Mis à jour le 23/07/2025
Une avancée majeure dans le traitement du cancer du canal anal : publication de l'étude POD1UM-303 dans The Lancet
Publication dans The Lancet de l'étude POD1UM-303, co-coordonnée au niveau international par le Pr. Jean-Philippe Spano, chef du service d’oncologie médicale à l'hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP.
Un tournant significatif dans la prise en charge du cancer du canal anal
L'étude de phase III POD1UM-303/InterAACT-2 co-coordonnée au niveau international par le Pr Jean-Philippe Spano, chef du service d’oncologie médicale à l'hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP et directeur exécutif de l’institut universitaire de cancérologie AP-HP Sorbonne Université, a récemment été publiée dans la revue scientifique The Lancet. Cette publication marque un tournant significatif dans la prise en charge du cancer du canal anal, offrant un nouvel espoir aux patients après plus de quarante ans sans innovation thérapeutique majeure dans cette pathologie.
Le cancer épidermoïde du canal anal (CECA) est en augmentation, notamment en raison du papillomavirus humain (HPV) et d'une incidence accrue chez les personnes immunodéprimées, comme celles vivant avec le VIH. L'étude POD1UM-303 visait à évaluer l'ajout du Rétifanlimab, une immunothérapie, à la chimiothérapie standard dès le début du traitement chez le patient atteint de cancer du canal anal localement avancé ou en récidive.
Cet essai clinique de phase 3 a été mené à l'échelle mondiale dans 70 centres et 12 pays. C'est une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo, garantissant l'objectivité des résultats. Un point essentiel de cette recherche est l'inclusion novatrice de personnes vivant avec le VIH (PVVIH), à condition que leur infection soit bien contrôlée, ce qui constitue une première dans les essais d'immunothérapie.
Au total, 308 patients ont été inclus et les résultats sont probants : la survie médiane sans progression était de 9,3 mois dans le groupe Rétifanlimab, contre 7,4 mois dans le groupe placebo. Cela représente une réduction significative du risque de progression de la maladie ou de décès de 37%.
Un nouveau standard de soin et un espoir pour tous les patients
L’ajout du Rétifanlimab à la chimiothérapie de première ligne apporte un bénéfice clinique significatif et un profil de sécurité gérable pour les patients atteints d'un cancer épidermoïde avancé du canal anal. La qualité de ces résultats a permis de définir cette combinaison comme le nouveau standard de soins dans la prise en charge de cette maladie.
L'intégration réussie des PVVIH dans cet essai, avec une bonne tolérance immuno-virologique démontrée, est particulièrement importante. Compte tenu du risque accru de cancer du canal anal chez cette population, cette nouvelle approche thérapeutique offre un espoir supplémentaire et des options de traitement innovantes.
Suite à cette publication, la FDA (Food and Drug Administration) a approuvé le Rétifanlimab dans cette indication.
Cette innovation thérapeutique est le fruit d'un engagement collectif et de la participation essentielle des patients, ainsi que de la contribution des équipes médicales et des chercheurs.