Mis à jour le 10/02/2025

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Liens entre asthme et pollution, le point sur les travaux menés à l’AP-HP

Des équipes de l’AP-HP mènent depuis plusieurs années des travaux qui ont mis en évidence une augmentation potentielle de 50% du diagnostic d’asthme chez les enfants à partir d’un certain niveau de particules fines dans l’air. L’étude Pollux, menée par des équipes dirigées par le Dr Chappuy - hôpital Trousseau, AP-HP - et par le Pr Jean-Marc Treluyer – hôpitaux Necker-Cochin, AP-HP - a permis d’analyser la relation entre la pollution de l’air extérieur et la survenue de crises d’asthme chez l’enfant ayant consulté aux urgences.

  • © Anyaberkut/iStock/Thinkstock
  • Cinq années d’observation des liens entre asthme et pollution

    L’équipe de l’étude Pollux – qui a été soumise pour publication dans une revue professionnelle - a analysé le passage d’enfants de moins de 18 ans aux urgences, notamment pédiatriques de l’AP-HP sur 5 ans, de mars 2010 à septembre 2015.  Sur les près de 1,3 millions de patients (âgés de 0 à 18 ans) recensés sur cette période, plus de 47 000 se sont vus poser l’asthme comme diagnostic principal. 

    L’équipe a croisé les données des cinq dernières années des urgences pédiatriques en fonction de quatre autres variables environnementales : 

    • la pollution (NO2, O3, particules fines PM10 et ultra fines PM2.5), 
    • les concentrations en pollen dans l’air, 
    • la circulation de virus respiratoires,
    • les conditions météorologiques (température, taux d’humidité, pression atmosphérique…). 

    Elle montre une augmentation potentielle de 50% des diagnostics d’asthme entre 0 et 25 microg/m3 de particules ultrafines PM2.5 dans l’air, avec un effet plateau au-delà. 

    Une augmentation modérée des maladies respiratoires chez les enfants

    En regard du pic de pollution observé depuis début décembre 2016, l’équipe a étudié si le nombre de consultations pour asthme chez l’enfant avait augmenté à l’AP-HP ces 7 derniers jours par rapport à la même période les autres années, de 2010 à 2015.  Elle a observé, avec prudence, une augmentation modérée des pathologies respiratoires pédiatriques par rapport aux années précédentes.  Ces données sont difficiles à interpréter du fait de l’effet «plateau » et de la présence de virus respiratoires (VRS) (bronchiolite).

    Les équipes de l’AP-HP restent mobilisées pour mieux identifier les conséquences sanitaires de la pollution et continuer à fournir des outils à la médecine pour prévenir et traiter les pathologies qu’elle entraîne et favorise. L’AP-HP s’attache également à déployer des  moyens qui sont les siens au service de la sensibilisation et de la prévention. 

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