Mis à jour le 10/02/2025

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Essai STOP-or-NOT : faut-il arrêter les inhibiteurs du système rénine-angiotensine avant une chirurgie non cardiaque ?

Les équipes du service d’anesthésie – réanimation de l’hôpital Lariboisière AP-HP, de l’université Paris Cité, de l’unité de recherche clinique de Lariboisière-Fernand-Widal et de l’université de Californie à San-Francisco, coordonnées par les Professeurs Etienne Gayat et Matthieu Legrand, ont étudié la nécessité ou non d’arrêter les inhibiteurs du système rénine-angiotensine (ISRA) avant une chirurgie non cardiaque. Les résultats de cette étude multicentrique française ont fait l’objet d’une publication parue le 30 août 2024 dans la revue JAMA.

  • Essai STOP or NOT
    © AP-HP
  • De nombreux patients qui subissent une intervention chirurgicale majeure ont des antécédents d'hypertension, de diabète et d'insuffisance cardiaque. Ils peuvent recevoir un traitement chronique par un inhibiteur du système rénine-angiotensine (ISRA), à savoir un inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) ou un antagoniste des récepteurs de l'angiotensine (ARA). En raison d'un manque de données concluantes provenant d'essais randomisés, la question de savoir s'il faut arrêter les ISRA avant une intervention chirurgicale non cardiaque est incertaine.

    L’objectif de l’essai STOP-or-NOT était de lever les incertitudes sur cette question.

    L'essai STOP-or-NOT, qui a inclus 2 222 patients au total avec une moyenne d’âge de 67 ans, traités depuis plus de trois mois par un ISRA, est un essai ouvert, randomisé et contrôlé, mené dans 40 centres français. Les patients ont été répartis en deux groupes :

    • Groupe 1 : les patients (1 115) devant arrêter les ISRA 48h avant la chirurgie, c’est-à-dire recevoir la dernière dose trois jours avant l’intervention
    • Groupe 2 : les patients (1 107) devant poursuivre les ISRA jusqu’à la date de l’intervention

    Dans les deux groupes, il était recommandé de reprendre le traitement par ISRA dès que possible après l'opération, lorsque la voie orale était jugée possible.

    Dans cet essai, l'arrêt de l’ISRA avant une intervention chirurgicale non cardiaque a entraîné un taux similaire de complications postopératoires majeures par rapport à la poursuite de l'administration de l'inhibiteur du système rénine-angiotensine. L’essai STOP-or-NOT a donc permis de montrer la non-nécessité d’arrêter les inhibiteurs du système rénine-angiotensine avant une chirurgie non cardiaque.

    Pour en savoir plus : lire le communiqué de presse