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Hôpital Necker-enfants malades AP-HP : nouvelle voie thérapeutique pour traiter une maladie rare, le syndrome d’Olmsted

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Hôpital Necker
Hôpital Necker (Paris 15) -
AP-HP/E. Attard

Des médecins hospitalo-universitaires du service de dermatologie pédiatrique et de l’unité de médecine de la douleur et médecine palliative de l’hôpital Necker-Enfants malades, AP-HP, Université de Paris et des chercheurs de l’Inserm (UMR-S935) ont mené des travaux pour traiter la kératodermie palmoplantaire et la douleur chez les patients présentant le syndrome d’Olmsted, une maladie rare et orpheline provoquée par des mutations du gène TRPV3. Ces travaux, coordonnés par le Pr Christine Bodemer, le Dr Céline Greco et le Dr Claude Boucheix, montrent qu’une thérapie ciblée sur le mécanisme de l’expression phénotypique d’une mutation génétique délétère peut conduire à faire disparaître les symptômes et permettre aux patients de mener une vie normale. Ils ont fait l’objet d’une publication le 2 janvier 2020 au sein de la revue JAMA Dermatology.

Le syndrome d’Olmsted se manifeste par une keratodermie palmoplantaire, un épaississement impressionnant de la peau des paumes et des plantes, extrêmement douloureuse. Il apparait dans la petite enfance, s’aggravant inexorablement au fil des années avec échec de toutes les tentatives thérapeutiques sur l’hyperkératose et la douleur. Lié à des mutations du gène TRPV3, il entraîne une hyperactivation de la molécule TRPV3, un canal membranaire.

Les équipes ont pu, par un travail de recherche transversale avec l’aide du service d’anatomie pathologique de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP et du service de cancérologie de l’Institut Curie, faire entrer en rémission des enfants atteints de ce syndrome rare et grave.

Il a été proposé à trois patients suivis dans le centre de référence du service de dermatologie pour les maladies rares génétiques de la peau à l’hôpital Necker-Enfants malades, un nouveau traitement visant les mécanismes de cette maladie : l’erlotinib (un inhibiteur d’EGFR utilisé en oncologie).

Le résultat de cet essai thérapeutique, débuté en mai 2018, a été spectaculaire chez ces patients pour lesquels toutes les autres tentatives thérapeutiques avaient échoué. Les douleurs ont en effet disparu en moins d’1 mois, la kératodermie (épaississement des couches superficielles de l'épiderme) en 3 mois, ce qui a permis d’arrêter l’administration de médicaments à visée antalgique (morphine etc..). Cette efficacité s’est associée à une absence d’effets secondaires limitant l’usage de ce nouveau traitement. Ces enfants ont aujourd’hui repris leur croissance, rattrapé leur retard de puberté, marchent, courent, vivent sans lésion, ni douleur.

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