Mis à jour le 24/06/2025
Portrait inspirant, Sophie Crétinon, un engagement fort au service des femmes !
Sophie Crétinon est sage-femme coordonnatrice de la maternité de l'hôpital Louis-Mourier et a récemment été élue à la présidence de la collégiale des sages-femmes de l’AP-HP. Une nomination, signe d’une reconnaissance de son parcours riche, engagé, et profondément humain.

« Ce que j’aime dans mon métier, c’est le lien. Être là dans des moments fondateurs, parfois fragiles, et accompagner les femmes avec respect, écoute, et confiance. »
Formée en province, Sophie Crétinon a exercé dans diverses structures : sage-femme polyvalente en hospitalier, en PMI, en libéral à l’étranger, en tant que coordinatrice de réseaux de périnatalité et enseignante dans les écoles de sages-femmes… « C’est une vraie volonté de ma part de revenir exercer à l’hôpital et être au cœur des services », dit-elle. Une richesse d’expériences qui nourrit aujourd’hui son regard global sur la profession et la périnatalité.
Un engagement profondément humanitaire
Ce sont aussi ses engagements humanitaires qui ont façonné sa vision du soin. Des missions en Roumanie, Bulgarie, Haïti, Cambodge, Kurdistan irakien, Afrique du Nord… autant de missions qui l’ont confrontée à la réalité du terrain à travers le monde. Des expériences qui l’ont profondément marquée et qui ont façonné ses pratiques actuelles.
Elle s’est également investie dans plusieurs associations de formation des sages-femmes.
Présider pour faire avancer la profession de sage-femme
En parallèle de son métier de coordonnatrice en maïeutique à la maternité de l'hôpital Louis-Mourier, elle a été élue à la tête de la collégiale des sages-femmes de l’AP-HP. Sa mission ? Faire de cette instance « un véritable espace de travail, de partage, et de proposition ». Cette instance réunit les coordonnatrices des 13 maternités de l’AP-HP et les responsables des départements universitaires de maïeutique.
Ce mandat de 5 ans s’inscrit dans la continuité d’un parcours fait d’engagements : « J’ai été très longtemps membre du conseil d’administration du collège national des sages-femmes, dans la formation, ou encore comme présidente de la commission scientifique indépendante du développement professionnel continu (DPC) des sages-femmes. Mais toujours, au centre, il y a les femmes, la transmission, et l’envie de faire avancer la profession tout en s’adaptant à l’évolution des besoins de la périnatalité. Ce mandat était donc une suite logique de mon engagement pour notre profession.
Nous avons une richesse incroyable à faire valoir : des compétences spécifiques, un rôle de prévention autour de la santé, une approche globale du soin, une présence auprès des patientes tout au long de leur parcours de soins. La sage-femme ne se limite pas à l’accouchement : elle suit la femme avant, pendant, après. Elle travaille en lien avec la psychiatrie, l’anesthésie, la néonatalogie, la pédiatrie, etc. C’est une approche globale autour de la femme et du nouveau-né qu’il faut valoriser. En tant que sage-femme, nous sommes une profession médicale mais avec un statut particulier qui nuit à notre reconnaissance. Nous avons une parole collective à faire entendre. »
Des projets concrets pour demain
Parmi ses priorités de mandat : l’attractivité du métier de sage-femme, l’harmonisation des pratiques RH, l’anticipation de la réforme de la formation initiale des sages-femmes – qui passera à 6 ans d’étude au lieu de 5 –, l’évolution du statut des enseignantes en maïeutique, l’adaptation aux carrières partagées entre une activité hospitalière et libérale, ou encore la mise en place de binômes médico-sages-femmes à la tête des maternités. « Nous voulons construire ensemble une AP-HP innovante, ambitieuse et humaine dans sa prise en charge des femmes. Je crois à l’intelligence collective. Il faut créer du lien entre les sites, soutenir les équipes, faire remonter les réalités du terrain. »
Elle a d’ailleurs tenu à s’entourer d’une vice-présidente, Nathalie Medrano, coordonnatrice de la maternité de l’hôpital Robert-Debré, pour impulser une réelle dynamique : « On avance toujours mieux à plusieurs. La collégiale n’est pas un organe symbolique : c’est un espace de travail, de réflexion, d’action et d’innovation au regard de l’évolution de la périnatalité et de l’organisation de nos maternités. Nous voulons créer une dynamique porteuse, où chaque coordonnatrice puisse s’investir et faire entendre la réalité de son terrain.
Je suis attachée au service public car j’estime qu’il y a énormément de choses à faire pour améliorer la périnatalité. C’est une chance de travailler dans une grande maternité avec près de 50 sages-femmes. Avec la collégiale, non seulement on essaye d’avancer dans sa propre structure mais aussi à l’échelle des groupements hospitaliers, de façon transversale et avec la richesse des échanges avec le siège. »
Une vocation intacte
« J’ai toujours voulu être sage-femme. A l’époque où on accouchait à la maison dans les villages, ma grand-mère assistait le médecin généraliste. Elle me racontait ses récits d’accouchement et cela m’a orientée dans mes choix. Je voulais allier le côté médical et scientifique au côté relationnel et à l’accompagnement. Être sage-femme me permettait d’avoir une prise en charge globale de la patiente, d’autant que notre champ de compétences s’est élargi au fil des années.
Aujourd’hui, en tant que manager, j’apprécie tout particulièrement la gestion de projets et le travail en équipe. Cette collaboration entre tous les corps de métiers pour améliorer nos pratiques est gratifiante. Au plus il y a de la confiance et du respect entre nous, au mieux nous travaillons ensemble pour le bien des patientes. » Dans chaque étape de sa carrière, c’est toujours la relation humaine qui a guidé ses choix. « Aujourd’hui, je veux rendre ce qu’on m’a transmis, faire évoluer la profession, et continuer à apprendre, toujours. »
Merci à Sophie Crétinon pour ce portrait inspirant !