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Les autoanticorps, des biomarqueurs pour évaluer le risque de toxicités immunomédiées avant l’initiation d’un traitement par immunothérapie

Publié le Communiqués de presse

Le développement de l’immunothérapie a transformé la prise en charge et le pronostic des patients atteints de cancer et cette approche thérapeutique est devenue un traitement de référence pour de nombreux cancers. Au-delà de leur efficacité sur le long terme, ces traitements d’immunothérapie peuvent induire des toxicités spécifiques, immunomédiées, parfois sévères.

Le Dr Arthur Daban de l’Hôpital européen - Georges-Pompidou AP-HP présente cette année au congrès de l’ASCO, les données d’une étude ayant recherché auprès de 221 patients, la corrélation entre la présence d’autoanticorps avant le début du traitement et la survenue de toxicités immunomédiées.

Les résultats démontrent que les toxicités immunomédiées surviennent plus souvent chez les patients porteurs d’autoanticorps (50% versus 22% dans le groupe négatif) mais aussi plus précocement (délai médian de survenue : 13 semaines versus 28,5 semaines dans le groupe négatif) et qu’elles sont plus souvent multiples (9,4% vs 2,2% dans le groupe négatif).

Les analyses de survie retrouvent une survie sans progression et une survie globale significativement plus importantes chez les patients ayant présenté une toxicité immunomédiée.

Ces données suggèrent l’intérêt de rechercher la présence d’autoanticorps pour les patients candidats à un traitement par immunothérapie afin d’identifier les patients plus à risque de développer des toxicités et d’envisager un suivi plus rapproché.

 

L’immunothérapie, une révolution thérapeutique dans le traitement des cancers, mais associée parfois à la survenue de toxicités immunomédiées  

L’immunothérapie s’est considérablement développée au cours de ces dernières années et est devenue un traitement de référence pour un certain nombre de cancers. Ces traitements, globalement bien tolérés, peuvent induire des toxicités dites immunomédiées plus ou moins sévères. Aucun biomarqueur n’est aujourd’hui disponible en routine pour identifier les patients plus à risque de développer ces toxicités.

L’équipe du service d’oncologie médicale de l’Hôpital Européen Georges-Pompidou AP-HP, a évalué si la présence d’autoanticorps, habituellement recherchés dans les maladies auto-immunes, pourrait permettre de détecter les patients avec un risque plus élevé de toxicités immunomédiées sous immunothérapie.

Cette équipe de l’Hôpital européen - Georges-Pompidou AP-HP a réalisé une étude prospective qui a inclus 221 patients traités par immunothérapie (monothérapie ou association avec une autre immunothérapie, une chimiothérapie ou une thérapie ciblée).

L’objectif principal de cette étude était de rechercher une corrélation entre la présence d’autoanticorps avant le début du traitement et la survenue de toxicités immunomédiées.

Les objectifs secondaires étaient d’évaluer l’association entre la survenue de toxicités immunomédiées d’une part, et la présence d’autoanticorps d’autre part, avec les données de survie (survie globale et survie sans progression).

En pratique, la recherche d’autoanticorps (FAN, ANCA, facteur rhumatoïde, anti-thyroglobuline, anti thyropéroxidase) était effectuée avant le début du traitement et toutes les toxicités de grade >1 survenues sous traitement par immunothérapie étaient recueillies ainsi que leur sévérité, le délai de survenue après le début du traitement et le caractère multiple des toxicités. Pour chaque toxicité, l’imputabilité de l’immunothérapie était validée au cours d’une RCP spécialisée, nommée TIMEO.

 

Les autoanticorps : pour mieux évaluer le risque de toxicités immunomédiées avant le début du traitement

Les résultats de cette étude sont présentés cette année lors d’une session Poster et Discussion du congrès de l’ASCO par le Dr Arthur Daban, interne à l’Hôpital européen - Georges-Pompidou AP-HP à Paris.

Cette étude a inclus 221 patients atteints de cancers métastatiques, d’un âge médian de 66,5 ans, statut OMS 0 ou 1 pour 81% d’entre eux, traités en 1ère ou 2ème ligne dans 80% des cas. Il s’agissait d’un traitement par immunothérapie en monothérapie pour 73% des patients.

Au sein de cette population, 129 patients (58%) présentaient un dosage d’autoanticorps pré thérapeutique positif (groupe positif) et 92 (42%) un bilan négatif (groupe négatif). Au cours du suivi, 84 patients (38%) ont présenté des toxicités immunomédiées pour un total de 101 toxicités, avec 14 patients ayant présenté des toxicités multiples. Il s’agissait majoritairement de toxicités cutanées (15%), hépatiques (15%), d’hypothyroïdies (10%) et d’hyperthyroïdies (10%).

  • Après un suivi médian de 25 mois, une augmentation significative du nombre de toxicités immunomédiées est observée dans le groupe positif avec 64/129 patients (50%) versus 20/92 patients (22%) dans le groupe négatif.
  • Les toxicités immunomédiées sont apparues significativement plus précocement dans le groupe positif, avec un délai d’apparition de 13 semaines versus 28,5 semaines dans le groupe négatif.
  • Les toxicités multiples sont significativement plus fréquentes dans le groupe positif :12 versus 2 dans le groupe négatif.
  • Il n’est pas observé de différence en termes de durée d’exposition à l’immunothérapie entre les deux groupes, ni dans la distribution des grades des toxicités.
  • Une amélioration de la survie sans progression et de la survie globale est retrouvée chez les patients ayant présenté une toxicité immunomédiée : de 12,6 mois versus 5 mois, et 30 mois versus 21 mois pour la survie sans progression et la survie globale, respectivement.
  • Il n’a pas été retrouvé d’association entre la présence d’autoanticorps préthérapeutique et les données de survie.

 

Ces données suggèrent l’intérêt de rechercher avant l’initiation d’un traitement par immunothérapie la présence d’autoanticorps afin d’identifier les patients plus à risque de développer des toxicités immunomédiées et de leur proposer une surveillance clinique et biologique plus rapprochée, notamment au cours des premiers mois de traitement.

 

Références Poster Discussion Session à l’ASCO le 5 Juin, accessible en ligne à partir de 18h30, heure de Paris.

Arthur Daban, Cecile Gonnin, Audrey Simonaggio, Marie Agnès Dragon-Durey, Yann Vano et al. Preexisting autoantibodies as predictor of immune-related adverse events for advanced solid tumors treated with immune checkpoint inhibitors. ASCO 2022; abst 2523, poster 179

 

À propos de l’AP-HP : Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 38 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre - Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord - Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Etroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte quatre instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE, FOReSIGHT) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 650 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année plus de10000 publications scientifiques et plus de 4000 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a obtenu en 2020 le label Institut Carnot, qui récompense la qualité de la recherche partenariale : le Carnot@AP-HP propose aux acteurs industriels des solutions en recherche appliquée et clinique dans le domaine de la santé. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les soignants afin de soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein de l’AP–HP. http://www.aphp.fr

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