Un homme de 33 ans brûlé sur la presque totalité de son corps (95 %) condamné à mourir a été sauvé au centre de traitement des brûlés de l’hôpital Saint-Louis, AP-HP, grâce à la greffe de la peau de son frère jumeau. Cette prouesse médicale a été réalisée par l’équipe du Pr Maurice Mimoun en chirurgie plastique et reconstructrice et l’équipe du Pr Alexandre Mebazaa en anesthésie-réanimation. Le recours à la peau d’un jumeau homozygote (issu du même œuf) permet d’éviter totalement le rejet de greffe et les traitements immunosuppresseurs associés.
Victime d’un accident de travail en septembre 2016, les chances de survie du jeune homme âgé de 33 ans étaient quasiment nulles du fait de l’étendue de la brûlure : 95 %. Son frère jumeau en acceptant de lui donner sa peau lui a sauvé la vie.
La peau prélevée sur le jumeau sain a été greffée sur son frère jumeau le septième jour.
Les deux frères ont été opérés au même moment par deux équipes de chirurgiens et d’anesthésistes réanimateurs de l’hôpital Saint Louis, AP-HP afin de réaliser le transfert immédiat de la peau.
Le procédé a été répété au 11ème jour afin d’assurer la couverture entière du patient brûlé. Une troisième intervention a eu lieu au 44ème jour.
L’utilisation de la peau de donneur décédé est classique chez les grands brûlés, mais est systématiquement rejetée au bout de quelques semaines et doit être remplacée.
L’immense avantage d’avoir recouru à la peau de son jumeau homozygote (c’est-à-dire issu du même œuf) réside dans le fait que la peau ne sera jamais rejetée. Le patient vivra toujours avec la peau de son frère sans aucun traitement immunosuppresseur puisque les deux frères ont un capital génétique identique.
Après plus de quatre mois de soins spécialisés, le patient est sorti du centre de brûlés de l’hôpital de Saint-Louis. Actuellement la rééducation suit son cours, le patient marche et est rentré chez lui.
Des brûlés ont déjà été greffés avec leur jumeau homozygote, mais jamais un brûlé de cette étendue dont les chances de survie étaient quasiment nulle.
La réactivité de l’Agence de la biomédecine a permis d’obtenir l’autorisation de prélever le jumeau sain avec une remarquable rapidité.
Bien que ce cas reste exceptionnel, des processus étonnants de régénération ont été observés. Ils ouvrent la voie à des thérapeutiques innovantes et encouragent la mise au point d’une peau universelle chez les grands brûlés.
Retrouvez l’interview du Pr Maurice Mimoun : https://youtu.be/Qd8Io7NDa38