> L’AP-HP et Owkin s’associent pour accélérer la recherche clinique grâce à l’intelligence artificielle.
> Depuis l’accord-cadre signé en février 2019, l’AP-HP et Owkin se sont concentrés sur sept domaines dont notamment l’oncologie, l’immunologie et la cardiologie.
L’AP-HP, premier centre européen d’essais cliniques disposant du plus grand nombre de données de soins en France dédiées à la recherche, et Owkin, start-up française spécialisée dans l’apprentissage automatique (machine learning) appliqué à la recherche clinique, lancent ensemble une première série de projets de recherche sur données. Ces projets de recherche ont pour objectifs d’améliorer la prise en charge des patients, et de faciliter le développement de nouveaux médicaments dans trois domaines principaux : l’oncologie, l’immunologie, et la cardiologie.
La signature de l’accord-cadre résulte d’un travail effectué en amont entre différents hôpitaux de l’AP-HP et Owkin. Déjà en collaboration pour divers projets, dont Healthchain, Owkin va désormais travailler avec l’ensemble des hôpitaux de l’AP-HP.*
Un partenariat au service du patient alliant l’expertise médicale de l’AP-HP et l’IA d’Owkin
Trois des sept premiers projets de recherche - oncologie, immunologie, cardiologie - sur données retenus par l’AP-HP et Owkin débuteront dans les semaines à venir. Ils visent à mieux comprendre l’hétérogénéité des maladies, prédire leur évolution ainsi que la réponse aux traitements.
> Pour le Dr Julien Calderaro, anatomo-cyto-pathologiste à l’hôpital Henri-Mondor AP-HP, qui débute avec son équipe un projet de recherche sur les images de pathologie digitale (lames anatomopathologiques numérisées) et les caractéristiques cliniques de patients atteints de cancer du foie, « l’idée est de combiner l’expertise d’Owkin et la nôtre afin de prédire plus finement la survie de nos patients après résection pour carcinome hépatocellulaire » en identifiant de nouveaux critères anatomopathologiques de pronostic et de réponse aux traitements.
> Un autre projet de recherche sur les images de radiologie classique, les images de pathologie digitale (qui utilise des échantillons de pathologie traditionnels et les transforme en images numériques à très haute définition) et les caractéristiques cliniques de patients atteints de cancer du foie, sera mené par la Pr Valérie Vilgrain, cheffe du service de radiologie de l’Hôpital Beaujon AP-HP. Il s’agira de mieux personnaliser le traitement de chimio embolisation hépatique (TACE) dont les critères de réponse tumorale après traitement sont clairement définis. « En revanche, les critères prédictifs de réponse ne sont pas bien connus. Une meilleure connaissance pourrait permettre de mieux personnaliser les indications de la TACE. La collaboration avec Owkin va tenter de répondre à cette question en analysant les données du scanner baseline (avant tout traitement) ainsi que les données histopathologiques de la biopsie de la tumeur en utilisant des outils d’intelligence artificielle. » précise le Pr Valérie Vilgrain.
> Le Pr Eric Daugas, du service de néphrologie de l’Hôpital Bichat AP-HP, le Pr Anne Couvelard, cheffe du service d’anatomo-pathologie de l’Hôpital Bichat AP-HP, et leurs équipes, mèneront un projet de recherche sur les images de pathologie digitale et les caractéristiques cliniques de patients atteints de néphrite lupique de classe III et IV. L’objectif est d’identifier de nouvelles données pertinentes issues des images d’histologie rénale des néphropathies lupiques et jusqu’alors négligées par l'interprétation médicale en dépit d'un haut niveau d’expertise selon le Pr Eric Daugas. Le but est in fine de proposer un traitement et une surveillance de la maladie personnalisés aux patients.
Pour le Pr Eric Daugas, « Actuellement, les meilleures prises en charge des patients ayant une atteinte rénale sévère au cours du lupus systémique souffrent de l’absence de prédiction individuelle de l’échec des traitements standards. Le projet proposé en collaboration avec Owkin doit déterminer l’apport d’une interprétation sans a priori des données cliniques et histologiques rénales recueillies au diagnostic pour améliorer la prise en charge de patients atteints de néphropathies lupiques graves. Un tel projet n’aurait pu naître rapidement - il a été construit en moins de six mois - sans notre rencontre avec les équipes d’Owkin. »
*Un accord-cadre de recherche avec l’ensemble des hôpitaux de l’AP-HP
Le lancement de ces projets de recherche sur données intervient après la signature d’un accord-cadre entre l’AP-HP et Owkin le 14 février 2019 pour une durée de trois ans. Cet accord-cadre prévoit que l’AP-HP et Owkin pourront décliner rapidement et dans des conditions facilitées des études cliniques collaboratives. « Nous sommes ravis de pouvoir travailler avec l’ensemble des hôpitaux de l’AP-HP. En s’associant, nous allons pouvoir conjuguer toutes nos actions en un effort collectif alliant recherche médicale et intelligence artificielle » se réjouit Thomas Clozel, co-fondateur et CEO de Owkin. « La démocratisation de l’accès à l’IA aux chercheurs va permettre la réalisation de grandes avancées ! »
La signature de l’accord-cadre résulte du travail effectué en amont entre les cliniciens chercheurs de différents hôpitaux de l’AP-HP et les spécialistes en IA de Owkin. Le projet collaboratif « Healthchain », par exemple, financé par Bpifrance et dont Owkin et l’AP-HP sont partenaires, vise à sécuriser le partage des données sensibles de santé.
Les équipes feront appel à différentes technologies permettant d’optimiser leurs recherches, comme le « federated learning », le « transfer learning », les registres distribués et la cryptographie avancée.