Pembrolizumab néoadjuvant associé à une stratégie d'observation et d'attente pour les patients atteints d'un cancer du côlon localisé avec un déficit de réparation des mésappariements ou une instabilité des microsatellites élevée (dMMR/MSI-H) : essai randomisé de phase II PREMICES du GERCOR.
PREMICES
Association Gercor
COHEN Romain
AP-HP - Hôpital Saint Antoine
Patients
Inclusions en cours
À propos
Pourquoi cette étude est réalisée ? Il vous a été diagnostiqué un cancer localisé du côlon ou du haut rectum, qui peut être retiré par une intervention chirurgicale. Votre cancer présente une particularité moléculaire rare présente chez environ 10 à 18 % des patients appelée « instabilité des microsatellites » (MSI) ou « déficience du système de réparation de l’ADN (acide désoxyribonucléique) (dMMR). L’ADN, est présente dans toutes les cellules de l’organisme, il contient l’information génétique et détermine notamment les caractéristiques héréditaires de chaque individu. Actuellement, la prise en charge standard recommandée pour les cancers du côlon ou du haut rectum localisés, consiste à retirer la tumeur chirurgicalement. La technique chirurgicale et les complications potentielles du geste vous seront expliqués par le chirurgien qui pratiquera l’intervention. La chirurgie peut être complétée par une chimiothérapie post-opératoire de 3 à 6 mois selon les résultats des analyses de la pièce opératoires. Malgré cette stratégie de prise en charge, jusqu’à 30% des patients présentant un cancer localisé du côlon ou du rectum de type MSI/dMMR présenteront une récidive de la maladie. Des études scientifiques ont montré que les médicaments d’immunothérapie peuvent se révéler particulièrement efficaces dans le traitement des cancers de type MSI/dMMR. Ces traitements, comme le pembrolizumab, vont se fixer sur les récepteurs présents à la surface des lymphocytes (globules blancs). Ainsi, le pembrolizumab permet de déverrouiller ou à armer le système immunitaire du malade pour qu'il élimine efficacement les cellules cancéreuses. Le pembrolizumab est approuvé par les autorités de santé européennes et française dans le traitement du cancer colorectal MSI/dMMR métastatique. Pour les cancers localisés MSI/dMMR, plusieurs études ont évalué l’intérêt d’une immunothérapie par pembrolizumab ou autres avant la réalisation de la chirurgie. Dans deux tiers des cas, la tumeur avait totalement disparu lors de l'analyse de la pièce opératoire. Ces résultats questionnent sur la nécessité de maintenir la chirurgie. Une stratégie de traitement par immunothérapie sans chirurgie a déjà été évaluée chez des patients présentant un cancer du rectum MSI/dMMR. Ces patients étaient traités avec un médicament de la même famille que le pembrolizumab (le dostarlimab) et suivis régulièrement par coloscopie. Dans la publication de cette recherche, l’ensemble des 12 patients traités était en réponse complète (disparition totale de la tumeur) et ont pu éviter la chirurgie, et aucune rechute n’a été observée après 1 an de suivi. Ces résultats encourageants justifient l’intérêt de l’étude. Le but de l’étude que nous vous proposons est d’évaluer si un traitement par immunothérapie (pembrolizumab) associé à une surveillance régulière par coloscopie avec biopsies permettrait d’éviter une chirurgie d’ablation de votre tumeur en étant aussi efficace et avec moins d’effets secondaires et de séquelles par rapport à la stratégie thérapeutique actuellement recommandée (chirurgie suivie éventuellement d’une chimiothérapie post-opératoire). La répartition des patients dans l’étude fera entre 2 groupes de traitement de l’étude (chaque groupe est appelé bras). Cette répartition s’effectuera par tirage au sort, appelé randomisation. Dans le cadre de cette étude autant de patients seront traités dans le bras expérimental (pembrolizumab associé à une stratégie de surveillance) que dans le bras standard (chirurgie associée à une éventuelle chimiothérapie). L’étude sera en ouvert, ce qui signifie que vous et l’équipe médicale connaîtrez la nature du traitement qui vous sera administré. Il est prévu qu’environ 64 patients participent à cette recherche qui sera conduite dans une dizaine de centres en France, spécialisés dans la prise en charge du cancer colo-rectal.
Établissement(s) recruteur(s)
AP-HP - Hôpital Saint Antoine
Adresse :184 rue du Faubourg Saint Antoine
75571 PARIS CEDEX12
France