Mis à jour le 10/02/2025
Un nouveau régime de traitement prometteur pour réduire la mortalité chez les patients présentant une cardio-myotoxicité due aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire
Les équipes des services de pharmacologie et de médecine interne de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, de l’Inserm et de Sorbonne Université, coordonnées par les Pr Joe-Elie Salem et Yves Allenbach ont mis au point un nouveau schéma thérapeutique réduisant la mortalité chez les patients présentant une cardiotoxicité due aux inhibiteurs de point de contrôle immunitaire.Cette étude a fait l’objet d’une publication le 23 février 2023 dans Cancer Discovery, une revue de l'American Association for Cancer Research (AACR).
Parmi les patients atteints de cancer qui ont développé une cardiotoxicité après un traitement par un inhibiteur du point de contrôle immunitaire (ICI), ceux qui ont été traités par abatacept (Orencia), ruxolitinib et ventilation mécanique si nécessaire ont eu un taux de mortalité significativement plus faible que ceux qui ont été traités par un traitement standard par forte dose de corticostéroïdes, selon une étude publiée dans Cancer Discovery, une revue de l'American Association for Cancer Research (AACR).
Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire constituent une classe d'agents immuno-thérapeutiques qui influent sur l’état d’activation de certaines cellules immunitaires, les rendant plus efficaces pour tuer les cellules cancéreuses. Dans de rares cas, cela entraîne une hyperactivité du système immunitaire qui va attaquer les cellules musculaires, y compris celles du cœur.
"L'immunothérapie réveille le système immunitaire, mais elle réveille parfois des cellules T autoréactives qui détruisent votre propre corps", a déclaré Joe-Elie Salem, auteur coordonnateur de l'étude, médecin et enseignant-chercheur à la faculté de médecine de Sorbonne Université exerçant au sein d’un des centres d'investigation clinique dont les domaines de recherche sont axés sur le cancer (en partenariat avec l’Institut Universitaire du Cancer) et le cardio-métabolisme. "Le cœur est en tête de liste des organes que l'on ne veut pas endommager par une hyperactivation du système immunitaire".