
Cette école universitaire pour la formation aux 20 disciplines de chirurgie et de médecine interventionnelle s’adresse à tous les étudiants et professionnels des activités opératoires et de l’interventionnel.
Sorbonne université, l’université de Paris Cité, l’université Paris-Saclay, l’université de Versailles/ Saint-Quentin-en-Yvelines, l’université Paris-Est Créteil et l’université de Sorbonne-Paris-Nord ont recours de longue date, à l’école de chirurgie de l’AP-HP pour l’organisation d’ateliers de travaux pratiques associés aux DES (diplômes d’études spécialisés) et DU (diplômes universitaires) des disciplines chirurgicales.
L’AP-HP gère en effet depuis 1849 cette école de chirurgie, située au 7, rue du Fer-à-Moulin à Paris 5e, ainsi qu’un centre de don des corps. L’école a joué pendant près de deux siècles un rôle central dans la formation des internes et des chirurgiens du CHU.
Cette école ne permettait plus, du fait de sa taille réduite et de ses équipements non adaptés, de répondre aux besoins de formation. Il a donc été décidé de créer une nouvelle école de chirurgie sur l’ancien site de l’hôpital Broussais.
En 2021, l’AP-HP et l’ensemble des universités constitutives du CHU se sont regroupées autour de la création d’un nouvel ensemble immobilier sur le site François Broussais. Il est dédié à l’enseignement universitaire, post-universitaire ainsi qu’à la recherche et à l’innovation en chirurgie et en médecine interventionnelle. Il comprend d’une part, une construction neuve de 3800 M2, pour abriter les halls opératoires et le nouveau centre du don des corps de l’Ile-de-France et d’autre part ; un centre de simulation chirurgicale et un Smart Surgery Lab. sur près de 900 m2 au rez-de-chaussée d’Ady Steg.
Vers un campus « chirurgical du Grand Paris »
- Les six universités et l’AP-HP travaillent depuis lors à la constitution d’un groupement d’intérêt public (GIP) sous le nom de « campus chirurgical du Grand Paris » pour gérer les activités et les ressources de la future école. La convention constitutive du GIP est rédigée en vue du dépôt prochain d’un dossier d’approbation auprès des Ministères concernés.
- L’école sera ouverte, comme aujourd’hui, aux acteurs académiques et industriels dans une logique de plateforme, pour des activités de recherche et d’innovatio
- Il devrait être dénombré, dès 2028, 53 500 passages pour 12 000 aujourd’hui.
Le projet participe à la constitution sur le site Broussais d’un écosystème entièrement consacré à la formation et à l’innovation en chirurgie. Le site accueille déjà des écoles de formation des infirmiers de bloc opératoire (IBODE), des infirmiers anesthésistes (IADE), des kinésithérapeutes, des médecins et équipes des services d’urgences (CESU 75) ainsi que des entités telles la plateforme 3 D de l’AP-HP, le tiers lieu innovations digitales BoPex et le grand incubateur de start up en santé Biolabs.
Le lauréat de la procédure en conception-réalisation du projet immobilier conduite par l’AP-HP, a été choisi en novembre 2024. Il s’agit du groupement Léon Grosse-Ameller Dubois.
Il a pour mission de créer un environnement sécurisé sur le site François Broussais, doté des équipements les plus innovants, connecté à tous les blocs opératoires de l’AP-HP pour offrir des formations pratiques très spécialisées, au plus proche des conditions réelles d’exercice.
- A. Steg accueillera dès septembre 2026, les activités de formation dites « sèches », centrées sur des outils de simulation, ainsi qu’un Smart Surgery Lab pour la présentation, l’évaluation et le co développement des innovations chirurgicales et interventionnelles de grande technicité.
- Une construction neuve, équipée de blocs opératoires, de salles hybrides et de salles de recherche, accueillera à compter de septembre 2027 celles en lien avec le nouveau centre du don du corps d’Île-de-France (CDC IDF), qui y sera également installé.
Une offre de formation ambitieuse et innovante
Le dispositif de formation est centré en formation initiale comme continue sur les 20 disciplines de chirurgie (hors odontologie) et de médecine interventionnelle suivantes :
Anesthésie ; Réanimation ; Cardiologie interventionnelle ; Chirurgie maxillo-faciale ; Chirurgie orale ; Chirurgie orthopédique et traumatologique ; Chirurgie pédiatrique ; Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ; Chirurgie Urologique ; Chirurgie thoracique et cardio-vasculaire ; Chirurgie vasculaire ; Chirurgie viscérale et digestive ; Endoscopie interventionnelle digestive ; Gynécologie obstétrique ; Médecine d’urgence ; Neurochirurgie ; Ophtalmologie ; ORL et chirurgie cervico-faciale ; Pneumologie interventionnelle ; Radiologie interventionnelle.
L’offre comprendra des formations sur site et à distance ainsi qu’une offre relative à la certification des compétences :
- Elle s’adressera chaque année en formation initiale aux 2000 étudiants du 3e cycle des études médicales inscrits en vue de l’obtention du diplôme d’études spécialisées de 20 DES et, pour des modules d’enseignement communs, aux 500 étudiants infirmiers en formation initiale de la Région Île-de-France.
- Elle concernera la formation continue annuelle des 2 000 praticiens et 1 000 infirmiers et personnels paramédicaux de la Région Île-de-France devant s’acquitter de leurs obligations triennales de formation et de certification des compétences
- Elle a vocation à accueillir des professionnels nationaux comme internationaux.
Le dispositif proposé intervient en complément des enseignements médicaux théoriques. Il vise le développement des compétences techniques individuelles et procédurales par une offre axée sur des travaux pratiques sur sujets anatomiques, petit et gros animal et simulateurs.
