Mis à jour le 10/02/2025
Etude – COVID-19 : des cellules immunitaires associées aux muqueuses impliquées dans la sévérité de l’infection
L’équipe de l’unité fonctionnelle dysfonctionnements immunitaires dirigée par le Pr Renato Monteiro au sein de l’hôpital Bichat–Claude-Bernard AP-HP, d’Université de Paris, de l’Inserm et du CNRS, et l’équipe immunologie du diabète dirigée par Dr Agnès Lehuen, au sein de l’Institut Cochin (Inserm/CNRS/Université de Paris), ont mené des travaux en collaboration avec des cliniciens et virologues des hôpitaux de l’AP-HP Bichat-Claude-Bernard, Cochin et Lariboisière, du CHU et de l'Inserm U1100 de Tours. Ces recherches ont permis de démontrer le rôle des cellules immunitaires MAIT (Mucosal Associated Invariant T cells) dans l’infection par le virus SARS-CoV-2. Cette étude met en lumière de nouveaux mécanismes pathogènes liant les fonctions inflammatoires et tueuses des cellules MAIT avec la sévérité et la mortalité de la maladie. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Immunology, le 2 février 2021.
Que font les cellules immunitaires MAIT alors que le corps lutte contre le SARS-CoV-2 ? Leur fréquence diminue drastiquement dans le sang des patients atteints de COVID-19 alors qu’elle augmente dans le poumon. Chez ces patients, les cellules MAIT sont très activées, et produisent de grandes quantités de cytokines pro-inflammatoires ainsi que des facteurs capables de tuer des cellules cibles. Plus les « patients COVID-19 » sont dans un état grave, plus ces altérations des cellules MAIT sont importantes. Déterminer l’étendue du dysfonctionnement des cellules MAIT sanguines permet de prédire la survie des patients.
Les auteurs de cette publication ont montré que dans le sang des « patients COVID-19 », plus la maladie est sévère, plus il y a de monocytes inflammatoires. Les monocytes des patients hospitalisés en maladies infectieuses produisent plus d’IFNα, une cytokine réduisant la charge virale, alors que ceux des patients en réanimation produisent plus d’IL-15 et d’IL-18, des cytokines qui favorisent la réaction inflammatoire incontrôlée et l’activation des cellules MAIT.
L’ensemble de cette étude a mis en évidence un rôle délétère des cellules MAIT dans les cas graves de COVID-19. Ces résultats permettent ainsi d’utiliser ces cellules comme marqueurs de sévérité de l’infection et de pronostic précoce pour les patients hospitalisés atteints de cette maladie. Bloquer l’action tueuse de ces cellules pourrait représenter une nouvelle approche thérapeutique.