French English
Menu
  • Rechercher un nom de médecin, un service
  • Rechercher un contenu
Select the desired hospital

Rôle des consultations génétiques dans le diagnostic des enfants et des adolescents atteints de troubles du spectre de l’autisme

Publié le Communiqués de presse

Les recherches sur l’origine génétique des troubles du spectre de l’autisme (TSA) se sont significativement développées ces dernières années. Cependant, de nombreux patients concernés n’en bénéficient pas encore systématiquement. Le Pr Arnold Munnich, pédiatre-généticien à l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, professeur à l’Université de Paris, et président de la fondation Imagine -Inserm/Université de Paris/AP-HP-, a piloté pendant 20 ans une étude qui met en évidence l’intérêt d’étendre le dépistage génétique à un nombre plus important de patients souffrant de TSA avec déficit intellectuel. Ces résultats font l’objet d’une publication dans la revue Molecular autism.

Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) se caractérisent par des difficultés d’apprentissage et d'insertion sociale. Ce trouble majeur de la communication peut prendre différentes formes sans être nécessairement associé à un déficit intellectuel. Il touche environ 700 000 personnes en France.

Les preuves de l’origine génétique des TSA sont de plus en plus nombreuses. Toutefois, leur diagnostic et leur prise en charge n’évoluent pas au même rythme. 

Le Pr Arnold Munnich, pédiatre-généticien à l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, professeur à l’Université de Paris, et président de la fondation Imagine, a mené pendant 20 ans et dans 26 hôpitaux de jour et établissements de santé mentale d’Ile-de-France (1) une étude ayant pour objectif de rechercher les causes génétiques des TSA. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la Consultation Mobile Régionale de Génétique de la Fondation l’Élan Retrouvé, dirigée par le psychiatre Moïse Assouline. Avec une équipe mobile de généticiens et de soignants de l’Institut Imagine -Inserm/Université de Paris/AP-HP- et de la Fondation l’Élan Retrouvé, Arnold Munnich a rencontré 502 patients atteints de TSA et leurs proches, sur leur lieu de soins, d’accueil ou de vie.

« Il existe de multiples causes, certaines génétiques, d’autres environnementales, qui peuvent expliquer les TSA, explique le Pr Arnold Munnich. Lors des consultations, on s’attache à faire la part des choses et à identifier les formes génétiques pour mieux expliquer le diagnostic aux parents. » Les équipes ont constaté que dans plusieurs cas, aucune consultation ni test génétique n’avaient été proposés aux patients.

Des résultats qui confirment l’intérêt d’étendre les analyses génétiques à un plus grand nombre de patients

Les patients se sont vus proposer différents tests génétiques. L’Hybridation Génomique Comparative sur Réseau d’ADN (CGH-array) - qui a remplacé le caryotypage car plus performante - a été réalisée sur 388 des 502 patients. Elle a permis de détecter des anomalies génétiques chez 34 d’entre eux. Chez 19 patients, il s’agissait d’anomalies non héréditaires, chez 4 autres elles étaient héritées de l’un des parents, et pour les 11 restants la transmission n’a pu être établie (enfant adopté, patient décédé…).

Chez les 141 patients pour lesquels la CGH n’avait rien décelé, un séquençage nouvelle génération (NGS – New Generation Sequencing) a permis d’identifier pour 33 des patients des variants génomiques impliqués dans le TSA et les déficiences intellectuelles. 23 de ces variants n’étaient pas héréditaires. Les 10 restants avaient été transmis par les parents, dont la moitié étaient liés au chromosome X.

Par ailleurs, le dépistage du Syndrome de l’X fragile - un syndrome génétique rare causant souvent un retard cognitif - a été réalisé chez 312 des patients qui n’avaient jamais été testés auparavant pour ce syndrome ; 4 d’entre eux étaient positifs pour ce syndrome.

Au total, 27 gènes mutés de la maladie ont été décelés. Tous les cas de TSA diagnostiqués présentaient une déficience intellectuelle modérée à sévère. Les résultats montrent que combiner la technique NGS à la CGH et au dépistage du syndrome de l’X fragile permet d’améliorer significativement la précision du diagnostic.

Pour un meilleur diagnostic des troubles du spectre de l’autisme

Cette étude conduit le Pr Arnold Munnich et ses collègues à proposer pour l’ensemble des enfants atteints de TSA une stratégie diagnostique reposant dans un premier temps sur l’étude des gènes les plus fréquemment rencontrés dans les TSA avec déficit intellectuel. Le plus souvent, les altérations génétiques impliquées dans les TSA ne sont pas héréditaires. Dans cette étude, les mutations sont de novo dans 23/33 des cas, soit 70% des cas. Dans ce cas, le diagnostic génétique permet de lever le doute sur le risque transmission à un autre enfant. Dans le cas des formes familiales, il permet d’informer du risque les parents désireux d’avoir un second enfant.

