L’équipe du service de chirurgie et cancérologie gynécologique, médecine de la reproduction de l’hôpital Cochin Port-Royal AP-HP, d’Université de Paris et de l’Inserm, coordonnée par le Pr Charles Chapron, a établi un score clinique basé uniquement sur un questionnaire des patientes qui pourrait permettre d'identifier une population à haut risque d’endométriose. Cette nouvelle méthode permettra de faciliter l'orientation des patientes vers des radiologues spécialisés et permettre ainsi, ce qui est un progrès majeur, un diagnostic non chirurgical de l'endométriose. Ces travaux ont fait l’objet d’une publication dans la revue EClinicalMedicine - The Lancet le 9 janvier 2022.
L'endométriose, définie comme la présence de tissu de type endométrial en dehors de la cavité utérine, est responsable de douleur et d'infertilité. Le long délai entre l'apparition des symptômes et le diagnostic de la maladie affecte les femmes et a un impact sur leur qualité de vie. L’équipe du Pr Charles Chapron a étudié les données épidémiologiques extraites d'un questionnaire prospectif préopératoire de 2 527 patientes prises en charge dans le service de chirurgie gynécologique et médecine de la reproduction de l’hôpital Cochin Port-Royal AP-HP, entre 2005 et 2018.
Cinq symptômes douloureux (dysménorrhée (primaire ou secondaire), dyspareunie, douleurs d'origine gastro-intestinale (GI), douleurs urinaires et douleurs pelviennes chroniques non cycliques) ont été évaluées à l'aide d'échelles visuelles analogiques cotées de 0 à 10.
Ces travaux ont permis de développer un score qui prédit de manière fiable la probabilité d'endométriose. Ce score devrait favoriser l'orientation des femmes vers des radiologues spécialisés pour permettre un diagnostic non chirurgical de l'endométriose.
La prochaine étape sera d’utiliser ce score en population générale de façon prospective avec des applications numériques pour identifier les femmes à risque d’endométriose et ainsi raccourcir les délais de prise en charge, ce qui est un enjeu majeur en terme de santé publique. Les patientes à haut risque devront être orientées vers des équipes multidisciplinaires spécialisées.
Référence: Charles Chapron, Marie-Christine Lafay-Pillet, Pietro Santulli, Mathilde Bourdon, Chloé Maignien, Antoine Gaudet-Chardonnet, Lorraine Maitrot-Mantelet, Bruno Borghese, and Louis Marcellin, EClinicalMedicine - The Lancet.
doi: https://doi.org/10.1016/j.eclinm.2021.101263
Université de Paris : Université de recherche intensive pluridisciplinaire, labellisée « Initiative d’Excellence », Université de Paris se hisse au meilleur niveau international grâce à sa recherche, à la diversité de ses parcours de formation, à son soutien à l’innovation, et à sa participation active à la construction de l’espace européen de la recherche et de la formation. Université de Paris est composée de trois Facultés (Santé, Sciences et Sociétés et Humanités), d’un établissement-composante, l’Institut de physique du globe de Paris et un organisme de recherche partenaire, l’Institut Pasteur. Université de Paris compte 63 000 étudiants, 7 500 enseignants-chercheurs et chercheurs, 21 écoles doctorales et 119 unités de recherche. www.u-paris.fr