Mis à jour le 26/11/2025
Cancers de l’homme : le point sur des innovations en matière de traitement du cancer de la prostate
Movember met en lumière la santé masculine. Retour sur les innovations dans la prise en charge du cancer de la prostate avec le Pr Stéphane Oudard.
Movember est le mois de la sensibilisation à la santé masculine, notamment aux cancers de la prostate et des testicules. Zoom sur les innovations concernant la prise en charge du cancer de la prostate, avec le Pr Stéphane Oudard, chef du service de cancérologie médicale à l’Hôpital européen Georges-Pompidou.
À l’AP-HP, toutes les prises en charge sont proposées, à tous les patients, quel que soit leur âge. L’AP-HP étant aussi une place forte de la recherche clinique en France, de nouveaux traitements, notamment médicamenteux, sont en phase d’essais cliniques.
En matière de traitement des cancers de la prostate, l’AP-HP peut s’appuyer sur une organisation transversale et multidisciplinaire, la proximité et la simplicité d’accès aux meilleurs experts, qui lui permettent de proposer une large offre de soins. Grâce à ses équipes investies en matière de recherche fondamentale et translationnelle, elle peut offrir aux patients l’accès aux thérapies les plus innovantes en santé.
Comment est aujourd’hui traité le cancer de la prostate ?
À chaque stade de la pathologie, qu’il s’agisse d’un cancer de la prostate localisé, d’une rechute biochimique, d’un cancer métastatique hormonosensible ou d’un cancer métastatique hormono-résistant il existe des traitements spécifiques. Généralement, les cancers localisés sont soignés par la chirurgie et la radiothérapie, et les cancers métastatiques par traitements médicamenteux.
Où est-on du développement de nouveaux traitements ?
Le congrès annuel de l’European society for Oncology (ESMO), qui a lieu cette année à Berlin du 17 au 21 octobre 2025, a montré un véritable foisonnement de nouveaux traitements médicamenteux. Nouveaux traitements ciblés, anticorps monoclonaux couplés à des chimiothérapie, T-cell engagers, radiothérapie interne vectorisée : beaucoup d’études sont aujourd’hui en phase III. C’est encourageant.
Comment se situe l’AP-HP dans le domaine de la recherche sur ces traitements médicamenteux ?
En matière d’innovation, l’AP-HP est porteuse de plusieurs études prometteuses. Par exemple, chez les patients ayant une maladie localisée de très mauvais pronostic, l’étude ALADDIN, de phase III examine l’apport de darolutamide – un inhibiteur des récepteurs aux androgènes - à l'hormonothérapie et à la radiothérapie chez des patients atteints d'un cancer de prostate présentant des adénopathies pelviennes au TEP scanner.
Autre exemple, pour les cancers de la prostate hormono-résistants, des médecins du service d’oncologie médicale de l’Hôpital européen Georges-Pompidou, sous la direction du Dr Charles Vauchier et du Dr Edouard Auclin, ont mis au point le « CABASCORE ». Il s’agit d’un score pronostique et prédictif de réponse à un traitement médicamenteux par le cabazitaxel. Cette étude a fait l’objet d’une communication lors de l’ESMO 2025. Nous envisageons de créer un outil, sous la forme d’une application à télécharger sur le smartphone, qui mettrait à disposition ce score pour les praticiens permettant de prédire l’efficacité de cette molécule. Deux exemples parmi les très nombreuses études cliniques menées à l’AP-HP, premier acteur européen dans le domaine de la recherche appliquée et de l’innovation en santé.
Rappelons que tout patient peut bénéficier, en participant à un essai clinique, des thérapeutiques les plus récentes et les plus innovantes. D’où l’importance de faire connaître le registre des essais cliniques de l’AP-HP.