurs essais sont ouverts en France, dont certains à l’AP-HP.

*En savoir plus : [ASCO 2017] Association de deux traitements d’immunothérapie (nivolumab et ipilimumab) : un grand espoir dans le traitement des cancers colorectaux Microsatellite Instable (MSI) [Poster]

Source:

Pembrolizumab in microsatellite instability high cancers: updated analysis of the phase 2 KEYNOTE-164 and KEYNOTE-158 studies. 1174O - Lecture time: 10:15 - 10:30

L. Diaz, D. Le, M. Maio, P. Ascierto, R. Geva, D. Motola-Kuba, T. André, E. Van Cutsem, M. Gottfried, E. Elez, J.-P. Delord, D. Jäger, T.W. Kim, R. Guimbaud, T. Yoshino, M. Chen, K. Norwood, P. Marinello, A. Marabelle.

 

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