"Etude multicentrique, randomisée, en ouvert de phase 3, évaluant l’efficacité d’une thérapie immunomodulatrice dans les désordres psychiatriques avec une dysimmunité prouvée

À propos

Pourquoi cette recherche ? Vous êtes pris en charge pour une pathologie psychiatrique aiguë (trouble psychotique ou bipolaire). La prise en charge habituelle de ces pathologies nécessite la prescription de traitements psychotropes (antipsychotique, thymorégulateur) associé à un suivi régulier pour en mesurer l’efficacité et la tolérance. Dans certains cas, une résistance à ces médicaments peut apparaitre au cours du temps, on parle alors de pharmacorésistance. Ces pathologies (ou maladies) sont liées généralement à des interactions génétiques et environnementales mais il existe aujourd’hui des arguments, cliniques et en recherche fondamentale, qui démontrent l’implication d’une auto-immunité pour certains cas (5/10 000). Le diagnostic d’auto-immunité repose initialement sur la mise en évidence d’auto-anticorps spécifiques dits pathogènes dans le sang. Il faut pour cela montrer en culture cellulaire, non seulement la présence, mais aussi le caractère pathogène des auto-anticorps. Les auto-anticorps spécifiquement recherchés dans les pathologies neuropsychiatriques sont ceux dirigés contre les récepteurs des neurotransmetteurs des cellules nerveuses, induisant ainsi une mauvaise communication entre elles. C’est le cas particulier des anticorps dirigés contre le récepteur NMDA (récepteur au glutamate), nommés NMDAr-Ac, découverts en 2008 et suspectés d’être impliqués dans les psychoses depuis 2017. Les pathologies auto-immunes, dont certaines pathologies neurologiques, sont généralement traitées par une thérapie immunomodulatrice telle que le Rituximab®. Des patients atteints de psychose aigue, pour lesquels une détection de l’auto-anticorps NMDAr-Ac s’est révélée positive et dont le caractère pathogène a été identifié, ont déjà pu être traités par une thérapie immunomodulatrice avec une bonne efficacité. Dans le cadre des troubles psychiatriques d’origine auto-immune, avec donc un auto-anticorps présent et une pathogénicité prouvée, cette efficacité n’a pas encore été évaluée. L’objectif de cette recherche est donc d’évaluer l’efficacité à 3 mois d’une thérapie immunomodulatrice par Rituximab®, associée au traitement usuel recommandé, pour les patients ayant des symptômes psychiatriques et atteints d’auto-immunité dont on aura pu faire la preuve en laboratoire à partir d’une prise de sang. Toutefois, des NMDAr-Ac ont été détectés chez des patients présentant diverses pathologies neurologiques et y compris chez des individus sains ; cela induit des difficultés pour identifier les patients présentant des troubles psychiatriques liés ou non à une auto-immunité et pour leur fournir un traitement adéquat. De ce fait, un consortium a été mis en place regroupant : - des services de psychiatrie et de pédiatrie permettant de recruter et de traiter systématiquement les patients (Créteil, Colombes, Bicêtre, Bordeaux, Strasbourg, Montpellier, Clermont-Ferrand et Lyon), - des services hospitaliers d'Immunologie permettant de détecter la présence de NMDAr-Ac (Lyon, Bordeaux, Paris), - un service d'imagerie cellulaire permettant de tester la pathogénicité des NMDAr-Ac (CNRS Bordeaux). Les résultats de cette recherche, grâce à la mise en place d’une plateforme de diagnostic nationale, pourront : - fournir aux cliniciens des informations fiables concernant les tests d'auto-immunité, - permettre d’identifier les patients atteints de psychose auto-immune, - et ouvrir une perspective de traitement pour les adultes et les enfants souffrant de ces maladies. Quel est l’objectif de cette recherche ? Nous proposons donc de mener une étude clinique, contrôlée, de supériorité et randomisée en deux bras parallèles afin d’évaluer l’efficacité à 3 mois d’une thérapie immunomodulatrice par Rituximab® associée au traitement usuel, par rapport au traitement usuel seul, chez des patients atteints de troubles psychiatriques dont l’origine auto-immune est biologiquement détectée.