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Hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP : des travaux ont été menés sur la caractérisation génomique de la leucémie prolymphocytaire B

Publié le Communiqués de presse

L’équipe du service d’hématologie biologique de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, de Sorbonne Université et de l’Inserm (UMRS 1138), dans le cadre du site de recherche intégrée en cancérologie (SIRIC) CURAMUS labellisé en 2018 par l‘Institut national du cancer (INCa), a mené une étude dirigée par le Pr Florence Nguyen-Khac, en collaboration avec des équipes de recherche française et européenne,  sur la caractérisation génomique de la leucémie prolymphocytaire B (LPLB), une forme très rare de leucémie lymphoïde chronique agressive. Il s'agit d'une analyse cytogénétique et moléculaire d’une série nationale de 34 patients atteints de LPLB, la plus grande décrite à ce jour. Ces travaux qui montrent que la LPLB a un profil génomique particulier, différent des autres hémopathies B matures, et qui confirment la nécessité de la distinguer dans la classification de l’organisation mondiale de la santé (OMS), ont fait l’objet d’une publication le 21 novembre 2019 au sein de la revue Blood.

La leucémie prolymphocytaire B (LPLB) a été une entité longtemps débattue au sein des hémopathies matures B, elle était souvent classée soit en leucémie lymphoïde chronique agressive soit en lymphome du manteau leucémique. C’est une hémopathie rare, peu étudiée, qui touche le sujet âgé, d’évolution rapide et sans facteur pronostique connu.

Les travaux menés rapportent une étude cytogénétique et moléculaire d’une série nationale de 34 patients atteints de LPLB, la plus grande décrite à ce jour. Les cas ont été collectés par le Groupe Francophone de Cytogénétique Hématologique et le FILO-LLC Groupe. Le diagnostic cytologique a été revu par 3 experts de façon indépendante. L’étude a montré que la LPLB était souvent associée à un caryotype complexe (> 3 anomalies chromosomiques) et très complexe (> 5 anomalies) (73% et 45% respectivement). Les anomalies chromosomiques les plus fréquentes étaient les translocations impliquant le gène MYC [t(MYC)] (62%), la délétion (del) 17p (impliquant le gène TP53) (38%), la trisomie (tri) 18 (30%), la del13q (29%), la tri3 (24%), la tri12 (24%) et la del8p (23%). Une grande majorité des patients (76%) présentaient une aberration de MYC, par translocation ou par gain (14%), ces deux anomalies étant mutuellement exclusives.

Le séquençage des exomes a mis en évidence des mutations récurrentes des gènes TP53, MYD88, BCOR, MYC, SF3B1, SETD2, CHD2, CXCR4 et BCLAF1. La majorité des LPLB (89%) utilisait de façon préférentielle les gènes IGHV3 ou IGHV4, et exprimait des IGHV mutés (79%).

Ces travaux permettent de proposer un modèle hiérarchique avec 3 groupes cytogénétiques : bas risque (sans anomalie MYC), intermédiaire (anomalie MYC sans del17p), et haut risque avec « double hit » (anomalie MYC et del17p) présentant la survie la plus courte (p=0.0006).

Enfin, l’équipe a expérimenté sur des échantillons primaires dans des expériences in vitro la combinaison inhibiteur de bcl2 + OTX015 (inhibiteur à bromodomain et motif extraterminal ciblant MYC), et conclu que ces drogues peuvent induire la mort des cellules de LPLB avec translocation t(MYC).

Ces travaux montrent ainsi que la LPLB a un profil génomique particulier, différent des autres hémopathies B matures, et confirment la nécessité de la distinguer dans la classification de l’organisation mondiale de la santé (OMS). Cette étude souligne l'importance de réaliser une analyse cytogénétique (caryotype et hybridation in situ fluorescente) chez tout patient avec une hémopathie B difficilement classable.  Cette analyse apporte d'une part une aide au diagnostic et constitue d’autre part un facteur pronostique important.

 

Sources:

doi: 10.1182/blood.2019001187.

Genetic characterization of B-cell prolymphocytic leukemia : a prognostic model involving MYC and TP53.

Chapiro E, Pramil E, Diop M, Roos-Weil D, Dillard C, Gabillaud C, Maloum K, Settegrana C, Baseggio L, Lesesve JF, Yon M, Jondreville L, Lesty C, Davi F, Le Garff-Tavernier M, Droin N, Dessen P, Algrin C, Leblond V, Gabarre J, Bouzy S, Eclache V, Gaillard B, Callet-Bauchu E, Muller M, Lefebvre C, Nadal N, Ittel A, Struski S, Collonge-Rame MA, Quilichini B, Fert-Ferrer S, Auger N, Radford-Weiss I, Wagner L, Scheinost S, Zenz T, Susin SA, Bernard OA, Nguyen-Khac F. Blood. 2019 Nov 21;134(21):1821-1831

 

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