
Gérond’if, le gérontopôle d’Île-de-France est le promoteur de l’étude DELFAF, une étude observationnelle destinée à mettre en évidence les déterminants de la fragilité chez les aidants familiaux de patients atteints de troubles cognitifs majeurs. Cette étude est coordonnée par le Dr Emmanuelle Duron du service gériatrie aiguë de l’Hôpital Paul Brousse AP-HP en collaboration avec le Dr Djamila Krabchi du service de gériatrie et gérontologie de l’Hôpital Broca AP-HP, au sein de deux centres de dépistage de la fragilité, dédiés aux aidants.
Les aidants familiaux face à la dépendance de leurs proches atteints de troubles cognitifs majeurs
Les syndromes démentiels (troubles cognitifs majeurs) sont les maladies neurologiques les plus fréquentes chez les sujets âgés et sont responsables d’une perte d’autonomie importante. La prévalence de la démence (majoritairement la maladie d’Alzheimer (MA) et les démences mixtes) était estimée à 33,9 millions en 2006 et, en l'absence de traitement curatif, devrait tripler d’ici 2040.
Les aidants familiaux (conjoints, enfants) prennent en charge, très fréquemment, une grande partie des soins, en plus des aides professionnelles dédiées au patient. Le « fardeau de l’aidant » défini par « le stress et la frustration ressentie par l’aide apportée » engendre non seulement des syndromes dépressifs, des troubles anxieux, des troubles du sommeil mais est également associé à une morbidité somatique plus importante que dans la population générale ainsi qu’à un taux de mortalité plus élevé.
En France, il existe 4,3 millions d’aidants de sujets dépendants de plus de 60 ans (données DREES - étude Handicap-Santé Aidants informels) : 1/3 sont les enfants de la personne âgée et 57 % sont leur conjoint.
L’aidant est la personne principale qui permet le maintien à domicile et au niveau économique limite les coûts engendrés par les placements. Leur prise en charge médico-psycho-sociale est donc primordiale tant au niveau individuel (dyade aidant/aidé) qu’au niveau socio-économique.
Ainsi, la Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé de mettre en place une consultation dédiée à la santé physique et psychique de l’aidant (HAS 2010-2018). Ne pouvant être réalisée par un médecin traitant, la durée de consultation allouée étant trop courte, certains hôpitaux proposent des consultations dédiées aux aidants afin de mettre en place des programmes multi-interventionnels : psychologiques (groupe de parole, psychothérapies), sociaux (plateforme de répits, assistance téléphonique).
Gérond’if promeut une étude sur la fragilité des aidants familiaux de patients atteints de troubles cognitifs majeurs
Dans le cadre des recommandations émises par la HAS, le Dr Emmanuelle Duron du service de gériatrie aiguë de l’Hôpital Paul Brousse AP-HP et le Dr Djamila Krabchi du service de gériatrie et gérontologie de l’Hôpital Broca AP-HP, ont fait appel à Gérond’if pour être promoteur de la recherche DELFAF, une étude observationnelle, prospective, visant à mettre en évidence les déterminants de la fragilité chez les aidants familiaux de patients atteints de troubles cognitifs majeurs. En janvier, un avis favorable a été émis par le CPP Île-de-France VI (Comité de Protection des Personnes), pour permettre la mise en place de l’étude au sein de l’Hôpital de jour de Broca et de Paul Brousse AP-HP.
L’objectif étant, sur la base d’une évaluation gériatrique exhaustive et de questionnaires, d’évaluer l’association entre charge ressentie (échelle du fardeau de Zarit) et fragilité (critère de Fried) auprès de 120 aidants familiaux (âgés de + de 65 ans) de patients atteints de troubles cognitifs majeurs, au sein de deux centres de dépistage de la fragilité, dédiés aux aidants. L’objectif secondaire de cette étude est également pour le Dr Emmanuelle Duron de mettre en évidence d’autres déterminants de la fragilité dans cette population tels que :
• Antécédent, co-morbidité;
• Traitements;
• Facteurs de risque vasculaire;
• Troubles cognitifs;
• Risque de chutes;
• Dénutrition;
• Dépression;
• Aide en place pour le sujet aidé.