PRODIGE 70-CIRCULATE
Décision de traitement adjuvant des cancers coliques de stade II basée sur l’analyse de l’ADN tumoral circulant
Vous avez pu bénéficier d’une prise en charge précoce de votre tumeur du côlon qui a été entièrement retirée par votre chirurgien. Après cette opération vous allez être attentivement suivi par votre médecin afin de surveiller l’apparition d’une éventuelle récidive.
Les progrès de la médecine permettent d’envisager une approche thérapeutique adaptée à chaque individu. L’étude CIRCULATE propose de mesurer le niveau d’ADN provenant de la tumeur et circulant dans le sang, après que le chirurgien ait retiré entièrement votre tumeur. Pendant le développement d’une tumeur, les cellules cancéreuses subissent, comme toute autre cellule, une dégradation naturelle et libèrent dans la circulation sanguine de l’ADN : on parle d’ADN tumoral circulant, dont la détection permettrait de mieux connaître les risques d’évolution de la maladie, constituant ainsi une réelle avancée scientifique pour le suivi des patients.
En effet chez environ 10% des individus, l’ADN tumoral reste détectable dans le sang après opération de la tumeur et la persistance d’ADN tumoral circulant pourrait indiquer qu’une récidive de leur cancer est plus probable. Plusieurs publications scientifiques internationales récentes suggèrent que l’administration d’une chimiothérapie à base de FOLFOX6 modifié (LV5FU + oxaliplatine) ayant déjà fait ses preuves dans la prise en charge de patients opérés mais à un stade plus avancé, permettrait de limiter ce risque de récidive.
Etant donné que votre maladie a été détectée précocement et que votre tumeur a été retirée, votre prise en charge consiste maintenant à surveiller attentivement l’apparition éventuelle d’une récidive pendant une période d’au moins 7 ans pour pouvoir la traiter rapidement (au-delà-de cette période de 7 ans vous serez considéré comme guéris de votre cancer).
A un stade précoce de la maladie, une chimiothérapie systématique après opération de la tumeur n’est pas conseillée car son bénéfice n’est pas certain. Toutefois, pour une minorité de patients la maladie peut récidiver et cette chimiothérapie pourrait permettre de limiter le risque de récidive.
L’étude CIRCULATE permettra de déterminer s’il est possible d’adapter la prise en charge en fonction d’un paramètre biologique novateur : la persistance d’ADN tumoral circulant