Si à ce jour, la reconnaissance de l’origine génétique des TSA ne débouche pas encore sur un traitement, elle marque une étape importante pour les parents pour qui, selon le Pr Arnold Munnich, « connaître les mécanismes en jeu dans la maladie de leur enfant n’est pas vécu comme une stigmatisation, mais plutôt comme un soulagement qui les aide à mieux comprendre et parfois même à dépasser les difficultés. » Et de préciser « nommer la maladie, c’est déjà la soigner, c’est donner la possibilité de surmonter l’épreuve en la pensant, c’est prendre en compte les symptômes, tantôt avec des médicaments, tantôt avec des méthodes éducatives ou rééducatives adaptées, tantôt par une meilleure prise en charge. »

De plus, le diagnostic génétique ouvre la voie à une meilleure compréhension des différents mécanismes de TSA et à des recherches pouvant déboucher sur de nouvelles stratégies thérapeutiques.

Sources:

“Impact of on-site clinical genetics consultations on diagnostic rate in children and young adults with autism spectrum disorder”

Arnold Munnich, Caroline Demily, Lisa Frugère, Charlyne Duwime, Valérie Malan, Giulia Barcia, Céline Vidal, Emeline Throo, Claude Besmond, Laurence Hubert, Gilles Roland-Manuel, Jean-Pierre Malen, Mélanie Ferreri, Sylvain Hanein, Nathalie Boddaert and Moise Assouline

Molecular Autism, volume 10, Article number: 33 (2019)

(1) Centre Françoise Grémy-Santos Dumont, Antony, Chevilly Larue, Fontenay aux Roses, André Boulloche, La Colline, Serge Lebovici; Alternance 92, Alternance 75, Cour de Venise, Villa d’Avray, Adam Shelton, du Breuil, Amalthée, Jeunes Appedia, Cognacq Jay, l’Arche à Paris, Centre Raphael, les Petites Victoires, Notre Ecole, Le Cèdre Bleu, Alternat, Centre Georges et Lili Garel

A propos de l’AP-HP : L’AP-HP est le premier centre hospitalier universitaire d’Europe, organisé autour des 7 Universités de Paris et de la région Ile-de-France. Elle est étroitement liée à tous les grands organismes de recherche (CNRS, INSERM, CEA, INRA, Institut Pasteur, etc.) dans le cadre d’unités mixtes de recherche de ses 10 groupes hospitaliers. Elle compte trois Instituts Hospitalo-Universitaires d’envergure mondiale. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, le CHU de Paris a créé un maillage de structures d’appui à l’organisation de la recherche et à l’investigation : 14 unités de recherche clinique, 17 centres d’investigation clinique, 4 centres de recherche clinique et 2 centres pour les essais précoces, 12 plateformes de collections biologiques, 2 sites intégrés de recherche sur le cancer, un entrepôt de données de santé recueillant les données de soins des 8 millions de patients vus chaque année. Les chercheurs de l’AP-HP signent annuellement près de 10 000 publications scientifiques et plus de 4 450 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, à promotion académique ou industrielle, nationaux, européens et internationaux. Détentrice d’un portefeuille de plus de 500 brevets, de bases de données et de matériels biologiques uniques, l’AP-HP valorise les travaux de recherche remarquables des biologistes et cliniciens chercheurs de ses hôpitaux. Près de la moitié des innovations brevetées sont licenciées à des entreprises du monde entier et sont à l’origine de la création de près de 60 jeunes entreprises.   http://www.aphp.fr   

 

Les coordonnées du service presse

CONTACTER LE SERVICE DE PRESSE DE L'AP-HP

En semaine, merci d’adresser vos demandes par mail à l’adresse service.presse@aphp.fr avec vos coordonnées téléphoniques, nous vous rappellerons dès que possible. Le WE vous pouvez joindre l’astreinte presse au 01 40 27 30 00. Compte-tenu de la situation sanitaire et en cohérence avec les consignes relatives aux visites des patients hospitalisés, nous privilégions les entretiens/interviews dans les bureaux et salles de réunion, en dehors des services de soins

Responsable du pôle presse et réseaux sociaux :

Alizée Barbaro-Feauveaux

Attachée de presse :

Miena Alani

Chargé de communication presse et réseaux sociaux :

Théodore Lopresti


Directrice de la communication et du mécénat de l'AP-HP :

Isabelle Jourdan

Assistance publique Hôpitaux de Paris