Un consortium français piloté par une équipe de médecins et de chercheurs issus de services de pédiatrie de plusieurs hôpitaux de l’AP-HP, d’Université de Paris, de l’Inserm et du Centre de recherche des Cordeliers (Inserm/Université de Paris/Sorbonne Université), sous la coordination du Pr François Angoulvant, a mené une étude multicentrique pour comparer l’association de corticoïdes au traitement actuel par immunoglobulines polyvalentes chez des enfants atteints du syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant (Multisystemic Inflammatory System in Children, MIS-C) associé à une infection à Sars-Cov-2.
Les résultats de cette étude qui a associé des pédiatres de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, des Hospices Civils de Lyon, de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille, du CHRU de Strasbourg et de nombreux autres centres hospitaliers français, en collaboration avec Santé Publique France, l’Inserm et des sociétés savantes affiliées à la société française de Pédiatrie, montrent que l'évolution de ces patients est améliorée par l’ajout de corticoïdes au traitement actuel par immunoglobulines polyvalentes.
Les résultats de ces travaux ont été publiés lundi 1er février 2021 dans la revue scientifique Journal of the American Medical Association.
Dès la fin du mois d’avril 2020, des pédiatres français, anglais et italiens alertaient sur l’apparition d'une nouvelle forme de Covid-19 chez l’enfant ressemblant à une maladie déjà connue des pédiatres appelée maladie de Kawasaki. Elle a été depuis rebaptisée syndrome inflammatoire multisystémique (PIMS ou MIS-C en anglais) avec un traitement empirique alors basé sur celui de la maladie de Kawasaki.
L’étude a comparé l’évolution des symptômes du MIS-C associé à une infection à Sars-Cov-2 chez 111 enfants souffrant du syndrome MIS-C tel que défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont 58 de sexe féminin. L’âge médian des enfants était de 8,6 ans.
34 patients ont reçu comme traitement des immunoglobulines par voie intraveineuse (IVIG) associées à de la méthylprednisolone et 72 ont reçu des immunoglobulines par voie intraveineuse exclusivement. Cinq enfants n’ont reçu aucun traitement anti-inflammatoire.
Le Pr Francois Angoulvant et le Dr Naïm Ouldali et leurs équipes ont démontré que l’ajout des corticoïdes au traitement de base conduisait à une évolution plus favorable des enfants malades avec une diminution des traitements de réanimation, de l’atteinte cardiaque et de la fièvre. Parmi les patients ayant reçu un traitement combinant des IVIG et de la méthylprednisolone, 91 % ont répondu à 48h favorablement au traitement contre seulement 49% pour ceux ayant reçu le traitement IVIG seul.
Ces données devraient conduire à un changement de la prise en charge des enfants atteints de cette maladie qui a touché en France plus de 350 patients entre avril 2019 et janvier 2021.
Contacts presse :
Service de presse de l’AP-HP- 01 40 27 37 22 - service.presse@aphp.fr
A propos d’Université de Paris : Université de recherche intensive pluridisciplinaire, Université de Paris se hisse au niveau des établissements français et internationaux les plus prestigieux grâce à sa recherche de très haut niveau, ses formations supérieures d’excellence, son soutien à l’innovation et sa participation active à la construction de l’espace européen de la recherche et de la formation. Université de Paris compte 64 000 étudiants, 7 250 enseignants-chercheurs, 21 écoles doctorales et 138 laboratoires de recherche. Visiter u-paris.fr.
A propos du Centre de Recherche des Cordeliers (CRC) : Situé au cœur de la capitale, le CRC développe des projets de recherche fondamentale, translationnelle et clinique en biologie et en santé. Il rassemble plus de 500 personnes, techniciens, chercheurs, enseignants-chercheurs et médecins, qui allient leur expertise dans les domaines de la cancérologie, de l’immunologie, de l’étude du métabolisme et des grandes fonctions physiologiques de l’organisme. Il est sous la triple tutelle de l’Inserm, Sorbonne Université et l’Université de Paris.