French English
Menu
  • Rechercher un nom de médecin, un service
  • Rechercher un contenu
Select the desired hospital

Cancer du côlon métastatique : des approches thérapeutiques qui se précisent avec l’arrivée des anticorps conjugués et l’optimisation de l’association chimiothérapie-antiangiogéniques en 1ère ligne

Publié le Communiqués de presse

DESTINY-CRC02 est un essai de phase II randomisé, présenté en communication orale, à laquelle Thierry André (service d’oncologie médicale de l’hôpital Saint-Antoine AP-HP) a participé, qui a évalué les effets de deux doses d’un anticorps conjugué, le trastuzumab déruxtécan (5,4 mg/kg et 6,4 mg/kg), chez 122 patients multi-traités pour un cancer du colorectal métastatique surexprimant HER2. Au total, environ un tiers des patients dans chaque groupe (37,8% dans le groupe Td 5,4 mg/kg et 27,5% dans le groupe Td 6,4 mg/kg) ont présenté une réponse objective alors qu’ils avaient reçu au moins 3 lignes antérieures de traitement. Des données qui suggèrent un rapport bénéfice risque favorable du Td autorisant la poursuite de son développement. Une deuxième étude de grande envergure, SOLSTICE, menée auprès de 856 patients atteints d’un cancer du côlon métastatique et non éligibles à un traitement intensif, a comparé en 1ère ligne les effets des associations, trifluridine/tipiracil/bévacizumab (FTD/TPI+bev) et capécitabine/bévacizumab (capé/béva). Après les données de survie sans progression qui étaient comparables dans les deux groupes, Pr Thierry André (hôpital Saint-Antoine AP-HP) présente en poster discussion cette année au congrès de l’ASCO, les résultats sur la survie globale. Ils montrent aussi une efficacité similaire des deux associations (FTD/TPI+bev et capé/béva) sur ce critère, ce qui suggère la possibilité de disposer pour les patients en 1ère ligne non éligibles à un traitement intensif, de deux protocoles associant chimiothérapie et bévacizumab avec des profils de toxicité différents. 

Les anticorps conjugués : une nouvelle classe de traitements anticancéreux

Jusqu’à présent, le traitement des cancers colorectaux métastatiques reposait essentiellement sur la chimiothérapie, les antiangiogéniques et les anticorps anti-EGFR et l’immunothérapie pour les 5% de patients MSI.

Les progrès réalisés dans la connaissance des mécanismes impliqués dans le développement des cancers colorectaux, ont permis de mettre en évidence l’existence de formes rares (2 à 3% des cancers du côlon métastatiques) caractérisées par une surexpression de HER2, gène déjà bien exploré dans les cancers du sein et les cancers gastriques. A côté des traitements anti HER2 classiques dont le chef de file est le trastuzumab, des anticorps conjugués comme le trastuzumab déruxtécan sont actuellement développés dans le traitement de différents cancers surexprimant HER2, notamment le cancer colorectal.

Le trastuzumab déruxtécan (Td) est un anticorps conjugué formé par un anticorps monoclonal anti HER2, le trastuzumab couplé à une molécule de chimiothérapie, inhibiteur de topoisomérase I, le déruxtécan.  

Le trastuzumab déruxtécan dans les cancers du côlon métastatique : une activité antitumorale prometteuse

Les données rapportées dans l’étude de phase I, DESTINY-CRC01, menée chez des patients atteints d’un cancer colorectal métastatique surexprimant HER2 pré-traités, ont conduit à la mise en place de l’étude randomisée de phase II, DESTINY-CRC02, dont les premiers résultats sont présentés cette année au congrès de l’ASCO. 

Les 122 patients inclus dans DESTINY-CRC02 présentaient un cancer colorectal métastatique surexprimant HER2, et ont été traités par Td dans deux groupes avec des doses de 5,4 et 6,4 mg/kg. Il s’agissait de patients qui avaient reçu une médiane de 3 (groupe 5,4 mg) et 4 (groupe 6,4 mg) lignes de traitement.

Les résultats de cette étude rapportent un taux de réponse objective, critère principal, de 37,8% dans le bras 5,4 mg/kg et de 27,5 % dans le bras 6,4 mg/kg. Le contrôle de la maladie était respectivement de 86,6 et 85%. Les médianes de survie sans progression étaient de 5,8 mois (groupe 5,4 mg/kg) et 5,5 mois (groupe 6,4 mg/kg). L’analyse de sous-groupes a retrouvé une efficacité anti-tumorale du Td en termes de réponse objective, corrélée au niveau d’expression de HER2 et comparable quel que soit le statut RAS et chez les patients ayant déjà reçu ou non un traitement anti-HER2.

Des événements indésirables de grade 3 à 5 sont survenus sous traitement chez 49,4% (groupe 5,4 mg/kg) et 59,0 % (groupe 6,4 mg/kg) des patients. Au sein de cette population, 8,4% (5,4 mg/kg) et 12,8% (6,4 mg/kg) des patients ont présenté une pneumopathie interstitielle. Ces premières données témoignent d’une activité anti-tumorale prometteuse du Td chez les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique HER2+ aux doses de 5,4 et 6,4 mg/kg. 

SOLSTICE : quelle chimiothérapie associer au bévacizumab en 1ère ligne ?

L'objectif de l’essai de phase III, SOLSTICE, était de comparer les effets de l’association trifluridine/tipiracil-bévacizumab (FTD/TPI+bev) à la combinaison capécitabine-bévacizumab (capé+bév), en 1ère ligne chez 856 patients atteints d’un cancer colorectal métastatique non éligibles à une chimiothérapie intensive (doublet ou triplet de chimiothérapie ± thérapie ciblée). 

