Mis à jour le 10/02/2025

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AP-HP : résultats d’une étude de cohorte sur l’utilisation prolongée de fortes doses d’acétate de cyprotérone chez la femme et le risque de méningiome intracrânien

Une étude menée par la CNAM et le GIS EPI-PHARE ANSM-CNAM en collaboration avec l’hôpital Lariboisière AP-HP, Université de Paris et l’Université Paris-Saclay, coordonnée par le Pr Sébastien Froelich, le Pr Joël Coste et le Dr Alain Weill, a évalué le risque de méningiome associé à l'utilisation de fortes doses d'acétate de cyprotérone, un progestatif indiqué dans l'hyperandrogénie clinique.
Les conclusions de cette étude ont fait l’objet d’une publication au sein de la revue BMJ le 4 février 2021.

  • meningiome
    © iStock / Getty Images Plus/Pornpak Khunatorn
  • L’acétate de cyprotérone, commercialisé en France depuis 1980, est un progestatif de synthèse qui possède une puissante action anti-androgène et anti-gonadotrope. Plusieurs séries de cas de méningiomes ont été rapportées dans la littérature scientifique depuis 2007 survenant lors d’expositions prolongées de cinq à trente ans à de fortes doses d’acétate de cyprotérone (25 à 100 mg par jour).

    Cette étude observationnelle de cohorte s’appuie sur le Système National des Données de Santé (SNDS), entrepôt de données anonymisées rassemblant les données de l’assurance maladie et les données du PMSI, entre 2007 et 2015.

    Elle inclut 253 777 filles et femmes âgées de 7 à 70 ans vivant en France ayant débuté l’acétate de cyprotérone (cp à 50 mg) entre 2007 et 2014. Les participantes ont eu au moins un remboursement d'acétate de cyprotérone à forte dose et ne présentaient aucun antécédent de méningiome ou de tumeur cérébrale bénigne, ni de statut d’affection de longue durée (ALD).

    10 876 personnes transgenres ont été incluses dans une analyse supplémentaire.

    Les résultats de cette étude permettent d’observer une forte relation dose-effet entre l'utilisation d'acétate de cyprotérone et le risque de méningiome intracrânien. Une réduction notable du risque a été constatée après l'arrêt du traitement.

    Chez les patients présentant un méningiome documenté, l'acétate de cyprotérone doit être impérativement arrêté car le méningiome régresse le plus souvent en réponse à l'arrêt du traitement et un traitement invasif neurochirurgical peut ainsi souvent être évité.

    Pour en savoir plus : lire le communiqué de presse