Un nouvel audit confirme les progrès réalisés dans la qualité des soins de chirurgie cardiaque à l’hôpital Henri-Mondor AP-HP et conduit à prendre une mesure conservatoire vis-à-vis d’un praticien
En janvier 2021, sur le fondement d’un rapport qu’elle avait demandé au Conseil national des universités (CNU) et à la Société française de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire (SFCTCV) sur le fonctionnement du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri-Mondor, l’AP-HP avait décidé de réorganiser profondément le service et de transférer l’activité chirurgicale de transplantation cardiaque à l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP.
Un an après cette réorganisation et ce transfert, la gouvernance de l’AP-HP et du groupe hospitalier AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri-Mondor ont souhaité que soit réalisé un deuxième audit externe, qui a été à nouveau confié au CNU (sous-section 5103), à la société française de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire et au conseil national professionnel de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire. Cet audit a donné lieu à un rapport qui a été remis à l’AP-HP le 15 juin 2022 et dont les conclusions ont été partagées avec l’ARS île-de-France.
Le rapport conclut tout d’abord à un « ressaisissement certain », au sein du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP avec « un effort objectivable de traçabilité des actions », un report « exemplaire en termes d’exhaustivité et de qualité » des données dans la base nationale, conduisant à des résultats « qui positionnent quasiment tous les résultats de l’équipe dans les intervalles de confiance des moyennes nationales ». Il constate que des améliorations sont encore possibles, notamment en ce qui concerne l’accueil des internes, et recommande un point d’étape semestriel dans les trois ans qui viennent. Il souligne les effets positifs de la collaboration avec l’équipe de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP.
Le rapport souligne ensuite « une atmosphère perturbée par le climat de suspicion permanente » entretenu par un chirurgien cardiaque hospitalo-universitaire, situation qui « génère d’elle-même un climat potentiellement néfaste à la sécurité des soins », en insistant sur « la gravité de la situation au regard de l’éthique, de la déontologie et de la confraternité ».
Au vu de ces conclusions, le directeur général de l’AP-HP et le président de l’Université Paris-Est Créteil ont décidé de suspendre le chirurgien concerné de toute activité chirurgicale et universitaire, sur le fondement de l’article 26 du décret du 13 décembre 2021, d’en informer les Ministres de la santé et de l’enseignement supérieur et de procéder à un signalement auprès du Conseil de l’ordre des médecins.