Mis à jour le 03/11/2025

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Première évaluation de la réponse vaccinale anti-VRS chez les receveurs d’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques

Une étude, promue par l'AP-HP et menée par les Hôpitaux universitaires Henri-Mondor, en collaboration avec l'INSERM U955, démontre qu'un vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS) peut déclencher une réponse immunitaire protectrice chez certains patients receveurs de greffe de cellules souches allogéniques.

Publiés le 26 septembre 2025 dans la revue JAMA Network Open, ces résultats représentent un espoir majeur pour améliorer la protection des personnes immunodéprimées, qui demeurent particulièrement vulnérables aux infections respiratoires graves.


Les équipes d’Hématologie, de Pharmacie et de Virologie des Hôpitaux universitaires Henri-Mondor, et de l’INSERM U955 de l’université Paris-Est Créteil ont réalisé une étude exploratoire évaluant la réponse immunitaire de receveurs de greffe de cellules souches allogéniques à un vaccin bivalent ciblant la protéine « pré-fusion F » du Virus Respiratoire Syncytial (VRS). 

Chaque hiver, le VRS, agent de la bronchiolite, sévit de manière épidémique dans les maternités, les crèches et les écoles. Dans les formes sévères, l’infection respiratoire nécessite parfois des hospitalisations en pédiatrie. Le virus est aussi une cause majeure d’infections respiratoires sévères chez les personnes âgés, particulièrement préoccupante chez les patients immunodéprimés, notamment les receveurs de greffes de cellules souches hématopoïétiques, chez qui les infections peuvent entraîner une morbidité et une mortalité élevées. Plusieurs vaccins dirigés contre la protéine « pré-fusion-F » du virus ont obtenu une autorisation chez les adultes âgés de 60 ans et plus, mais les patients immunodéprimés avaient été exclus des essais pivots.

Dans ce travail, les équipes ont pu observer que la moitié des patients receveurs de greffe de cellules souches allogéniques présentaient une réponse immunitaire robuste après la vaccination, caractérisée par la détection dans le sang d’anticorps protecteurs contre le virus. Les patients vaccinés dans les tout premiers mois suivant la greffe étaient par contre beaucoup moins bons répondeurs, notamment lorsqu’ils recevaient encore des traitements immunosuppresseurs.

Point important, une injection de rappel un mois plus tard pouvait, chez certains patients, permettre d’améliorer significativement la réponse immunitaire, ce qui rejoint les conclusions d’une étude américaine récente dans le champ de la greffe d’organes solides.


Ces résultats importants pour la prise en charge des patients immunodéprimés ont pu être diffusés à l’ensemble de la communauté médicale grâce à leur publication le 26 septembre 2025 dans JAMA Network Open. Ils serviront à la bonne préparation individuelle et collective face à la nouvelle vague épidémique qui a démarré depuis quelques jours sur le territoire.

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