Moderna et l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont signé un contrat de partenariat pour prolonger l’essai ARNcombi, dans l’objectif de poursuivre le programme de recherche et d’approfondir les connaissances scientifiques sur la vaccination Covid-19. Cet essai, qui visait à qualifier la qualité de la réponse immunitaire et la durée de la protection en fonction des vaccins utilisés lors de la primo-vaccination, va se poursuivre pour une durée de 20 mois supplémentaires.
Les 400 participants à l’étude sont invités à poursuivre le suivi qui comporte 3 nouvelles visites : 12 ,18, et 24 mois après la deuxième dose de vaccin ou 6, 12 et 18 mois après la troisième dose pour celles et ceux qui l’ont reçue.
L’essai ARNCombi a pour objectif de comparer l’efficacité immunologique du schéma vaccinal initial standard contre la Covid-19 avec deux doses du même vaccin à ARNm, à celle d’un schéma initial combinant deux vaccins ARNm différents (une dose du vaccin Moderna après une dose du vaccin Pfizer ou une dose du vaccin Pfizer après une dose du vaccin Moderna). Il est promu par l’AP-HP et a été mené au sein de la plateforme COVIREIVAC, coordonnée par l’Inserm.
Depuis un peu plus d’un an, 414 personnes de plus de 18 ans ayant déjà reçu une dose du vaccin Pfizer/BioNtech ou Moderna ont participé à cet essai, dans 17 sites en France (trois hôpitaux de l’AP-HP et 14 centres répartis sur tout le territoire français). Les participants ont été répartis au hasard (randomisés) en 4 groupes comparables. Le premier groupe a reçu une double vaccination homologue avec le vaccin Pfizer, le second, une double vaccination homologue avec le vaccin Moderna, tandis que les deux derniers groupes ont reçu une double vaccination hétérologue, en commençant soit par le vaccin Pfizer, soit par celui de Moderna.
Les anticorps contre le virus SARS-CoV-2 ont ensuite été mesurés 28 jours (objectif principal de l’essai) et 6 mois après la seconde dose dans chacun des groupes.
Les résultats à 28 jours de cette étude ont été publiés dans eClinicalMedicine le 12 mai 2022. Ils montrent que les vaccins à ARNm peuvent être administrés indifféremment en toute sécurité pour la primo-vaccination Covid-19, sans craindre une efficacité immunologique réduite.
Toutefois, ces résultats montrent que lorsque la vaccination inclut le vaccin Moderna en seconde injection, une réponse sensiblement plus forte est mesurée quel que soit le vaccin administré en première dose.
Le vaccin ARNm Moderna permet d’induire un taux plus élevé d’anticorps dirigé contre le coronavirus que le vaccin ARNm Pfizer. Cette observation se confirme à la seconde dose.
La signature de ce contrat de partenariat permettra de prolonger l’étude et de comparer l’efficacité immunologique à 12, 18 et 24 mois après la deuxième dose ou 6, 12 et 18 mois après la troisième dose de vaccin à ARNm pour celles et ceux qui l’ont reçue ou après une infection par le SARS-CoV-2 depuis la deuxième dose.
Le professeur Odile Launay, investigateur coordonnateur de l’essai ARNcombi à l’AP-HP, a indiqué « Nous remercions Moderna France de nous permettre de poursuivre le suivi des participants et la persistance de la réponse en anticorps selon les schémas de vaccination reçus en primo vaccination et en rappel. Des données complémentaires sont nécessaires en vie réelle ».
Arnaud Chéret, Directeur médical de Moderna France, a déclaré « Nous nous réjouissons de cette collaboration rendue possible grâce la plateforme COVIREIVAC qui a démontré sa performance en temps de crise sanitaire. Les premiers résultats de l’essai ARNcombi répondent à la question de l’interchangeabilité des vaccins à ARNm en primovaccination. Cette première collaboration significative sur le territoire français illustre parfaitement l’engagement de Moderna dans l’hexagone et sa volonté de faire avancer nos connaissances en vaccinologie grâce à l’expertise des chercheurs et cliniciens français. »
A propos de COVIREIVAC : Lancée en octobre 2020, la plateforme COVIREIVAC est coordonnée par l’Inserm et F CRIN. Elle est en lien avec 32 centres hospitaliers universitaires et non universitaires et un réseau de 11 laboratoires d’immunologie sur tout le territoire francais. Elle vise à mener et à promouvoir une recherche clinique vaccinale d’excellence en France. Depuis le 1er octobre 2020, 50 000 volontaires se sont inscrits pour participer aux efforts de recherche et améliorer les connaissances vis-à-vis de ces nouveaux vaccins. Il s’agit d’une initiative sans précédent dans notre pays. La plateforme est pilotée par l’Inserm, et le volet opérationnel clinique fait l’objet d’une coordination par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris des différents CHU. De nouveaux projets de recherche sont régulièrement lancés dans le cadre de COVIREIVAC.