Mis à jour le 13/08/2025
Corticoïdes et pneumocystose sévère : nouvelles données sur la prise en charge des patients immunodéprimés non-VIH
À l’hôpital Saint-Louis AP-HP, une étude sur l’utilisation de corticoïdes chez des patients immunodéprimés a permis d’apporter de nouvelles données pour renforcer les pratiques médicales face à la pneumocystose sévère, une infection fréquente pouvant apporter des complications graves en réanimation.
La pneumocystose est une infection causée par un champignon qui ne se développe que chez les patients immunodéprimés. La contamination se fait par voie aérienne. Généralement localisée dans les poumons, cette infection peut aussi être extra-pulmonaire chez les patients atteints de VIH. Elle est associée à une mortalité élevée (30 % à 50 %) pour les patients en réanimation.
L’étude Pneumocystis jirovecii pneumonia (PIC) avait pour objectif d'évaluer l’effet d’un traitement adjuvant par corticoïdes sur la mortalité et les complications chez des patients immunodéprimés non-VIH atteints de pneumocystose sévère.
À 28 jours de l’essai incluant 226 patients avec une pneumocystose sévère : dans le groupe ayant été traité par corticoïdes, le taux de mortalité n’a pas significativement baissé (21,5 %), contrairement au groupe placebo où le taux était de 32,4 %. En revanche, la mortalité à 90 jours a été réduite dans le groupe corticoïdes (28 %) par rapport au groupe placébo (43 %).
Bien que le taux de mortalité à 28 jours ne soit pas significativement différent entre les deux groupes, cette étude est en faveur de l’utilisation des corticoïdes dans la prise en charge de la pneumocystose sévère chez les patients immunodéprimés non-VIH. Elle permet, ainsi, d’apporter des données solides pour renforcer les pratiques médicales face à une infection qui demeure fréquente avec de graves complications en réanimation.
Pour en savoir plus : lire le communiqué de presse
Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication parue le 10 juillet 2025 dans la revue Lancet Respiratory Medicine