Mis à jour le 10/02/2025

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Une étude nationale prospective multicentrique évalue l’arrêt des agonistes du récepteur de la thrombopoïétine chez des patients atteints de thrombopénie immunologique

L’équipe du Centre National de Référence des Cytopénies Auto-Immunes de l’Adulte (CERECAI) de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris-Est Créteil, en collaboration avec l’Institut-Necker-Enfants-Malades (INEM), coordonnée par le Pr Bertrand Godeau et le Pr Matthieu Mahévas, a évalué l’arrêt des agonistes du récepteur de la thrombopoïétine (AR-TPO) chez des patients atteints de purpura thrombopénique immunologique (PTI).Les résultats démontrent pour la première fois que ce traitement, considéré comme suspensif dans le purpura thrombopénique immunologique, permet d’induire des rémissions après leur arrêt dans 50% des cas après une exposition prolongée chez les patients en réponse complète.Cette étude, à promotion AP-HP, financée par le PHRC, a fait l’objet d’une publication le 9 mars 2023 dans la revue Blood.

  • Une étude nationale sur la thrombopénie immunologique
    © AP-HP
  • Les agonistes du récepteur de la thrombopoïétine (AR-TPO) sont largement utilisés en deuxième ligne de traitement pour le Purpura Thrombopénique Immunologique (PTI)1.

    Ces molécules stimulent la production de plaquettes dans la moelle osseuse. Du fait de ce mécanisme d’action, leur effet était considéré comme purement suspensif.

    Des données récentes, principalement rétrospectives, suggéraient cependant, de manière inattendue, qu’une proportion de patients pouvait interrompre le traitement sans rechuter après plusieurs mois d’exposition aux AR-TPO.

    L’équipe de recherche a étudié les effets de l’arrêt du traitement dans cette étude prospective multicentrique.

    Le critère d'évaluation principal était la proportion de patients atteignant un réponse maintenue (plaquettes > 30 G/L sans manifestation hémorragique) et soutenue au bout de 24 semaines sans autres médicaments spécifiques au PTI.

    Au total, 48 patients avec un PTI persistant ou chronique, suivis dans 20 centres en France participant au réseau du Centre de Référence des Cytopénies Auto-Immune de l’adulte (CERECAI) ont été inclus dans l’étude. Ces patients étaient en réponse complète (plaquettes > à 100 G/L) depuis plusieurs mois sous AR-TPO (Romiplostim ou Eltrombopag) sans traitement intérférant l’analyse de la réponse lors de leur introduction. Après une stratégie de diminution progressive des doses d’AR-TPO standardisée, 56.2% des patients étaient toujours en réponse à 24 semaines après l’arrêt des AR-TPO et 52 % à un an.