Le critère principal, la survie sans progression, n’a pas été atteint dans cette étude. Cette année, les résultats sur la survie globale, critère secondaire de cette étude, sont rapportés au congrès de l’ASCO en poster discussion par Thierry André (hôpital Saint-Antoine AP-HP). 

L’analyse de la survie globale rapporte des médianes comparables dans les deux groupes, de 19,74 mois dans le groupe FTD/TPI+bev et de 18,59 mois dans le groupe capé+bév (Hazard ratio : 1.06;95% CI, 0.90, 1.25). En multivarié, les facteurs significativement associés à une SG plus élevée dans l'ensemble de la population étaient l'âge <70 ans, la localisation gauche de la tumeur primitive, la résection chirurgicale de la tumeur primitive, le nombre de sites métastatiques (1-2 versus ≥3 sites), l'absence de métastases hépatiques, un ratio lymphocytes/neutrophiles <3, un score de Charlson 0 versus 1-2, et un indice ECOG PS 1 versus 2. Aucun effet significatif du traitement sur la survie globale n'a été observé après ajustement sur les facteurs pronostiques.  

SOLSTICE est la plus grande étude de phase III ayant évalué les effets de deux schémas thérapeutiques associant une chimiothérapie (FTD/TPI ou capé) et un antiangiogénique (bévacizumab) dans une population non éligible à un traitement intensif. Les résultats comparables obtenus sur la survie sans progression et la survie globale et les profils différents de toxicité de ces deux associations, FTD/TPI+bév et capé+bév, donnent la possibilité d’envisager un traitement adapté aux profils des patients.  

Retrouvez en vidéo les explications du Pr Thierry André

Références
Oral Abstract Session à l’ASCO le 5 juin, accessible en ligne.
Trastuzumab deruxtecan (T-DXd) in patients (pts) with HER2 overexpressing/amplified (HER2+) metastatic colorectal cancer (mCRC): Primary results from the multicenter, randomized, phase 2 DESTINY-CRC02 study.
Kanwal Raghav, Salvatore Siena, Atsuo Takashima, Takeshi Kato, Marc Van Den Eynde, Maria Di Bartolomeo, Yoshito Komatsu, Hisato Kawakami, Marc Peeters, Thierry Andre, Sara Lonardi, Kensei Yamaguchi, Jeanne Tie, Cristina Gravalos Castro, John Strickler, Daniel Barrios, Qi Yan, Takahiro Kamio, Kojiro Kobayashi, Takayuki Yoshino
Organizations
The University of Texas MD Anderson Cancer Center, Università degli Studi di Milano, Grande Ospedale Metropolitano Niguardia, National Cancer Center Hospital, National Hospital Organization, Osaka National Hospital, Cliniques Universitaires St-Luc, Fondazione IRCCS Istituto Nazionale dei Tumori, Hokkaido University Hospital, Kindai University Hospital, UZ Antwerpen, Hôpital Saint-Antoine, Istituto Oncologico Veneto IRCCS, The Cancer Institute Hospital of JFCR, Peter MacCallum Cancer Centre, Hospital Universitario 12 de Octubre, Duke University Medical Center, Daiichi Sankyo Inc., Daiichi Sankyo Co, Ltd., National Cancer Center Hospital East
Abst 3501
Poster Discussion Session à l’ASCO, le 5 juin, accessible en ligne
Overall survival results for trifluridine/tipiracil plus bevacizumab vs capecitabine plus bevacizumab: Results from the phase 3 SOLSTICE study.
Thierry Andre, Alfredo Falcone, Yaroslav V. Shparyk, Fedor Vladimirovich Moiseenko, Eduardo Polo, Tibor Csoszi, Arinilda Silva Campos Bragagnoli, Gabor Liposits, Ewa Chmielowska, Flore Delaporte, Hasnaa Hassan, Donia Skanji, Nadia Amellal, Mark P. Saunders
Abst 3512/bd 212

À propos de l’AP-HP : Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 38 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre - Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord - Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Etroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte huit instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE, FOReSIGHT, PROMETHEUS, lnovAND, Re-Connect, THEMA) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 650 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année plus de10000 publications scientifiques et plus de 4000 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a obtenu en 2020 le label Institut Carnot, qui récompense la qualité de la recherche partenariale : le Carnot@AP-HP propose aux acteurs industriels des solutions en recherche appliquée et clinique dans le domaine de la santé. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les soignants afin de soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein de l’AP–HP. http://www.aphp.fr

 

 

Les coordonnées du service presse

CONTACTER LE SERVICE DE PRESSE DE L'AP-HP

En semaine, merci d’adresser vos demandes par mail à l’adresse service.presse@aphp.fr avec vos coordonnées téléphoniques, nous vous rappellerons dès que possible. Le WE vous pouvez joindre l’astreinte presse au 01 40 27 30 00. Compte-tenu de la situation sanitaire et en cohérence avec les consignes relatives aux visites des patients hospitalisés, nous privilégions les entretiens/interviews dans les bureaux et salles de réunion, en dehors des services de soins

Responsable du pôle presse et réseaux sociaux :

Alizée Barbaro-Feauveaux

Attachée de presse :

Miena Alani

Chargé de communication presse et réseaux sociaux :

Théodore Lopresti


Directrice de la communication et du mécénat de l'AP-HP :

Isabelle Jourdan

Assistance publique Hôpitaux de Paris