- Les programmes déclinent pour chaque discipline des sessions de formations spécifiques autour des technologies interventionnelles dominantes : la chirurgie robotique ; la vidéo-coelio-endoscopie, la microchirurgie ; les procédures interventionnelles radioguidées ; la chirurgie ouverte ; la simulation sèche ou électronique, dont l'utilisation d'imprimantes 3D pour la création de pièces anatomiques
- Il est fait appel à tous les supports de formation avec un principe éthique absolu d’adapter le support de formation à l’enjeu d’apprentissage et au niveau de technicité requis :
- La formation sur le corps humain est organisée en lien avec le centre du don du corps géré par l’AP-HP en partenariat avec Sorbonne Université, établissement associé dans des conditions strictement conformes au cadre juridique posé par le décret du 27 avril 2022 relatif au don du corps à des fins d’enseignement et de recherche. Elle intègre les techniques nouvelles de vascularisation post-mortem pour faire de la simulation chirurgicale sur des sujets anatomiques.
- La formation sur le petit et gros animal (en lien pour cette dernière avec l’ENVA) est réservée à l’acquisition de compétences chirurgicales à haut niveau de complexité.
- L’accent est mis sur la simulation adaptée à la chirurgie pour le développement des compétences techniques et comportementales. Les modules dispensés seront centrés sur les relations interhumaines au sein du bloc opératoire, la gestion des risques et la relation chirurgien-patient. L’activité est pensée en étroite complémentarité des plateformes universitaires de simulation médicale comme iLumens (UPC) et LabForsims (Paris-Saclay).
- La formation inclut des programmes communs relatifs aux connaissances liées au fonctionnement des blocs opératoires et des salles interventionnelles ou encore celles liées à l’exercice et à impact de l’activité opératoire (aspects juridiques, médicaux -économiques, écologiques et éthiques). Ces programmes seront organisés en lien avec les travaux des facultés de sciences sociales en santé, les écoles d’ingénieurs, les chaires de philosophie ou de celles dédiées au bloc opératoire comme BOPA.
La déclinaison de cet ambitieux programme est assurée par les 80 hospitalo-universitaires du comité pédagogique de la future école. Il regroupe pour se faire des HU toutes les disciplines et de toutes les universités dont tous les coordonnateurs de DES et responsables pédagogiques. Les contacts sont établis avec environ 45 sociétés de la MedTech afin d’inscrire leur association aux activités de formation et de recherche dans des perspectives plus pluriannuelles. L’ensemble devrait se traduire par la mise en place à terme de plus de 6000 sessions d’une demi-journée de formation et de recherche.
Une école pour répondre aux défis de demain
Le projet répond aux nombreux défis appelant à la transformation de la formation en chirurgie suscitée par la modification des conditions de l’enseignement, de ses modalités, de ses publics cibles et de son contenu.
- Tous les professionnels du bloc opératoire sont aujourd’hui en tension. Face aux difficultés de recrutement et de fidélisation, il importe au CHU de proposer des conditions d’enseignement, de recherche et de formation modernisées et plus attractives pour tous.
- La formation au métier de chirurgien requiert un entraînement préalable à toute intervention sur un patient, de préférence à l’extérieur du bloc opératoire.
- Cet entraînement doit concerner l’ensemble des membres de l’équipe opératoire et intégrer à la logique l’ensemble des autres métiers en soutien : les radiologues, les endoscopistes, les personnels paramédicaux (IBODE, IADE, aide-soignant, manipulateurs radio), les ingénieurs et data analyt.
- Cette politique intervient dans un contexte marqué par les révolutions médicales induites par l’essor prodigieux des technologies (robotique en chirurgie, bloc augmenté, prothèses et dispositifs, imagerie embarquée…), et notamment celles de la chirurgie dite 4.0, à laquelle il faut pouvoir se préparer.
- C’est aussi à la réforme du troisième cycle d’études médicales et de l’universitarisation de la formation des infirmiers que le projet répond. La structuration de l’offre universitaire de formation initiale n’est pas achevée. Elle reste pour les internes majoritairement organisée sous l’égide du maître de stage et de DU. Il en est de même pour le dispositif de développement professionnel continu et de certification. A date, il existe en France selon la direction de l’agence nationale pour le DPC, moins de 30 formations universitaires labélisées DPC dans le domaine de la formation en chirurgie et en médecine. Aucune ne propose de formation pratique.
Vers un nouveau label
Le projet s'inscrit dans une transformation d’ampleur de l’offre de formation et de recherche en chirurgie et en médecine interventionnelle tant au plan régional et national. Son principal atout réside dans l’excellence scientifique des professionnels HU du consortium et de leur notoriété, ainsi dans celle des nombreux praticiens hospitaliers y concourant. Pour les fondateurs du GIP, le projet est aussi le gage d’un développement de ces activités dans un contexte financier très contraint.
- En structurant mieux l’offre de formation et en offrant de meilleures conditions aux enseignants HU, il vise à renforcer la cohérence, la qualité et l’efficacité des enseignements dispensés aux futurs chirurgiens et médecins ;
- L’ambition est de mettre en place un nouvel label de formation, supervisé par les universitaires, organisé sur des sessions plus courtes dites Master Classe, qui seront de fait; moins onéreuses pour ses responsables comme pour les employeurs.
- Il en est aussi attendu un plus grand accès des professionnels publics comme libéraux à la formation et à une diffusion en conséquence plus rapide des innovations procédurales au bénéfice en premier lieu des patients.
La création de cette école a pour objectif in fine de faire rayonner un modèle régional et français d'excellence en chirurgie. Il contribuera assurément à dynamiser l'écosystème français de la santé, sa souveraineté avec des impacts notables sur l'économie et la recherche médicale, dans un contexte européen de forte compétitivité en matière de soins, de recherche et de formation.